Alors que KORN vient tout juste de sortir son dernier album, de proportions artistiques modestes, il est temps de se pencher sur son lourd héritage, sur lequel ont capitalisé des centaines de groupes de par le monde, spécialement aux Etats-Unis. Ainsi, en écoutant un morceau comme « Deadlock » des américains de ONCE HUMAN, il est irréfutable que Jon et sa bande gardent une emprise incroyable sur la production actuelle, plus de vingt-sept ans après leur émergence. Mais loin de la copie carbone réservée aux suiveurs les moins capables, ce troisième album des californiens semble digérer ses influences pour les régurgiter de façon plus personnelle.
Bénéficiant d’une fanbase conséquente dans leur pays, et d’un rayonnement leur ayant permis de participer à la fameuse croisière musicale 70000 Tons of Metal, les originaires de Los Angeles se lâchent à l’occasion de leur troisième album, vaguement raccroché aux wagons « Groove Metal », tout en alimentant en charbon la locomotive Deathcore. Un troisième album est toujours une étape cruciale dans la carrière d’un groupe, et après deux disques de la qualité de The Life I Remember et Evolution, ONCE HUMAN n’avait d’autre choix que de passer à la vitesse supérieure pour accoucher de l’œuvre définitive de sa première partie de carrière. Chose ainsi faite, et si les puristes rejetteront l‘effort sous couvert d’une crédibilité éthique, les plus perméables à l’évolution reconnaîtront l’inspiration d’un groupe qui certes, bouffe à tous les râteliers, mais le fait proprement et avec classe.
Pour certains, l’équation sera très simple. ARCH ENEMY période Angela et le KORN le plus classique enfermés dans les pods de Seth Brundle, pour une fusion au résultat incertain égal ONCE HUMAN. Cette formulation, quoiqu’un peu simpliste résume pourtant à merveille le son de ce Scar Weaver, qui sinue entre Metalcore, Nu Metal, Death moderne mélodique, et musique aux accents légèrement électroniques. Depuis 2015, le quintet a (un peu) changé de line-up, mais pas de formule (Damien Rainaud - basse, Logan Mader & Max Karon - guitares, Lauren Hart - chant et Dillon Trollope - batterie), et se montre en 2022 aussi véhément qu’un STRAPPING YOUND LAD rajeuni, mais aussi vulgarisé. Une fois évacué le gimmick de « groupe d’un ex-MACHINE HEAD/SOULFLY », on se concentre donc sur la musique, certes parfois un peu générique dans ses riffs, mais toujours accrocheuse dans ses gimmicks. Logan s’éloigne en effet quelque peu de son champ d‘action, même si son ancien compère Robb Flynn vient gentiment faire une petite apparition. Dès lors, et après quelques écoutes attentives, on se rend compte de la qualité d’une œuvre certes réservée à un public bien ciblé, mais qui pourrait toucher beaucoup de monde pour peu que les œillères sont mises de côté.
Ok, il faut passer outre ce son de batterie à faire passer BEHEMOTH pour un petit groupe de Thrash amateur. Ok, il faut éviter de souligner que quelques compositions se ressemblent tellement qu’elles finissent par passer pour des remix d’elles-mêmes. Il faut aussi accepter que ONCE HUMAN est un pur produit de son époque brutale, qu’il décrit comme beaucoup d’autres le font, à grands coups de riffs en prétextes et de mélodies en filigrane classique. Mais l’un dans l’autre, et les principes ramenés à une échelle raisonnable, je concède à ce troisième chapitre des qualités indéniables pour provoquer le headbanging, et surtout, une portée live qui risque de faire trembler le sol des salles et la cale d’un paquebot de luxe. « Eidolon » est d’ailleurs une entrée en matière parfaite pour aborder les fans en les griffant dans le sens des poils. Immédiatement, la production up in time agresse les tympans, mais le thème fluide de la rythmique permet d’apprécier une mise en place au millimètre. La voix de Lauren Hart, un peu monolithique et statique en approche claire est toujours aussi véhémente, et la rythmique formée par Damien Rainaud et Dillon Trollope turbine à plein régime, tout en s’autorisant quelques fantaisies mélodiques. Le tout est à peu près aussi écrasant qu’un bloc de béton qui vous tombe sur la tronche, mais en acceptant le principe d’immédiateté des motifs, on finit par se prendre au jeu.
Robb Flynn vient donc apporter sa caution vocale à « Deadlock », déjà abordé plus en amont via son versant KORN, et le reste des titres, assez intéressant, cherche parfois de l’oxygène dans l’ambiance anxiogène, se souvenant des astuces calibrées de MESHUGGAH, des trucs et ficelles de la vague Nu Metal la plus féroce, tout en calmant parfois le feu de la rage par des colères plus accessibles (« Deserted »).
Je n’essaierai guère de vous persuader d’une révolution à venir, puisque ONCE HUMAN se plaît à rester dans les clous, à piquer à Fieldy ses glissés les plus graves, à ARCH ENEMY son aptitude à jouer avec le thermostat, tout en glissant de temps à autres une peau de banane discrète (« We Ride »). Melting-pot de tout ce que la musique extrême mainstream compte de plus efficace, Scar Weaver ne laisse pas vraiment de cicatrices, ni de souvenir impérissable, mais fait le job, et se prépare une campagne live destructrice.
C’est tout ce qu’on lui demande depuis ses débuts.
Titres de l’album:
01. Eidolon
02. Deadlock (feat. Robb Flynn)
03. Scar Weaver
04. Bottom Feeder
05. Where the Bones Lie
06. Erasure
07. Deserted
08. We Ride
09. Cold Arrival
10. Only in Death
Le titre Erasure est super efficace dans son genre, j'ai toujours plaisir à remater le clip, par contre l'album ne vaut pas tripette du coup en comparaison.
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