Saurait-on narrer les sentiments envahissants qui nous imprègnent face à des paysages somptueux, ces sentiments aussi singuliers que différents à chaque topographie, qui, de montagnes en montagnes, de prairies en prairies, de forêts en forêts, vous absorbent à l’intérieur de vous-même. Je ferme les yeux, je repense aux petits villages alpins, à ses sommets majestueux. Je repense au Doubs, aux Pyrénées tous ces paysages qui m’ont marqué et touché par leur beauté. Mais surtout, je repense aux Alpes Mancelles, ma région que je chéris. Ses forêts et ses rivières aux bords des quelles je me suis tant promené et me promènerai encore et encore… Je me vois comme Rousseau dans « Les Rêveries du promeneur solitaire », marchant prêt de l’eau, parfois canne à pêche à la main, la nature comme compagnon. J’ai beau être seul, mais la majesté et la grandeur de ce que je vois devant moi, me laisse un sentiment que je ne saurais décrire. Le sentiment d’appartenir à un tout, une émotion trouble et vague de faire corps avec ce qu’il y a de plus profond en moi et tout ce qui m’entoure. Pourtant, chaque sortie, chaque panorama, est un tableau unique qui se teinte de frissons particuliers. De la mélancolie à la joie ineffable, de la tristesse à l’exaltation de notre être, ce que l’on contemple devient alors un miroir avec lequel on se regarde. Une fenêtre propice pour rentrer au cœur de soi, réfléchir sur notre existence, entrer en introspection, en faisant face à nos doutes, nos faiblesses et nos peurs, sans que la panique nous prenne d’assaut.
Vous vous demandez sûrement, après ces quelques lignes, ce que je raconte ici ? Oui, car on est là pour parler de l’album de GJOAD, le nouveau groupe signé chez Antiq Label ! Et bien, c’est exactement de ça dont il est question dans ce petit préambule. Le sentiment que m’a procuré ce premier album de ces Autrichiens originaires des Alpes. Avec ce Rock Atmosphérique aux allures Dark Forlk, je me suis retrouvé cerné par les émotions. Dès le premier regard sur la pochette, on se sent happé par l’univers du groupe. Cette huile sur toile titrée Salzburger Landschaft et réalisée par le peintre Autrichien Franz Steinfeld en 1852, témoigne de l’inspiration du groupe et reflète parfaitement l’aura que construit ce dernier à travers sa musique. Puis viennent les premières sonorités. Une sorte de larsen enveloppé de reverb et de delay, enluminé par divers petits sons étincelants. Une atmosphère mystique se met peu à peu en place, à travers divers petits sons, fruits de l’expérimentation du groupe avec divers instruments traditionnels. Ce premier morceau « Rouh – Samanōn », d’une durée de 14 minutes et divisé en deux parties, est un parfait résumé de toutes les influences du groupe. D’une atmosphère qui rappelle les rites chamaniques, on dérive peu à peu sur un post rock rêveur et luxuriant, qui ne cache pas son influence black metal avec l’apparition d’un blast à la fois timide et saisissant. Puis, le son se coupe, et reprend comme si il s’agissait d’un nouveau morceau, là apparaît le coté rock atmosphérique, à base de guitare calme, douce et réconfortante comme un feu de cheminée que l’on allume en plein hiver. Le second morceau, « Peraht », est pour moi le meilleur de l’album et dévoile vraiment le potentiel du groupe. Une formidable montée en puissance, superbement maîtrisée, très progressive mais jamais ennuyeuse. Un soupçon de mélancolie, et d’appel à la solitude se fait sentir avec cette reverb omniprésente et ces riffs presque ternes, mais d’où découle une beauté lyrique quasi-merveilleuse. Ainsi, chaque morceau vient s’accorder dans mon esprit avec un paysage, une saison, et une ballade, une forme d’évasion à travers la musique. Sur « Peraht, » c’est donc un panorama montagneux et hivernal, offrant la vision de forêts froides et sans feuilles sur ses flancs. Sur « Gartsang, », les journées pluvieuses d’automnes que je regarde à travers la fenêtre de la maison de mes parents. « Hagazussa » me rappelle les balades en forêt à chercher des champignons et des châtaignes, la détonation des fusils des chasseurs qui viennent percer le brocard… Et qu’importe le côté austère que peuvent avoir certaines de ces scènes, je n’y vois jamais de violence ou de tristesse, mais un simple paysage, un état des choses et du réel que je trouve beau et majestueux par son authenticité.
Alors cette nouvelle sortie Antiq, qu’en est-il finalement ? Et bien, très agréablement surpris. Quand on prend le temps d’écouter l’album en profondeur. Puis, j’aime ce label justement car il sait toujours proposer des choses nouvelles et originales, tout en gardant un certain cap. Je vois, dans ce Samanōn, de la nostalgie envers des paysages que les gens n’apprécient plus pour leur juste valeur, peut-être même une forme de nostalgie en vers des modes de vies plus ancestraux que l’on ressent à l’écoute des nombreuses expérimentations élaborées avec des instruments traditionnels. En tous cas, ce que je pense, c’est que GJOAD nous invite à prendre le temps… Le temps de la contemplation, le temps de vivre, et le temps de se comprendre à travers notre nature et les émotions qui nous traversent. C’est vraiment comme cela que j’ai perçu cette œuvre et je suis certain que chacun peut y trouver quelque chose, si ce n’est écouter une musique riche et belle.
Tracklist :
1. Rouh - Samanōn
2. Peraht
3. Gartsang
4. Hagazussa
5. Untar
"Le sentiment d’appartenir à un tout, une émotion trouble et vague de faire corps avec ce qu’il y a de plus profond en moi et tout ce qui m’entoure." C'est le LSD ça mec... Haha, nan plus sérieusement merci pour la chro, bonne découverte !
Tellement vrai Jus de cadavre !
Oh bah un petit carton et c'est sûr tout va beaucoup mieux !
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"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
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Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
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