Vous savez, dans le fond, je suis un homme simple avec des goûts simples. Une vieille cabane, une tronçonneuse, de l’huile pour chaîne, un barbecue, des saucisses, du Metal et je suis content. En ce qui concerne ce petit passe-temps de chroniqueur amateur, c’est la même chose. Je lis STEEL, je lis INFERNO, et je suis heureux, parce que je sais ce qui m’attend. D’abord, parce que les deux mots accolés veulent dire beaucoup pour moi, ensuite parce que je connais bien ces danois, et ce, depuis des années. Trois albums dans la panse, les STEEL INFERNO ont de la bouteille, et pas seulement sur ces fabuleuses photos promo. Les cinq lascars défendent une certaine idée d’un Heavy Metal de terroir, celui que l’on tartinait dans la première moitié des années 80, lorsque les sous-genres n’existaient pas vraiment, et qu’un Heavy Metal rapide restait du Heavy Metal.
En novembre, les danois vont donc nous sauter de nouveau à la gorge, en proposant ce lumineux et limpide Rush of Power. Une sacrée dose de puissance même, en à peine plus d’une demi-heure, tout ce qu’on recherche dans un album destiné à nous faire headbanguer. Et croyez-moi, ces sagouins-là y connaissent un rayon.
Thierry Zubritovsky (basse), Krzysztof Baran (batterie), Lars Lyndorff & Jens Andersen (guitares) et Chris Rostoff (chant) nous ramènent directement à l’âge d’or du costaud germain, lorsque l’écurie Noise en faisait voir de toutes les couleurs au public et aux journalistes. C’est ainsi que des noms comme RUNNING WILD, HELLOWEEN, MANIAC, IRON ANGEL reviennent à la surface de la mémoire, réclamer leur héritage. STEEL INFERNO est d’ailleurs ravi de leur payer, via neuf morceaux aussi furieux qu’illuminés.
Alors évidemment, les amateurs d’élitisme et d’intellectualisme en seront pour leur (champagne) frais. Pas question de déroger à la sacro-sainte règle du riff gras et entraînant, ni de troquer cette rythmique de plomb pour des arabesques acrobatiques. On cogne, on saccade, on enchaîne, on abat une chape de plomb, mais on le fait avec le style. Le panache des danois est intact, et un titre aussi probant que « Power Games » devrait être inscrit au patrimoine international du Metal torride, tant sa vitesse d’exécution rappelle les pionniers Speed n’Thrash. Une ambiance surchauffée, une légère odeur de suées, de la bière, et une calvitie qu’on arbore avec fierté.
Produit de main de maître pour sonner aussi éthique que possible, Rush of Power est tout ce que son titre indique. Une décharge d’électricité directement dans l’oignon, un exercice de style en passion majeure, et une déclaration d’allégeance au Metal le plus classique. Rapide, tournoyant, incisif et frappant, ce quatrième album peut s’appuyer sur l’énergie incroyable développée par une section rythmique infatigable, mais aussi sur le talent de deux guitaristes à l’aise en riffs et en soli. Le tout est emballé dans un gros paquet cadeau vocal, avec un Chris Rostoff qui a du coffre et un vibrato effectif.
De là, vous avez toutes les cartes en main. Les badges vous poussent sur le blouson, les cheveux tombent de saison, les bracelets cloutés remplacent la Rolex, et le thé se change en fut de bière. Mais ne voyez pas dans ces images une quelconque condescendance, bien au contraire. J’aime les musiciens francs, qui affichent leur credo en étendard et qui ne nous prennent pas pour des imbéciles en torchant deux ou trois compos bidon. Les STEEL INFERNO ont une réputation à tenir, et s’en sortent encore une fois à merveille, donnant à Evil Reign un successeur très crédible.
Tout à tour Heavy, Speed, proto-Thrash ou Power Metal, entre un METAL CHURCH mal dégrossi et un RAGE impoli, Rush of Power est une véritable bombe, qui explose immédiatement et vous laisse le visage en sang. Lyrique autant que basique, ornementé comme il est épuré, cet album est une mine d’hymnes à reprendre d’une seule gorge en concert, avec des moments d’intensité rares comme sur l’infernal « Cathedral Run », méchant comme une gargouille descendue de son piédestal.
Mais comment se tromper en lisant tous ces intitulés ? « The Blitz », « Attack » sont de vrais brûlots comme on les aime, avec des couplets solides et des refrains incendiaires. Et comme les malandrins s’y entendent comme personne pour nous renifler l’arrière-train, histoire de constater notre humeur, les ambiances varient entre le grandiloquent magnifique et le ventripotent atomique. Ainsi, alors que la NWOBHM se fraie un chemin vers les interventions en solo, le Speed règne en maître, et nous fait valser de notre chaise comme un ouragan irrésistible.
Simple mais pas simpliste. Voilà le secret de cet art consommé du prêt-à-headbanguer, qui donne des fourmis dans le nez. En mid tempo, les costauds reviennent aux origines du boulot (« The Blitz » sadique et sardonique), et en up, les BPM se lâchent et les guitares tâchent. En gros, quel que soit le bout par lequel vous attrapez, la couette se replie comme si elle venait d’être repassée.
