OK, hier vous avez cherché les œufs dans le jardin, maintenant, vous n’avez plus qu’à en faire une omelette puisqu’ils sont tous cassés.
De toute façon, c’est bien fait pour vous, il est bien connu qu’il ne faut jamais les mettre dans le même panier. Sauf si ce dernier est du genre solide avec l’anse bien accrochée et les tresses resserrées. Mais comme vous êtes étourdis, vous avez oublié le principe et le fait est là, les jaunes sont dans la poêle en train de frire et les enfants font la gueule.
La solidité vous dis-je. Un principe d’usage que certains ont bien compris. Et de fait, depuis vingt ans, ces mêmes futés récoltent les fruits qu’ils ont semés sans avoir besoin d’une nouvelle approche.
C’est ainsi. Quand un truc est solide, il tient pendant des années.
Et c’est exactement le genre de constat qu’on pourrait formuler à l’encontre des WOLFBRIGADE qui depuis les mid 90’s continuent leur chemin sans se poser de question. A vrai dire, la seule qu’ils ne se soient jamais posée est celle de la pertinence de leur nom, qu’ils ont un jour changé. Mais tout le monde le sait, WOLFPACK ou WOLFBRIGADE, c’est exactement la même chose, et un sacré label de qualité.
Depuis quelques années, les Suédois ont signé un pacte de coalition avec le label Southern Lord, qu’ils comptent bien honorer en publiant leurs meilleurs albums. Après, tout est une question de choix, mais il faut bien reconnaître que Damned il y a cinq ans était plutôt du genre solide, et que son successeur, Run With The Hunted dont je m’apprête à vous parler l’est tout autant, peut-être même plus.
Les mecs l’ont admis dans une interview, leur but était de pousser les mélodies un peu plus en avant, sans perdre de leur force de frappe naturelle.
Et les DISCHARGE/ENTOMBED du Crust/D-beat ont tenu parole, puisque les discrètes mais présentes harmonies dominent bien leur énième réalisation (j’ai arrêté de compter il y a longtemps, mais en prenant en compte leur discographie, on doit avoisiner les neuf albums studio), qui pourtant n’a rien perdu de la puissance brute du passé, ce passé si illustre qui les a transformés en figures de proue de l’extrême Hardcore scandinave, au même titre qu’une version locale de DISCHARGE comme je le disais, dont le dernier LP a d’ailleurs bien des points commun avec cette fuite en compagnie des chassés.
Mais à l’écoute de ce Run With The Hunted on comprend assez vite que nous sommes les traqués, et que le quintette (Micke – chant, Erik et Jocke – guitares, Johan – basse et Tommy – batterie) a les armes en main et nous attend au tournant du chemin pour nous tirer dans les pattes avec une grosse dose de ce Lycanthro Punk dont ils se sont attribué la paternité.
Pas de surprise, la charge sonnée est massive et on reconnaît bien là la production « à la Suédoise », élaborée conjointement aux studios Fredman de Göteborg (AT THE GATES, IN FLAMES, MARTYRDÖD) par Fredrik Nordström et Henrik Udd, ainsi qu’aux légendaires Sunlight Studios (ENTOMBED, GRAVE, DISMEMBER, et inutile que j’en dise plus) par le non moins fameux Tomas Skogsberg.
Le but du jeu était de renouer avec les racines primitives du groupe tout en les aménageant de mélodies plus travaillées, ce qui est exactement le résultat obtenu. Il semblerait donc que les suédois aient mis ces cinq années à profit pour peaufiner leur retour, et signer quelque part, l’un de leurs meilleurs albums.
Difficile pourtant de faire un choix dans leur pléthorique discographie, et il est évident que les puristes préfèreront sans doute leurs premières réalisations. Mais je ne peux m’empêcher de considérer ce neuvième effort comme l’un des pics d’une carrière qui en compte pourtant un certain nombre.
Beaucoup de pistes auraient pu se retrouver sur des LP précédents, mais la maturation ayant cet effet magique de polir sans ternir, Run With The Hunted parvient à un équilibre parfait entre la crudité d’un Crust/D-beat vraiment véhément, et tout aussi anglais que suédois, et un gros Death à la 92/93, sans pencher d’un côté ou de l’autre.
Vous me répondrez très justement que tel fut le mélange pratiqué par les WOLFBRIGADE depuis la nuit des temps, mais je ne peux m’empêcher de penser que cette véhémence sourde trouve aujourd’hui une nouvelle tribune, non plus légère, mais un tantinet plus aérée, et donc plus efficace.
Et si les premiers morceaux ne trahissent en rien l’inspiration du quintette, certains, en jouant la modération et la ventilation harmonique, leur permettent d’explorer des terrains un peu moins arpentés et arides.
Si l’entame joue la plus grande des franchises et cavale dès les premières secondes (« Nomad Pack », MOTORHEAD+DISCHARGE+ENTOMBED sur un monorail se racontent des histoires de locomotives qui explosent en pleine bourre), si la suite immédiate ne fait aucunement retomber la pression et enfile un peu plus de charbon dans le four (« Warsaw Speedwolf », même décalque, un poil plus rapide, avec des riffs qui saccadent sec), « Lucid Monomania » commence à construire le parcours de sauvetage en ralentissant un peu le pas, sans concéder une once de violence à la tempérance.
Pour utiliser les bons termes, disons que Run With The Hunted a été construit comme la fuite en avant qu’il est censé symboliser, en stoppant de temps à autres pour reprendre son souffle, et repartir de plus belle l’instant suivant.
Ainsi, « Kallocain » représente cette reprise de souffle du gibier observé de l’œilleton, qui se planque sous les fougères pour échapper au regard des chasseurs, et ose même une mélodie Folk traditionnelle incrustée dans un contexte complètement Hardcore. Quatre minutes qui renvoient n’importe quel apprenti Crustboy dans les cordes, et qui revient de temps à autres se frotter à cette harmonie enchanteresse pour mieux tromper, un peu comme si les URSUT, GRAVE et ALESTROM taillaient le bout de gras avant de porter l’estocade fatale.
La seconde partie du LP privilégie les formats courts, et permet au groupe de lâcher des riffs massifs et catchy (« Return To Home », tube impossible qui reprend peu ou prou les recettes de Lars Goran Petrov & co.), tout en accélérant la cadence pour lui faire atteindre une vitesse assez excessive (« War On Rules », implacable, « Feral Blood », pas plus complaisant).
Mais ces fameuses mélodies donnant à la chasse des airs de tragédie sont toujours bien présentes, et incrustées dans les guitares de « Under The Bell », avant que « Dead Cold » n’achève la partie d’un gros Heavy qui donne des fourmis. On ramasse les corps, on les enterre à des endroits précis, et on rentre chez soi, avec la satisfaction du travail bien accompli.
WOLFBRIGADE ne changera jamais dans le fond, autant vous y faire, et c’est tant mieux, parce qu’on déteste tous voir une légende qui se ternit à la lumière de la lune. Disons qu’ils adaptent la forme pour garder prise avec leur époque, et éviter les redites gênantes. De fait, Run With The Hunted sans forcément incarner leur acmé créative fait partie de leurs réalisations les plus peaufinées, tout en restant d’une intense brutalité.
Ce qui est exactement ce qu’ils cherchaient. On ne fait pas la grimace au vieux loup sans se prendre un coup de crocs dans le cou…
Titres de l'album:
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