Vu de l’extérieur, au jugé, GENERATION LANDSLIDE a tout du bar-band anonyme qui ambiance vos vendredis soirs dans un club du coin. Pochette street sans artifices, musique simple mais accrocheuse, la recette magique pour se constituer un following conséquent, sans pouvoir rêver atteindre la première division. Sauf qu’en y regardant de plus près, on se rend rapidement compte que le line-up cache des noms beaucoup plus connus que l’on aurait pu penser. Ainsi, le projet a été créé il y a deux décennies, par Anthony White, guitariste/chanteur, mais aussi, ancien batteur de COLD SWEAT, que les fans de Hair Metal solide et ambitieux n’ont pas pu oublier.
Pendant des années, le frontman s’est battu pour garder le projet sur pied, au point de finalement décider d‘enregistrer un album seul, confiant les pistes de batterie à Ken Koudelka, ex-LILLIAN AXE et une poignée de soli à August Zadra, guitariste de Dennis DeYoung.
Une fois l’album enregistré, White se mit en quête d’un line-up parfait, et rappela Ken Koudelka à ses côtés, complétant le reste de la formation par Jonathon Swanson (basse) et Sandy Stein (guitare lead). Avec cette formation, ne restait plus qu’à conquérir le monde, en commençant par les Etats-Unis, avec une arme simple, et souvent utilisée ces dernières années : la nostalgie, évidemment.
On ne se baptise pas GENERATION LANDSLIDE par hasard. Après tout, le morceau éponyme d’Alice COOPER est assez connu pour donner des indices quant à la direction artistique du projet, le père du Glam et du Hard saignant ayant déjà influencé des dizaines de groupe durant sa longue carrière. Alors évidemment, Alice, COLD SWEAT, LILLIAN AXE, Dennis DeYoung, autant de preuves patentes de la nostalgie de GENERATION LANDSLIDE , qui sans surprise, joue un Hard-Rock carré, fun et frais, et réminiscent de la fin des années 80, lorsque la Californie était la capitale mondiale du Rock sleazy et punchy.
Ruling the Street Scene est un hommage à peine déguisé à la faune Rock des années 86/90, qui s’amassait dans les rues pour assister aux concerts ou bien les donner. C’est un clin d’œil à tous ces groupes qui ont un jour osé viser les étoiles, au risque de finir sans nom ni grade dans le caniveau de la gloire. En écoutant ces dix morceaux, on repense à ces heures passées à disséquer des albums ricains, entre TESLA, RAGING SLAB, SLAUGHTER, COLD SWEAT et des centaines d’autres, qui aujourd’hui ont encore une place de choix dans notre discothèque.
Ne le cachons pas, sous des atours humbles, GENERATION LANDSLIDE connaît ses capacités, et ses objectifs. Trousser un répertoire inattaquable, certes old-school mais produit avec efficience, et qui évoque, sans jamais paraphraser. On retrouve donc assez logiquement la légèreté de la scène Hard-Rock du Sunset dans ce disque, qui ne paie pas de mine, mais qui en est une de hits. En témoigne cette ouverture fantastique qu’est « Little Miss Lonely », tube pour charts en mal de virilité mélodique.
Le son assez épuré et concentré sur la complémentarité de deux guitares, d’une voix et d’une rythmique sobre est galvanisant, et sonne suffisamment live pour que l’entreprise garde son côté passionné et spontané. Le pedigree des musiciens impliqués est assez relevé pour justifier deux ou trois astuces techniques enviables, mais c’est la fraicheur de l’ensemble qui séduit le plus, comme si ces titres jaillissaient directement du cœur de ces musiciens sincères et honnêtes.
Entre groove suintant et énergie blue-collar, GENERATION LANDSLIDE joue sur du velours de chemise, et ose même de temps à autres teinter sa musique de Pop ou d’un léger psychédélisme à la ENUFF ‘Z NUFF (« Feel the Sensation »). Et entre deux montées d’adrénaline, le quatuor n’hésite pas à laisser sa sensibilité s’exprimer, via le tendre et harmonieux « Love and Pain », subtil et fragile.
Ruling the Street Scene est le type même d’album qu’on écoute plusieurs fois d’affilée tant il est agréable en tympans. On se laisse emporter par ces arpèges en son clair, par cet hommage à l’Americana, par cette main tendue aux amateurs qui animent les estrades des bars le samedi soir, mais aussi par ce regard appuyé vers un passé qu’on ne souhaite pas enterrer. Comme un coffre ouvert trente ans après avoir été cadenassé, Ruling the Street Scene nous fait endosser notre vieille veste à badges et patches, et nous laisse repousser les cheveux, même pour ceux dont le crâne est glabre depuis longtemps. Véritable fontaine de jouvence et source de plaisir rajeunissant, GENERATION LANDSLIDE ose la citation subtilement southern et la mélodie incrustée dans l‘histoire du Billboard (« The City on the Edge of Forever »), entre le LYNYRD et CINDERELLA.
Et jusqu’à son terme, Ruling the Street Scene évoque des images, des sentiments, des impressions et des humeurs, comme un vieil album photo revenant à la vie. C’est touchant, et l’émotion est palpable (« Me in You », entre OASIS et BOSTON), et cette simplicité est si concrète qu’on a parfois le sentiment de pouvoir serrer la main d’Anthony White et les siens.
GENERATION LANDSLIDE signe là un album parfait, parce qu’authentique, et dénué de tout gimmick populiste. Si les citations sont évidentes, elles découlent plus du passé des musiciens que de leur envie de faire revivre une époque qu’ils n’ont pas connue, et l’un dans l’autre, minute après minute, chanson après chanson, on peut sentir le bois, la bière, le tabac froid et la chaleur humaine qui réchauffait les clubs lorsque tous les rêves étaient encore possibles.
Titres de l’album :
01. Little Miss Lonely
02. Feel the Sensation
03. Nite Time Magic
04. I’ll Keep Movin’ Along
05. Love and Pain
06. Are You out There
07. Sweet Ellie May
08. The City on the Edge of Forever
09. Me in You
10. Standing in the Rain
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09