Trente ans de carrière, c’est un anniversaire qui se fête en grandes pompes, et pas seulement quand on est un clown. Les polonais de HATE, et leur baptême ne laissant planer aucun doute sur leurs intentions accusent en 2021 les trois décennies d’existence, même si du line-up d’origine ne subsiste plus que le tempétueux leader
Adam the First Sinner (guitare/chant), aka Adam Buszko. Toujours fermement accroché à la barre de son navire le menant des Hadès aux enfers torrides du Death Metal, le frontman nous propose aujourd’hui un nouveau chapitre de sa sombre saga, et offre à son public le tant attendu nouvel album de sa horde. Cette horde justement a subi un nouveau relooking, avec l’arrivée l’année dernière du formidable batteur Nar-Sil (NEOLITH, REDEMPTOR, VIRGIN SNATCH, CATHARSIS (live), DIRA MORTIS (live), HERETIQUE (live), ex-EMBRIONAL, ex-MORDUS) en remplacement de Pavulon, parti battre pavillon sous d’autres horizons. Adam ne tarit d’ailleurs pas d’éloges sur son nouveau cogneur, et déclare à qui veut bien le lire que, je cite :
Travailler avec un nouveau batteur cette fois-ci a été une expérience fascinante pour moi. La technique et la présence de Nar-Sil sont très différentes de celles de Pavulon, et cela se ressent. Je crois que nous avons réussi à ajouter un nouveau chapitre très frais à notre discographie.
En résumé, Atfs est très content du résultat, et de sa nouvelle formation comprenant toujours Domin à la guitare et Tiermes à la basse (lui aussi fraichement embarqué l’année dernière). Une formation à moitié renouvelée depuis l’explosion Auric Gates of Veles, qui en 2019 avait rasé bien des villes, modèle de destruction qui sert encore de repère au groupe deux ans plus tard.
Il était clair pour moi qu’il fallait s’appuyer sur notre précédent album, Auric Gates Of Veles (2019), et évoluer à partir de celui-ci, tant sur le plan musical que textuel. Cependant, chaque album de HATE est un voyage indépendant qui ne mène jamais deux fois au même endroit. D’ailleurs, vous ne savez jamais exactement où il vous mènera.
Sans vouloir me mettre le leader grognon à dos, son assertion est quelque peu biaisée. Si les albums des polonais se permettent parfois quelques fantaisies dans les enchainements, et quelques diversions dans la violence, on sait pertinemment où on met les pieds en foulant leur territoire. Rugia, en tant que douzième psaume ne déroge à aucune règle, et se sert encore du double décimètre de la bestialité pour mesurer ses effets concrets sur l’organisme et l’âme. En se vautrant une fois encore dans le stupre d’un Black Death de premier choix, le groupe n’a pas pris le moindre risque, excepté peut-être en termes de production, le nœud gordien du problème. En travaillant avec les frères Wiesłaski (BEHEMOTH, DECAPITATED) au Hertz Recording Studio en Pologne, HATE s’est heurté à quelques problèmes de choix et de vision, ce que Atfs explique avec plus ou moins de nuances :
Nous avons rencontré de nombreux problèmes, des opinions contradictoires aussi. Les producteurs avaient leur propre idée du son global, qui différait de ce que j’avais en tête, nous avons donc essayé de trouver un bon compromis et cela nous a pris quelques mois.
Le mixage de l’album n’a donc pas été de tout repos, et entre une formation modifiée, des producteurs aux avis divergents, et cette envie de continuer le travail de sape entrepris sur Auric Gates Of Veles, le chemin a été long pour HATE qui une fois encore, s’est relevé grandi de l’expérience. Certes, cette douzième entrée ne représente pas une surprise majeure dans le catalogue d’une légende dont le premier hurlement Daemon Qui Fecit Terram remonte à 1996. Rugia rugit comme une bête sortie du purgatoire de Dante pour mériter sa place en enfer, impressionne de sa cohésion, frappe fort de sa brièveté, et se place immédiatement dans le peloton de tête des réalisations les plus brutales du combo de Varsovie. Il faut dire que le fait d’avoir placé le title-track en tête de gondole fait beaucoup pour le pouvoir d’attraction de l’œuvre, avec cette entrée en matière grandiloquente et presque symphonique, ce beat martial qu’on croirait emprunté à MARDUK, et cette emphase mise sur la lourdeur qui écrase les quelques doutes qui auraient pu naître pendant ces deux années.
HATE déteste toujours autant le travail bâclé, et nous a pondu neuf hymnes à la bestialité, au ressentiment, et à ce sentiment de suprématie qui guide les pas des pionniers de l‘extrême de l’est. Et dès que la mécanique Nar-Sil se met en branle, les plans s’entrechoquent comme des douilles tombant au sol.
Il n’existe surement pas sur le marché produit plus efficace que ce nouveau chapitre de la saga de la haine. Tous les détails sont en place, la cohésion, la puissance dantesque, et ce chant gravement historique que les fans aiment tant. Pas un titre faible, pas une baisse de régime, même minime à souligner, une envie renouvelée, et en effet, une extension des travaux entrepris il y a deux ans. Un modèle de Death noirci au charbon et aux croyances païennes, et une version très réaliste de l’état du monde d’aujourd’hui, en proie aux flammes de la haine et de la bien-pensance.
« Awakening The Gods Within », cathédrale sonore en blasphème, « Velesian Guard », rouleau-compresseur de proportions impensables, « Sacred Dnieper », apocalypse annoncée, tout contribue à garder HATE sur son piédestal de leader de la scène extrême, et confortera les plus cruels dans leurs prises de position. Sans être un pas de géant, ce nouvel album fait donc belle figure.
Titres de l’album:
01. Rugia
02. The Wolf Queen
03. Exiles Of Pantheon
04. Saturnus
05. Awakening The Gods Within
06. Resurgence
07. Velesian Guard
08. Sun Of Extinction
09. Sacred Dnieper
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