Continuons avec les trémas et autres barbaries orthographiques, pour fêter la sortie du second album des allemands d’INTÖXICATED. Un seul tréma, mais un gros, pour une musique agressive, virile, puissante, et évidemment en réminiscence des sacro-saintes années 80. Formé en 2009, le quintet d’Osnabrück (Jackhammer - basse, ÄC - batterie, El Ranchö et Christoph - guitares, Mariano Timeyer - chant) pratique depuis ses débuts un genre de Crossover géant, utilisant des éléments de Hard-Rock, de Heavy Metal, de Speed Metal et de Thrash, pour un résultat vivifiant, et sentant bon la sueur des petites salles de concert.
Mais Dieu, quelle nonchalance ! Dix ans pour produire une suite au très remarqué Röck 'n Roll Hellpatröl, qui en 2013 avait agité des tignasses et réveillé des feignasses. Parfaitement ancré dans son époque, le groupe nous avait pris de face de sa musique franche et pugnace, et nous étions en droit d’exiger un résultat au moins aussi bon pour ce petit frère, lâché par MDD sur le marché. Et la surprise est bonne, puisque ces huit nouveaux morceaux ont gardé la même exigence de qualité, de l’interprétation à la production, et du chant aux soli.
La devise ?
Ne pas se prendre la tête, tricoter des riffs massifs et laisser son chanteur grogner comme un Lemmy caverneux, imiter MOTORHEAD jusqu’à le singer de A à Z (« Sold Our Souls », sorte de « Ace of Spades » pour la Gen Z), et surtout, mettre en avant le côté festif de cette musique violente, en refusant les facilités Blackened les plus usées.
Evidemment, tout ceci reste hautement prévisible. On peut presque siffloter les plans sans les connaître à l’avance, mais la sincérité et le plaisir dégagés sont si intenses qu’on finit par baisser la garde et accepter ce statut de party-band un peu paillard, mais pas roublard.
A l’image de sa sublime pochette qui évoque le surnaturel vidéo des années 80/90, Sadistic Nightmares est un horror-flick de bon goût, de ceux qu’on avalait par paquets de trois le samedi soir avec les potes. Le décor est planté et tout y est. Le vieux cimetière abandonné, la femme/victime harcelée par les goules et les serial-killers, les zombies qui émergent de leur béton avec un air ronchon, le tout sur bande-originale pétaradante et euphorisante (« Sadistic Night »). On se délecte donc de ces petites saynètes certes classiques, mais plus vraies que nature, d’autant que le quintet nous a réservé quelques petites surprises intéressantes.
Quelques mélodies fanées insérées au chausse-pied entre deux accélérations fatales, des tubes catchy qui se reprennent en chœur, et une passion sans failles pour le Metal non édulcoré d’il y a trente ou quarante ans, celui qui n’adorait rien plus que ces couches de voix guerrières et ces fulgurances meurtrières.
Beaucoup moins anecdotique qu’il n’y parait, ce disque est une cure de jouvence d’une petite demi-heure, qui retend la peau et laisse le sourire aux lèvres. En choisissant de piocher dans les différents sous-genres, les INTÖXICATED nous balancent d’un côté et de l’autre de l’histoire, à la manière d’un VENOM beaucoup plus intelligent mais tout aussi gaillard. « Violation » aurait d’ailleurs pu figurer sur Welcome to Hell ou Black Metal, tant son ambiance radicale et primaire honore les exactions de nos anglais préférés.
Un peu WARFARE sur les bords, mais terriblement actuel dans la décadence de ses influences, Sadistic Nightmares est un cauchemar terriblement agréable, qui permet de supporter des nuits de solitude et d’insomnie, quelque part dans une cité surchargée et délabrée abritant des masses de parias dont personne ne veut dans les ensembles résidentiels.
Le cuir, les clous, les cartouchières sont donc à la fête, les badges et patches de sortie, pour un concert impromptu donné dans un terrain vague à côté du bâtiment D. Les bourgeois et les flics en prennent pour leur grade, et si quelques casse-pieds râlent pour pouvoir dormir, la faune interlope se moque des convenances de voisinage et monte le son à fond, admirant ses héros sur une estrade de fortune.
Impossible de ne pas se trémousser au rythme du tube hédoniste « Sex, Violence & Death », mené tambour battant, et de ne pas regretter les arrêts de jeu après la dernière note de « Howling With The Wolves ».
INTÖXICATED crie avec les loups, hurle avec les hyènes, festoie avec les nostalgiques, et décapsule bière sur bière. Mais loin d’une célébration bas du front pour indécrottables « c’était mieux avant, de mon temps » Sadistic Nightmares se veut pelloche sympathique et horrifique qu’on se refile entre initiés, le boitier de la K7 subtilement voilé et humidifié.
Allumez votre télé, glissez la tape dans le magnéto, et laissez-vous rembobiner par ces embobineurs de première classe. La fête est plus folle lorsque les têtes se décollent.
Titres de l’album:
01. Street Metal Bastards
02. Merciless
03. Bad Habits
04. Sold Our Souls
05. Sadistic Night
06. Violation
07. Sex, Violence & Death
08. Howling With The Wolves
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