Impitoyables, ces quatre allumés le sont totalement et assument parfaitement leurs travers. Fondé au début des années 2010, le concept bruitiste SCOWL (Chris « Dickler » Dialogue – chant/bruit, Zack « Joey Ramone Legs » Birmingham – guitare, Derek « Dunphy » Stephan – basse et Frank « Why Am I Even In This Band? » Huang – batterie) se complait dans une attaque pas vraiment franche à base de Crust, de Powerviolence, de Hardcore taré et de Grind voilé, sans complaisance, mais avec beaucoup d’aisance.
Comme tout combo extrême qui se respecte, ils ont déjà à leur actif une sacrée bordée d’injures gravées ou non sur rondelle, dont le « fameux » Grindcore Is Serious Business qui en dit long sur leur philosophie, qui finalement, ne repose que sur un seul principe.
Faire du bruit, d’une façon extrêmement chaotique, rester fun mais jouer en rang serré pour proposer une « musique » un tant soit peu construite et écoutable.
Ruthless qu’on considèrera comme un LP très court ou un EP très long selon les raisons et l’humeur, ne dévie pas d’un millimètre de leurs obsessions traditionnelles, et ne trahira pas non plus leur leitmotiv, brillamment résumé sur leur page Facebook.
« Too "crusty" to be on Encyclopaedia Metallum »
Et s’il est vrai qu’on ne trouve aucune entrée à leur sujet dans cette bible de l’étrange, ça n’est certainement pas à cause de leur barouf pas plus inécoutable qu’une démo cassette de GNAW THEIR TONGUES…enfin…pas tout le temps en tout cas.
Ces individus sont sans doute très sympathiques, mais peu empathiques envers vos oreilles. Avec leur mélange de courants pas si à contre-courant que ça, ils se placent avec habileté sur un échiquier du terrorisme musical mondial, option « fou qui bouffe la reine avec un mélange de stridences Crust et de silences samplés plus ou moins inquiétants ».
Difficile toutefois de les faire bouger sur le plateau, puisque leurs mouvements sont assez erratiques. Après une intro interminable genre Noise Ambient qui écorche les tympans et qui se montre très complaisante dans la douleur et les itérations irritantes (« Morning Breakfast Suicide Cruch »), les SCOWL décident dès le deuxième morceau d’honorer leurs influences qu’ils placent sur le niveau des éternels PHOBIA, TERRORIZER, INSECT WARFARE, DISRUPT, IN DISGUST et autres SPAZZ ou EXCRUCIATING TERROR.
« Hot Sauce Ass Play », en dehors de son titre qui fleure bon la blague provocante à deux sous trois pièces, passe en revue toutes les possibilités maniaques d’un Crust/Powerviolence qui sombre à intervalles réguliers dans le Sludge Indus poisseux et décoiffé, pour finalement ne plus redécoller. Surprenant, d’autant plus qu’il est pieds et poings lié à sa suite pas si logique que ça « Freebase Space Case », qui titille la fibre nerveuse des BRUTAL TRUTH et des FULL OF HELL pour une valse/hésitation qui file la gerbe de ses hurlements tantôt hystériques ou graves et magiques.
Si le seul centre d’intérêt avoué des tarés semblent être les blasts, comme ils le déclarent de façon un peu péremptoire, il semblerait qu’ils soient plutôt obnubilés par la provocation en tous genres, et qu’ils aient assimilé toutes les possibilités de déranger et agacer par des successions de plans pas vraiment cohérents entre eux.
Et finalement, au moment d’établir un verdict ferme pour les condamner, me voilà bien embêté. Avec un jury qui ne sait plus où de la tête dodeliner, je dois juger par moi-même tout en étant légèrement hébété et l’esprit embrumé.
Entre Powerviolence vraiment cru, Grind subtilement dru, Fastcore ténu et Indus à peine bu, la direction des originaires de Brooklyn n’est pas du genre à se mettre à nu, et nous laisse dubitatif, un peu comme si les vieux OLD partageaient leurs vues avec un FULL OF HELL en quête d’absolu.
On peut toutefois avant de clore le dossier, signaler que ces flingués n’hésitent pas à se foutre de notre gueule en meublant leur EP de trois interventions extra musicales, qui se répandent en bruitages insupportables et autres samples ingérables (outre l’intro déjà abordée, « Ruthless » et l’outro « Eviction #865 » ne sont que bruit et pas forcément fureur), et qui en plus monopolisent à eux seuls plus de la moitié de la durée totale de Ruthless.
Mais en fin de compte, tout ça est assez malin et pris dans sa globalité offre une récréation synonyme de graves céphalées, dans un esprit underground bordélique parfaitement respecté.
Vous jugerez sur pièce de la pertinence de la blague, mais j’ai quand même été séduit par ce mélange de crises de démence Powerviolence/Grind et d’instances Ambient/Indus, qui forment un tout assez compact et assujetti à une interprétation subjective qui met finalement assez mal à l’aise.
Mais c’est le propre de l’extrême, de ne justement pas hésiter à aller trop loin pour provoquer. Alors impitoyables ou pitoyables, la frontière d’analyse est mince, mais…
…peu importe.
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