J’aime bien les trucs qui sortent de l’ordinaire, mais j’avoue qu’un groupe formé en 1998 et qui attend 2020 pour sortir son premier LP est assez étrange en soi. N’ayant aucune information de biographie concernant le passif de ces italiens, je mettrai ça sur le compte de la patience, de la malchance, de l’instabilité ou toute autre raison plus ou moins logique. Mais préoccupons-nous du plus important, à savoir la possibilité d’enfin écouter leurs œuvres, bien qu’une première démo fut éditée en 2005. Quatuor originaire de Sarsina, TILL DIE et son patronyme pour le moins abscons est donc une formation qui se situe dans un créneau de Groove Metal moderne, et que les rares sites abordant leur cas jugent assez technique pour leur accoler le terme de Techno-Thrash. Après écoute du produit en question, je me rangerai plutôt du côté du groupe, puisque ce premier LP est fermement ancré dans une tradition issue des années 90, faisant la part belle à d’énormes riffs simples et sauvages, et à un chant hurlé dans la grande tradition du Hardcore et du Metalcore. On pourrait parfois comparer nos amis à une union sacrée entre ILL NINO et BIOHAZARD d’ailleurs, même s’ils ne possèdent ni l’exotisme des premiers ni le radicalisme new-yorkais des seconds, mais les chansons, bien que directes et brutales, n’en sont pas moins sympathiques. Enregistré au Greencave Studio du guitariste Eric Castiglia, mixé et masterisé au Studio 73 par Riccardo “Paso” Pasini, Ruthless est donc une solide affaire d’immédiateté et de puissance, plus que d’originalité et de suspense, mais laissons le bénéfice du doute au groupe qui écrit là sa première partition sérieuse.
Et sérieuse, elle l’est. Evidemment le principal reproche que l’on formulera à l’encontre de cette sortie est sa linéarité d’apparence, travers dans lequel tombent la plupart des groupes du cru. D’ailleurs, les trois premiers morceaux passent comme un seul, même si l’accélération finale de « Lack of Sleep » laisse présager de quelques surprises dont les italiens seraient éventuellement capables. Et c’est effectivement le cas avec le trépidant « The Price to Live » qui montre que le quatuor en a sous le coude (Filippo Raggi - batterie, Eric Castiglia - guitare et membre de DARKNESS TEARS, Antonio Raggi - guitare et Spado - basse/chant). En se rapprochant d’un mélange entre le PANTERA des années Vulgar Display et du ANNIHILATOR des années 2010, le combo transalpin nous démontre qu’il a plus à nous offrir qu’un mid tempo martelé par un chant éructé, et lorsque les mélodies parviennent enfin à se faire une place, la puissance se voit décuplée et l’attention mieux captée. Plus à son aise lorsqu’il singe les tics vocaux de Phil Anselmo, Spado est donc plus probant lorsqu’il module et hurle plus que d’ordinaire, et à mi album, la physionomie de l’album se voit complètement changée, pour se rapprocher du meilleur du Néo-Thrash des nineties, PANTERA évidemment en tête de liste des influences. Inutile de nier le rapprochement entre le riff de « Lord of the Worms » et les attaques dispensées par le regretté Dimebag Darrell, et le parallèle entre Ruthless et Far Beyond Driven devient de plus en plus pertinent, même si le chant toujours très Core de Spado permet de garder une distance raisonnable avec les maîtres américains.
Rythmiquement imparable, TILL DIE se montre donc plus performant et probant lorsqu’il varie les ambiances et qu’il manipule les saccades avec flair, et la seconde moitié de l’album, bien que non exempte de quelques défauts rattrape aisément la prévisibilité de la première. Certes, l’analogie avec le combo des frangins Abbott est de plus en plus criante au fur et à mesure que les morceaux défilent, à tel point qu’on a parfois le sentiment d’écouter des inédits période 94/95 des texans, mais la sensation n’est pas si désagréable, et l’album juste assez court pour ne pas verser dans le plagiat. Et si « The Gray Man » se cale sur la ligne du parti des trois premiers morceaux, « Falling » vient nous rassurer de son lick lourd comme du plomb ou le soleil de la Nouvelle-Orléans. Il est à souhaiter que les italiens persistent dans cette voie à l’avenir, les titres trop directs et évidents ne leur rendant pas service, mais lorsque la double grosse caisse parle avec plus de fermeté et que la guitare va chercher dans les ténèbres de quoi s’alimenter, la machine à cauchemars tourne à plein régime. « St. Paul » en épilogue joue la redondance d’un riff méchamment gluant, et impose une fois de plus des syncopes symptomatiques, toujours dans cette veine de Groove/Thrash qu’on apprécie lorsqu’il est pratiqué au plus haut niveau. A défaut d’être efficace et cent pour cent original, ce premier LP des italiens de TILL DIE se montre globalement sous un jour plutôt agréable, pour peu que vous fassiez abstraction de ses facilités les moins pardonnables. On attendra donc à l’avenir plus de compositions à ambiance, et plus de culot pour pouvoir continuer à s’intéresser à la saga. Mais comme entame de carrière après plus de vingt ans de pratique, ça passe juste, et ne laisse pas vraiment de souvenir impérissable.
Titres de l’album :
01. Ruthless
02. Before I Die
03. Anger of Angels
04. Lack of Sleep
05. The Price to Live
06. Lord of the Worms
07. The Gray Man
08. Falling
09. St. Paul
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