C’est le post Facebook d’un ami qui m’a alerté sur la sortie du dernier album des vendéens de STEEL RANGERS, les rangers de la mauvaise humeur, qui arrêtent les passants un peu trop moroses et les âmes errantes perdues sur le chemin de la mélancolie. Il faut dire que ces rangers ont les armes pour rendre le sourire à tout le monde, eux qui arborent fièrement leur badge Hard mélodique depuis la fin des années 2000. Fondé en 2008, le collectif à cheval de fer a déjà développé de beaux arguments discographiques, avec pas moins de quatre productions à leur actif, Stay Toc'hard (2010), Full X-Ess (2012), Sex Magic Thunder (2013), et Rise (2016). Mais depuis cinq ans, plus de nouvelles de leur application de la loi mélodique, et c’est donc avec grand plaisir que nous les retrouvons aujourd’hui motivés comme jamais pour défendre leur nouveau décret Scarred For Life. Une cicatrice pour la vie ? Oui, celle qu’a laissée l’amour d’un AOR à l’américaine avec une petite touche de savoir-faire à la suédoise, le tout interprété dans un langage universel, propre à séduire tous les traducteurs harmoniques de la planète.
En 2021, le collectif STEEL RANGERS peut s’appuyer sur ses membres Dédé (batterie), Tony (chant), Bastien (guitare), Coco (basse/violon) et Nico (guitare/claviers) pour faire régner la sécurité Heavy FM dans les rues de la Roche-sur-Yon et partout où il passe en France, et avec autant d’années d’expérience, autant dire que la méthode est efficace. Avec les années, le groupe est passé d’un Metal un peu générique à un AOR dur et plus spécifique, qui n’est évidemment pas sans rappeler l’optique la plus scandinave du créneau. Des guitares donc, acérées, effilées qui ne se laissent pas bouffer par les claviers et qui développent des riffs crus et saccadés, pour une atmosphère globale joyeuse et généreuse. Une fois encore, le groupe s’est sorti les tripes pour être partout à la fois, et se montrer allusif à divers courants. Si évidemment, la tonalité générique rappelle le Rock mélodique des années 80 (influence dont le groupe se revendique sans honte, bien au contraire), le chemin traverse parfois des contrées plus arpentées pour gravir la montagne à la force d’un Heavy Rock solide et éprouvé.
Pour en avoir le cœur net, référez-vous au dantesque titre d’ouverture, « Slaves of Addictions », galopant comme du MAIDEN en pleine bourre, mais mélodique comme du NIGHT RANGER radiophonique. L’alliance n’est pas contre-nature, loin de là, et l’opération séduction tourne à plein régime dès les premières secondes. Une production très honnête vous permettra d’apprécier les talents individuels et collectifs dans les meilleures conditions, et autant dire que les RANGERS dégainent vite et sans aucune hésitation. La voix de Tony, souple et modulée apporte la sensibilité dont ce genre d’œuvre à besoin, et la rage d’un backing band instrumental pose les jalons d’une assise solide. Le tout est donc fort bien agencé et troussé, et on craque assez rapidement pour un groupe qui sonne sincère et qui joue de la gâchette avec fluidité et aisance.
Les hits ne manquent pas sur ce cinquième album, qu’ils soient purement sentimentaux ou plus âpre, et la démonstration prouve que les musiciens vendéens ont tout compris à la scène qu’ils respectent. Ainsi, « Shattered Dream » propose le meilleur du Hard-Rock mélodique des eighties, lorsque les allemands de BONFIRE essayaient de se faire une place au soleil de Californie, tandis que « Amanda », single potentiel tape fort dans le cul du Billboard pour pouvoir entrer dans les charts. Autant le dire, les STEEL RANGERS sont toujours aussi convaincants, qu’ils imitent avec brio PRETTY MAIDS ou JOURNEY. Bien que le terme « imitation » soit trop fort pour désigner leur démarche qui n’a rien d’un plagiat habile, on reconnaît quand même des recettes classiques dans leur attitude, recettes qu’ils accommodent à leur sauce pour ne pas trahir leur personnalité. Chœurs bien en place, breaks judicieusement amenés, et ambiance festive qui n’empêche pas quelques pointes de colère énergique.
Pas du genre à se laisser amadouer par une quelconque facilité, les vendéens osent donc des choses plus lourdes et conséquentes, à l’image de « Silver Cross », qui ne dépareillerait pas dans le répertoire classique du Hard/AOR US. Sans jamais verser dans le sentimentalisme en vogue actuellement laissant dégouliner les synthés sur les amplis, Scarred For Life griffe fort, et fait saigner les réfractaires pour les convertir à cette religion musicale d’ouverture et de crédibilité. On trépigne donc de plaisir lorsque le quintet passe le turbo d’un up tempo vraiment catchy, avec double grosse caisse en cerise sur le gâteau (« Follow the Spark »). Avec en sus quelques allusions extrêmement harmonieuses (« Celtic Tears ») et un final progressif aux ambitions clairement avouées (« When you Lose Everything », superbe, évolutif, aux mélodies enivrantes et au déroulé suffisamment sincère pour ne pas se perdre dans les dédales du pomp, et qui se permet même une sacrée accélération Death sortie de nulle part), ce nouvel effort de la troupe STEEL RANGERS risque de faire la loi sans avoir à s’imposer par la force. Avec une troupe pareille, vous n’avez pas d’inquiétude à vous faire : les rues de la Roche-sur-Yon seront toujours sûres, et les sons qui sortiront de ses haut-parleurs agréables.
Titres de l’album:
01. Slaves of Addictions
02. Shattered Dream
03. Amanda
04. Silver Cross
05. Follow the Spark
06. Celtic Tears
07. Still Belong to You
08. When you Lose Everything
Ça fait plaisir de les voir chroniqués ici, si ça peut leur donner un peu de visibilité.
Merci pour cette chronique que je viens juste de voir !!
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