Je le disais sans détour ni honte, je suis un homme simple aux goûts simples. Et tant que des groupes comme STEEL INFERNO existeront, je prendrai la vie du bon côté. Celui des passionnés, des amateurs éclairés et des professionnels avérés.
Et comme je suis du genre partageur, je remets ma tournée.
Titres de l’album:
01. The Abyss
02. Cut Down by the Chainsaw
03. Hunt the Rush
04. Power Games
05. Electrocuter
06. Cathedral Run
07. The Blitz
08. Attack
09. Coven in the Dark
J'y vais perso, sans doute pour la dernière fois, mais ma liste de concerts d'ici le festival me donne clairement beaucoup plus envie de ce line-up décevant.
11/12/2024, 19:49
Quand on voit la photo, va falloir qu'on lui achète un peu de matos pour remplacer l'ami Nicko.
11/12/2024, 19:47
Bon, ben, maintenant, on sait (voir sa dernière vidéo sur YouTube), Kevin n'est pas dans ARCHSPIRE mais à France Tabasse (ou plutôt Tadrum) !
11/12/2024, 19:19
C'est quoi le Hellfest (ha ha) ? Comme si c'était le seul festival de France. Certes, c'est le plus important mais bon, il n'y a pas que ça, merde. Et encore un livre de plus sur le sujet. Et dire que déjà à une certaine époque, je tro(...)
11/12/2024, 19:10
Honnêtement il y a de quoi faire pour un gros metalleux n'empêche Exodus, Dream Theater, Savatage, Judas Priest, Jerry Cantrell, Abbath, Epica Mais pas pour 300 euros le billet mdr
11/12/2024, 17:13
Quelques mots éclairants de Bruce : https://www.facebook.com/reel/1073351141139243?mibextid=rS40aB7S9Ucbxw6v
11/12/2024, 15:43
J'm'étais dit que pour une fois je posterai pas sur cette news du HELLFEST...Perdu.Comme quoi ce fest est tout de même LE sujet qui nous fait encore tous réagir bordel...Indécrottables.
11/12/2024, 11:33
1) "S'ils ne vous aiment pas ne les aimer pas non plus"Belle réf... ... ...2) "Au moins Jerem pourra revoir FALLING IN REVERSE"Coup sous la ceinture.3) "Sinon question cible du Hellfest j'étais dans une des premiè(...)
11/12/2024, 11:29
@ DPD : oh bah quand même : Samaïn Fest, Muscadeath, Pyrenean Warriors, Xtreme fest, Courts of Chaos, Superbowl of Harcore, Lezard’os, Winter Rising Fest, Obscene Extreme, Anthems of Steel, Party San, Mosh Fest, Les Lunatiques, British Steel, etc...On parle et / ou r(...)
11/12/2024, 11:05
Il n'y a aucune info sur son recrutement dans Archspire ... Juste les auditions effectuées. Alors, breaking news ou susceptibilité ?
11/12/2024, 07:31
Sinon c'est bien gentil mais vous ne signalez même pas les annonces de petits festivals spécialisés. Vous parlez du Forest Fest, ce genre de trucs ? j'ai jamais vu d'annonce ici.
10/12/2024, 19:38
Sinon question cible du hellfest j'étais dans une des premières éditions et j'en suis embarrassé vu la chiasse que c'est devenu, j'y ai contribué, j'y ai cru, j'ai financé ce monstre en devenir.. Miserere.
10/12/2024, 19:32
Absolument pas lol, tu as des groupes de ricains qui font directement référence à la scène black norvégienne des 90's aujourd'hui, c'est pas mon truc mais ils sont là et fonctionnent bien. Et à titre personnel je n'ai jamais app(...)
10/12/2024, 19:27
Cypress Hill est le groupe le plus Metal du Hip Hop, l'album Skull & Bones en est un exemple criant et le plus immédiat, mais surtout, l'ambiance de leurs albums est ultra sombre, j'aime beaucoup leurs albums jusqu'à Skull & Bones justement. Disons que &c(...)
10/12/2024, 18:54
Je crois que peu de gens ici (en tout cas ceux qui commentent habituellement) sont de toute façon clients de ce Fest et donc concernés par ce qu'il est devenu. Consternés, à la limite. :-D. Car ça fait un moment que la frange extrême du public v(...)
10/12/2024, 18:46
Non mais même si tu veux faire dans le hip-hop dark (et noisy de préférence), tu as des tas de types qui ont plus leur place. Mais dans le cas présent oui ils sont à la maison, il faudrait arrêter de relayer les annonces de ce festival sur tout site sp&eacu(...)
10/12/2024, 17:13
Cypress Hill ils ont fait des feat avec des groupes de Metal et aussi un projet avec Morello de RATM...Mais sinon c'est du Hip Hop
10/12/2024, 16:50
Par contre Cypress Hill je veux bien une explication, car encore Muse on peut trouver une filiation lointaine, mais n'étant pas du tout fan de ce style, là je sèche...
10/12/2024, 16:33