Ça n’est pas si fréquent de parler d’un groupe du Pays de Galles. Et encore moins de parler d’un excellent groupe du Pays de Galles. Non que les musiciens locaux soient moins bons que la moyenne, mais admettons que la grosse partie de la production se partage entre les Etats-Unis, la Suède, l’Allemagne et l’Amérique du Sud. Alors, accueillons ce groupe comme il le mérite et croyez-moi, il mérite une fête de tous les diables pour célébrer la sortie de son premier album. Alors préparez les banderoles, les cotillons, le champagne et les champignons, car voici venu le temps de RAIDER, qui n’est pas devenu Twix avec le temps, et qui nous propose un sacré snack pour ce mois de juillet, de ceux que l’on dévore avec un plaisir non feint.
Pas grand-chose à se mettre sous la dent pour en savoir plus. Les informations ne pullulent pas sur la toile, et tout au plus apprendrons-nous deux choses :
Et oui, il n’y a pas que Frontiers pour récupérer les héros télévisuels, et RAIDER lui aussi capitalise sur ce petit coup de pub, mais sincèrement, en écoutant cet album étincelant de joie, on se dit que ce petit gimmick est totalement inutile : la musique du groupe est en effet le meilleur argument promotionnel qui soit. Certes j’en conviens, la voix de Mike est puissante, souple et racée, et légèrement féminine sur les bords. L’homme parvient d’ailleurs à atteindre de très hautes notes, et peut donc sublimer les compositions qu’il interprète, mais encore fallait-il qu’il ait de bonnes chansons à défendre. Ce qui est le cas ici, et de loin, très, très loin.
En regardant cette pochette à blonde fatale, le cuir dénudant les épaules et la cigarette à la main, on ne peut s’empêcher de penser aux disques de notre adolescence/jeunesse adulte des 80’s et 90’s. Et ça tombe bien, puisque cette jolie blonde elle aussi vient de ces deux décennies, et sans ce logo trop actuel et cette police un brin moderne, nous aurions pu penser à un album inédit d’un combo des années 80.
La nostalgie donc, encore, et toujours. Mais la meilleure qui soit, celle qui produit des albums impeccables, enjoués, joués comme à la parade, avec des influences notables, mais sublimées par un réel amour d’une époque loin d’être révolue. Et impossible de ne pas penser à de solides références d’il y a trente ans en écoutant un morceau comme « Feel The Night », qui s’ingénie à reproduire tous les tics et gimmicks de cette décade hédoniste, bruitage et chœurs compris. On pense évidemment à un paquet de beau monde, SHY, TNT, 220 VOLT, BALANCE, BON JOVI, NIGHT RANGER, HAYWIRE, JOURNEY, VICE, j’en passe et des chemises plus repassées, et pourtant, Runaway sonne personnel, unique, et ce, grâce au talent hors pair de ces musiciens qui parviennent à s’accaparer des méthodes anciennes pour les adapter à leur passion contemporaine. Et si je parlais de Frontiers tout à l’heure, c’était tout sauf du hasard, puisque RAIDER sonne comme un groupe de l’écurie italienne, deux crans au-dessus en termes de qualité, ce qui n’est pas une mince comparaison.
Hard-Rock de fond, AOR de surface, Melodic Rock de philosophie, RAIDER mange à tous les râteliers, mais monte sur scène léger comme une plume. S’il est difficile de croire que dix morceaux puissent aussi être dix tubes, il faut rapidement se rendre à l’évidence : les RAIDER ont tout compris et récitent leur leçon avec une mémoire étonnante et nullement défaillante. A tel point qu’ils bifurquent parfois du côté du Sleaze et du Hair-Metal, imitant VAN HALEN et SWEET à la perfection (« Sidewinder » et sa rythmique turbo). Alors oui, je le confirme, dix morceaux pour dix tubes, et c’est extraordinaire. Pour un premier LP, Runaway est une sacrée fugue dans les rues de Los Angeles, et un clin d’œil remarquable à la scène californienne de cette époque.
Moins BON JOVI que POISON ou PALACE, RAIDER est une perfection dans l’adoration, et surtout, un principe d’impression sur neurones de mélodies imparables sur rythmiques puissantes. Ainsi, « Changes », loin de Bowie mais proche de W.E.T fait les yeux doux au souvenir d’un Billboard contaminé Hard-Rock, avec gimmicks de claviers ludiques et ambiance survoltée de samedi soir, avant que la fausse balade « Memories » n’explose dans un déluge de sextolets et d’envolées vocales estivales et radieuses.
Pas de temps à perdre en mélasse pour les touristes délicatement hâlées et disponibles pour l’amour, en quarante minutes, RAIDER garde son énergie pour la route, qu’il sillonne l’autoradio à fond. Et on s‘imagine bien sur une highway américaine, nous délectant de ces chansons incroyables tout en bouffant des miles, alors même que le décor de cette histoire est le sud du Pays de Galles.
Une belle histoire même, pour un album disponible en version physique sur le Bandcamp du groupe, pour moins de 15€, port compris. Et 15€ pour quarante minutes de bonheur et d’euphorie, ça n’est vraiment pas cher payé au prix actuel de la nostalgie qui n’a plus rien de gratuit.
Titres de l’album :
01. Dusk Til Dawn
02. High Speed Woman
03. Runaway
04. Come And Get It
05. Feel The Night
06. We Had Tonight
07. Sidewinder
08. Changes
09. Memories
10. Give It All You Got
Deux doigts coupe-faim.
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Je veux une scène vivante et organique voilà tout. Je constate une baisse en qualité, la scène metal ressemble de plus en plus à un musé. Mon expérience c'est que tu as un bon groupe sur 4 dans une soirée live maintenant. Il y a pas si (...)
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@DPD:Pour finir, là où je pense te rejoindre (je suis presque quinqua, pourtant), c'est que je trouve insupportable les anciens qui prennent les jeunes de haut en leur disant que ce qu'ils font ne sera jamais au niveau de ce qu'ils ont connu.
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@DPD: que METALLLICA n'apporte plus rien à la scène depuis 30 ans, je pense que ça fait plus ou moins consensus. Mais je ne vois pas ce que LORNA SHORE apporte non plus.Ceci étant dit, qu'est-ce qu'un "jeune" de la scène. Moins de 40(...)
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