Nous ne devons pas être nombreux à avoir découvert l’album Brainless World en 1992. Il faut dire que le train Thrash était arrêté en gare depuis quelques temps, et qu’il fallait s’accrocher pour connaître les dernières nouveautés en la matière. Quoique sympathique, cet album n’avait rien de franchement notable, et s’inscrivait dans une approche germaine influencée US, pas de quoi remiser ses albums de SLAYER et de KREATOR au placard. Néanmoins, le nom de BRAINLESS laissa sa modeste trace dans l’histoire, qui aurait pu/dû s’arrêter là d’ailleurs…
Mais BRAINLESS n’était pas encore prêt à mourir dans l’indifférence, et c’est pour ça qu’un deuxième album vit le jour, Sept ans plus tard, sans éveiller autre chose qu’un petit intérêt poli. Il faut dire que le quatuor de Sennfeld en Bavière avait juste les qualités pour produire un Thrash générique, modérément violent, hautement mélodique, et réminiscent des années 80 jusqu’au bout des riffs. Inutile donc de se réveiller la nuit en sueur pour cause d’oubli sur la liste, puisque quasiment tous les petits groupes de l’époque produisaient du Thrash au kilomètre sans se demander si quelqu’un les suivait.
Et alors qu’on se disait que cette fois était la bonne, et que la mort de BRAINLESS était finalement actée, voilà qu’un troisième album intervient plus de vingt ans après Reality Hurts…La question en suspens était évidemment celle-ci : le groupe a-t-il eu raison de revernir une fois encore pour prolonger sa vie artificielle, ou aurait-il dû rester dans son cercueil pour laisser la scène old-school suivre son cours ?
La réponse est mitigée. Si de belles qualités rythmiques sont mises en avant, si le groupe fait parfois preuve d’audace dans ses arrangements, sa musique n’en reste pas moins générique, et interchangeable, comme bon nombre de combos versant dans la nostalgie. Certes, j’en conviens, les allemands étaient là bien avant les autres, mais cela ne leur confère pas un statut particulier. Et une simple écoute à « Sniper Alley » suffit à comprendre que la volonté des allemands n’est pas de révolutionner l’approche vintage, mais bien de s’en raccrocher aux wagons en profitant de sa petite réputation.
Ceci étant dit, Ruler of Everthing n’est pas un mauvais disque, loin s’en faut. Il présente un visage classique mais avenant, des plans véloces, des riffs traditionnels, mais une mise en place pleine d’énergie, et saura contenter les amateurs de Thrash made in 1988, qui ne crachent pas sur un brin de fantaisie technique.
Premier écueil à passer, la voix très spéciale de Dieter Simon, assez fluette, et légèrement hors contexte dans cette situation. On aurait aimé plus de fermeté dans le maniement du micro, et si le phrasé du bonhomme est précis et sa diction fluide, il n’en reste pas moins que les chœurs proposés sont un peu tendre eu égard à la férocité des guitares en arrière-plan.
Mais de bons titres se cachent dans cette playlist rétrograde, et d’excellents même. J’en tiens pour preuve ce sémillant et original « Bare Iron », délicatement introduit au piano, et qui s’épanouit pleine bourre dans un Heavy/Thrash glauque et sombre, tout en faisant preuve d’ingéniosité dans la construction. Bon travail rythmique, patine METALLICA très présente, pour un trip dans le passé très agréable.
« Get Away from Me », assez proche d’un FLOTSAM & JETSAM en forme est aussi un atout non négligeable, ce qui permet à ce troisième album de se hisser dans le peloton des sorties old-school de ce mois de septembre. Avec un soliste qui n’a pas les sextolets dans sa poche, une indéniable verve Thrash classique, et une énorme basse qui gronde, Ruler of Everthing coche toutes les cases, et permet au groupe de revenir sous les feux de la rampe pour un troisième tour de piste. On appréciera le bonus d’un vieux titre réenregistré (« Bang Your Head and Dive », qui clôturait Brainless World il y a trente ans), mais aussi la fougue d’un « Fake People », hargneux et compétitif, et qui permet à cette fin d’album d’exploser comme le feu d’artifices que l’on attendait.
Une bonne opération donc pour les allemands de BRAINLESS qui n’ont pas laissé leurs cerveaux au placard. Pas de quoi réévaluer l’apport nineties du genre, mais largement de quoi headbanguer sans arrière-pensée.
Titres de l’album :
01. Sniper Alley
02. Master and Slave
03. Sweet Poison
04. Bare Iron
05. Get Away from Me
06. Fake People
07. Bang Your Head and Dive (2022)
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