Depuis sa création en 2015, le projet ICE WAR ne s’est pas vraiment montré pingre. Sacred Land est en effet le cinquième longue-durée de ce « groupe » canadien, signé sur un label espagnol, et qui joue du Heavy Metal à l’anglaise. J’ai judicieusement placé les guillemets, puisque le terme de « groupe » ne convient pas vraiment à ICE WAR, qui n’est en fait qu’un des nombreux vecteurs d’expression musicale du célèbre Jo Galipeau, musicien prolifique et omni-discipliné qui depuis des années produit des disques à tour de manche et de baguette. On retrouve en effet son nom derrière de nombreux concepts actifs ou non, dont APHRODITE, CANNIBAL, DEXEZON, EXPUNGED, SPECTRAL DANCE, TRIOXIN 245, TEMPETE, IRON DOGS, BLUE CROSS, DEFONCE, DEVASTATE, LA LOIX, METACHRIST, ZEX, ВРЕДИТЕЛИ, BARROW WIGHT (live), CAUCHEMAR (live), BASTARDATOR, GERM ATTAK, ou MENTAL RESCUE. Et c’est sous le sobriquet rigolo de Jo Capitalicide que Galipeau mène sa barque Heavy sur les eaux épiques fendues par ICE WAR, qui n’est pas sans rappeler les conquérants NWOBHM de l’orée des années 80, mais aussi MANILLA ROAD, CANDLEMASS (celui des débuts), CIRITH UNGOL et pas mal d’autres, puisque la nostalgie est le moteur même de ce concept.
Je le disais plus en amont, pas moins de cinq albums en six ans d’existence, dont le dernier n’accuse qu’un an d’existence. Defender, Destroyer, paru en 2020 profitait du cloisonnement obligatoire pour occuper le terrain, et c’est sans surprise que nous retrouvons Jo toujours aussi actif en 2021, histoire d’occuper son imagination et ses mimines.
Pas de grosse surprise sur ce Sacred Land, qui ne fait que reprendre les recettes déjà utilisées sur Ice War, Manifest Destiny, Canadian Classics ou Defender, Destroyer, si ce n’est ce chant plus clair et mélodique qui n’est pas sans incarner le talon d’Achille de cette nouvelle réalisation. Si l’intention de densifier la musique par un chant plus lyrique est noble, autant dire que les capacités vocales de Jo n’ont pas été à la hauteur de ses ambitions. Souvent à la limite de la fausseté, le canadien fait ce qu’il peut pour essayer de se mettre au niveau des vocalistes Heavy de légende, mais rate le coche, et nous donne parfois de mauvais frissons. Avec en sus des riffs qui se complaisent dans la fange du bestiaire Heavy le plus convenu, cette nouvelle réalisation n’étonne pas vraiment de son culot, ni de sa qualité au-dessus de la moyenne.
Heureusement pour nos ouïes, la durée plus que raisonnable de l’effort permet de ne pas rendre l’âme trop tôt, et certains morceaux, plus heureux, nous tendent une perche à laquelle nous raccrocher. Ainsi, j’ai beaucoup apprécié la lourdeur oppressante et très BLACK SABBATH de « Nuclear Gods », avec un Jo imitant Ozzy à merveille (mais un Ozzy légèrement éméché, et un soir de pleine lune) et l’emphase suintante de « Blood and Flames », qui nous replonge dans la fournaise de la fin des seventies et du début des eighties. Très mélodique, ce cinquième album se partage encore une fois entre couplets insistants et accélérations boogie, se rapprochant du meilleur du lourd des seventies. Jo est toujours aussi doué pour se montrer allusif au passé, même si sa musique tourne méchamment en rond. Est-il utile dès lors de se jeter sur ce Sacred Land lorsqu’on connaît déjà le reste du répertoire du canadien ? Pas vraiment, à moins d’être un fan indécrottable, ou un nostalgique acharné collectionnant tout ce qui projette dans le passé.
Il n’en reste pas moins que certains titres valent le détour, les plus ambiancés glauque qui repiquent à CANDLEMASS, TROUBLE, DEATH SS ou WITCHFINDER GENERAL leurs tics les plus macabres, et qu’on retrouve avec plaisir sur le riff éléphantesque et nocturne de « Black Horse ». Aussi Doom qu’il n’est Heavy, ce nouveau chapitre de la saga ICE WAR se range donc aux côtés des précédents, sans classement obligatoire, mais sait faire preuve de persuasion à défaut d’originalité. On appréciera évidemment ces atmosphères un peu Hammer, cette guitare qui se dédouble sur les passages les plus horrifiques (« Slay the Beast »), mais on ne manquera pas de pointer du doigt ce chant relativement insupportable passé la demi-heure, qui aimerait bien, mais qui n’y arrive pas forcément toujours, loin de là. Je conseillerai à Jo de ne pas trop forcer sur ses cordes vocales, ou de se trouver un chanteur capable, histoire de ne pas nous assourdir de ces gammes fausses et de ces cris de Garou coincé dans un piège à loup. Dommage, mais la tentative est louable à défaut d’être performante.
Titres de l’album:
01. Sacred Land
02. Crystal Mirror
03. Nuclear Gods
04. So Far Away
05. Black Horse
06. Blood and Flames
07. Slay the Beast
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