Il est donc temps de faire vos prières, puisque les barbares de CRUCIFIER reviennent après quatre longues années d’absence. Pas par la grande porte des enfers certes, puisque ce Say Your Prayers n’est qu’un moyen-format, mais avec suffisamment de confiance et d’insistance pour alerter l’underground de leur comeback. Fondé à l’orée des années 90, cette entité maléfique a dû patenter jusqu’au début des années 2000 pour que son premier album voie le jour, et a connu une trajectoire assez erratique, avec seulement deux albums en plus de trente ans de carrière.
Mais vous pouvez toujours compter sur le grand mage Cazz Grant « The Black Lourde of Crucifixion », percussionniste et chanteur et unique membre de la formation d’origine pour vous trousser des hymnes au blasphème et aux plaisirs interdits. Ainsi, après l’attaque frontale de Thy Sulfur Throne on High, qui avait connu bonne presse en 2018, CRUCIFIER en remet une sacré couche en mode mineur, via quatre nouveaux titres originaux et une reprise bien sentie.
Secondé par Spencer « Madman » Murphy (guitare), Rob Spisak (guitare) et Chris Kerns (basse), Cazz Grant s’en donne une nouvelle fois à cœur noir joie, pratiquant ce Death/Thrash teinté de Black qui a fait la renommée de son groupe depuis des années. Bien sûr, rien de vraiment surprenant ou éblouissant, mais largement de quoi sustenter la faim des plus mordus de steaks tartares, avec de la bidoche bien saignante, des invectives tonitruantes, et une science de la composition équilibrée assez enviable.
Et dès « My Soul to Take », la messe est dite, et les missels maculés de glaviots sanglants. On reconnaît immédiatement la patte du groupe, toujours porté sur ce Death cryptique et vilainement influencé par les exactions païennes de la scène sud-américaine des années 80. A tel point que ce mini album aurait pu être promu par Cogumelo, tant les similitudes entre l’écurie brésilienne et ces quatre titres sont évidentes.
Produit par Cazz lui-même, Say Your Prayers est une prière sourde adressée au malin, avec génuflexion respectueuse, et dégueulis caverneux de rigueur. Riffs massifs et biaisés, rythmique inépuisable, et fidélité envers un style pratiqué depuis des années, pour un choc frontal qui déplace quelques clavicules et lombaires. Une musique simple mais riche et parfois évolutive, mais surtout, de la constance dans les idées, et quelques moments très horrifiques, comme celui mis en musique par l’infâme « Into Ash ».
En ajoutant à ce répertoire personnel une touche de déférence envers une institution underground comme CARNIVORE, CRUCIFIER nous fait patienter jusqu’à son prochain album avec beaucoup de sincérité et de pertinence. D’autant que la reprise en question est particulièrement savoureuse, crade à souhait, et encore plus déviante que l’originale. On peut évidemment préférer les hurlements Hardcore de feu Peter Steele, mais la voix d’outre-tombe de Cazz Grant transforme cet hymne blasphématoire en messe noire célébrée au fin fond d’une forêt inextricable.
Du bon donc, pour une trentaine de minutes sales, souillées, graves et grasses. CRUCIFIER reste fidèle à ses recettes, et nous plonge la tête la première dans un chaudron bouillant de Blackened Death/Thrash. De quoi en ressortir la peau cramée, et les chairs pendantes. Un plaisir comme un autre dans ce monde de violence musicale et sociale.
Titres de l’album :
01. My Soul to Take
02. Foul Deeds Will Rise
03. Into Ash
04. Chime of the Goat's Head Bell
05. Jesus Hitler (CARNIVORE cover)
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