J’ai toujours aimé ce mec, que j’ai découvert un peu tardivement je pense, les premiers efforts de son groupe ayant été clairement réservés au peuple danois. De toutes façons avec ce mélange de Rock et de Country, il y avait peu de chances à l’époque que je fonde pour ce qui s’appelait encore DYSNEYLAND AFTER DARK, avant que le géant de l’animation et de l’attraction ne se fâche tout rouge. Ainsi naquit D.A.D, et avec No Fuel Left for the Pilgrims, le quatuor des deux frangins Binzer mit l’Europe et les Etats-Unis à genoux, révélant la personnalité attachante d’un groupe qui recyclait les plans d’AC/DC via ses influences stoniennes. Rien de fondamental en soi, mais une façon d’appréhender la musique avec sérieux, tout en n’étant pas dupe du caractère éternellement fun du Rock N’Roll. Et depuis, Jesper montre son cœur à qui veut bien le voir pour prouver que le Rock est toujours en lui, et qu’il ne s’en débarrassera jamais même avec un pacemaker Pop. Alors, entre deux albums de son groupe, et toujours aussi hyperactif, le chanteur lâche des albums solo, le dernier en date nous ayant averti des capacités du blond nordique en solitaire. Enfin solitaire, oui et non, puisqu’on retrouvait à ses côtés l’omnipotent Søren Andersen (ELECTRIC GUITARS, Glenn HUGHES), producteur et guitariste, qui illuminait Dying Is Easy de son professionnalisme. Trois ans et une pandémie plus tard, on retrouve le tandem aux commandes de cette suite haute en couleur, dont le contenu a été dicté par une période trouble qui a permis aux deux amis de se concentrer sur la composition, toute performance live ayant été clairement interdite. Jesper, Søren, des invités, et une nouvelle fois, la simplicité en étendard et la sincérité d’un musicien qui s’est livré à une introspection pour rendre don travail plus personnel. Et il le peut.
D’ailleurs, il l’avoue lui-même, son statut et son âge lui permettent d’aller fouiller dans son cœur et ses tripes de quoi nous raconter des histoires. Des histoires simples, comme son approche de la musique, mais des histoires vraies, comme ces riffs qui sont lâchés comme à la parade D.A.D. Mais une fois encore, merci de ne pas confondre le travail de Jesper en solo et celui qu’il effectue au sein de son combo d’origine. Les deux évoluent en parallèle, se croisent parfois, eu égard à cette voix éraillée unique qui rendait « Sleeping my Day Away » si accrocheur et important, mais musicalement, Save Your Soul se permet des choses qui ne seraient pas possibles dans un contexte de groupe. Des choses plus intimes, comme cette sublime ballade « Move A Mountain », qui démontre avec brio et sensibilité que tout le monde peut soulever des montagnes, même confiné chez lui à attendre des jours meilleurs. Enregistré au Medley studio, ce second effort solo de Jesper est une fois encore une confession de foi en cette musique simple d’approche qu’il aime tant, et se montre sous le même visage ou presque que son aîné né en 2017. On y trouve de tout, une énergie hors du commun bien sûr, de la passion à foison, mais aussi un éclairage personnel sur le Rock et ses dépendances, que Jesper visite comme il le souhaite. Alors, le Rock y est joué humainement, sans artifices, avec quelques arrangements de basse, des astuces vocales dont le danois est coutumier, et une solide complicité avec son pote Søren qui tient complètement de l’osmose.
Ceux qui avaient adoré Dying Is Easy penseront encore que Loving Jesper is Easy, et ce, dès l’entame franche de « Life Is Moving ». Car en effet, la vie c’est le mouvement, et le Rock, c’est le mouvement perpétuel, le recyclage d’idées permanent, qui ne dupe personne, mais enthousiasme tout le monde, spécialement lorsque l’art est manié par les mains de ces deux-là. Ce Hard-Rock pas totalement avoué et plus proche d’un Rock musclé est la face cachée de Jesper, l’artiste qui se cache derrière l’homme, ou l’inverse, le chanteur fantasque, le guitariste rythmique solide, et celui qui de ses longs cheveux blonds faisait chavirer la foule féminine dans les années 80. La pochette, idéale pour illustrer cet exercice le montre sous ses deux aspects, l’homme, abordant les choses avec sérieux, et le clown rock n’roll qu’il a toujours été, et cette dualité graphique signée par Jakob Rønlov & Robin Niel Hart définit avec acuité ce qu’on trouve dans les sillons numériques de Save Your Soul. Non que Jesper espère sauver son âme avec cet album en confession, puisqu’elle est damnée depuis qu’il a rejoint les rangs de l’armée Rock, mais qu’il désire assumer tous les aspects de sa personnalité sans en oublier un seul, pour jouer la carte de l’honnêteté. On retrouve la patte du clown sur des morceaux comme « What Time Is It Now » qui sonne comme un boogie des DEXY’S MIDNIGHT RUNNER joué par une troupe danoise en tournée dans le pays. On le retrouve aussi sur l’aveu « My Head´s Been Places » qui en dit long sur la santé mentale du chanteur qui a dû en voir des vertes et des pas mures.
Jesper, sans son maquillage, se montre sans fard sur « Drown Waving », mélancolie rythmique qui replace les choses dans le contexte des seventies, avec ce jeu de batterie nonchalant mais percutant, et cet orgue fantôme qu’on croirait entendre dans le lointain du mixage. Il assume sa maturité sur « The Heart Will Find Its Way », qui dénonce ses passions, et trahit sa fidélité envers une musique simple, immédiate, et percutante comme cinquante bougies placées sur un gâteau d’anniversaire. On le rencontre aussi au détour des couloirs plus calfeutrés du final « The Price Of Patience », lorsqu’il croone comme un rockeur un peu fatigué des tournées et des gouttes de sueur laissées sur les scènes du monde entier. Mais à vrai dire, clown ou pas, joker du Rock ou simple entertainer, Jesper est Binzer ou l’inverse, et ne fait que ce qu’il sait faire, et ce qu’on aime écouter par-dessous tout, depuis la fin des années 80.
De loin et de presque près, il n’existe aucune différence entre Dying Is Easy et Save Your Soul. Sans que les morceaux ne soient les mêmes, ils se ressemblent suffisamment pour qu’on les appréhende comme un tome 1 et un tome 2. Mais quand on aime, on ne cherche pas la surprise à tout va, on veut juste reprendre contact, avoir des nouvelles musicales, et constater que malgré le temps qui passe et les épreuves qui s’accumulent, nos héros/amis ne changent pas, et ne nous oublient pas. Et j’aime ce mec, depuis très longtemps finalement. Parce qu’il n’a jamais triché, et qu’il n’a jamais flambé dans le vide.
Titres de l’album:
01. Life Is Moving
02. Save Your Soul
03. Don´t Let Them Make You Choose Sides
04. Move A Mountain
05. The Heart Will Find Its Way
06. Premonition
07. My Head´s Been Places
08. Drown Waving
09. What Time Is It Now
10. The Price Of Patience
J'ai pas écouté mais c'est de la merde.
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15