Et si nous revenions un peu aux sources ? De la musique bien sûr, pas de l’humanité, je n’ai nullement l’intention de vous parler de dinosaures ou d’hommes de Neandertal…
Quelles racines ? Celles d’un Rock qui se veut sincère, et profondément ancré dans l’authenticité, celle de guitares qui ne trichent pas, de lignes vocales qui ne mentent pas, de riffs qui vont à l’essentiel et de rythmiques honnêtes qui ne vous vendent pas du miel.
Tout ça existerait donc encore ?
A en croire ce Scars And Stripes des Parisiens de DOPE OÜT, on peut résolument affirmer que oui. Pour faire simple et direct - à l’image de leur musique - disons que les DOPE OÜT sont au Hard Rock ce que Bouli Lanners est au cinéma. Pas d’esbroufe, des clins d’œil, des références, une connaissance du sujet très fouillée mais sachant rester roots, et des personnages un peu en marge, mais qui taillent leur route sans arrière-pensée, si ce n’est celle de vous laisser le sourire aux lèvres et le bon mot sur la langue.
Et par extension, ce Scars And Stripes se veut un peu western urbain, les guitares remplaçant les colts, la poussière de la ville dans les cheveux, et des histoires de fin de nuit plein les yeux.
DOPE OÜT, c’est une histoire commencée en 2013, et qui aujourd’hui réunit quatre potes, Stoner (chant/guitare), Crash (guitare), Doc (basse) et Mad (batterie). Un premier EP la même année que leur création, All Hopes Inside, et puis un premier album, Bad Seeds, qui les montre comme de mauvaises graines Rock venant contaminer le jardin du marketing musical surfait et asséché par le manque de pluie de l’imagination. La leur est simple, et appliquée sur ce nouvel LP, se retrouver en répète, brancher le matos, laisser parler les cordes, laisser sortir les mots, assembler le tout, et voir ce que ça donne.
Et ça donne quoi ?
En l’occurrence, une bonne dizaine de morceaux qui cognent, qui sonnent, et qui nous délivrent un message simple, mais clair.
Qu’il soit Stoner, Grunge, Metal, Alternatif, ou je-ne-sais-quoi encore, le Rock est Rock, et c’est très bien comme ça. Alors ne comptez pas sur eux pour se prendre la tête, ils veulent juste vider la vôtre et remplir votre gorge de refrains à entonner en chœur.
Si le passé avait révélé des obsessions américaines totalement assumées, Scars And Stripes ne change pas la donne, et se concentre sur un Stoner bien râpeux, et un Post Grunge teigneux. Les références promo aux BLACK STONE CHERRY, à SLASH, ALTER BRIDGE et autres HARDCORE SUPERSTAR ne sont pas usurpées, et vous retrouverez de ci et là des éléments de ces groupes dans la musique du quatuor, qui pourtant peut s’enorgueillir d’une personnalité bien affirmée. Pour rester dans un cadre national, il est parfois facile de voir en eux une sorte de croisement inconscient entre BLACKRAIN et 7 WEEKS, puisque leur Stoner local à de faux airs de Glam bien assimilé, spécialement dans les refrains, et certains licks de guitare aussi Punk qu’un délié de Steve Jones pas encore bourré.
Et le mélange est comme vous vous en doutez détonnant, parfois étonnant, mais toujours performant. Dix morceaux, dix hymnes, qu’on imagine repris en concert avec la rage des affamés, gorgés de riffs Stoniens, de refrains AC/DCiens, et largués d’une attitude frondeuse, typique du désert américain, avec les KYUSS, QOTSA et autres chantres d’un Rock du soleil tatoués dans le creux de la main.
L’avantage de ce type d’albums, c’est qu’ils ne se vendent que sur ce qu’ils sont. Une succession de plans éprouvés, de riffs expulsés, de rythmiques époumonées, et rien d’autre. Pas de tromperie, c’est du pur jus, et ça marine encore dedans.
La multiplicité des styles prônée par le quatuor n’est pas qu’une affaire de versatilité, c’est une simple constatation, et pour eux, un besoin. Bénéficiant d’une sacrée production, qui laisse respirer l’instrumentation (signée par Greg Canone à Studio Plus), Stoner, Crash, Doc et Mad peuvent se laisser aller, et nous émoustiller d’une énorme entame dopée d’un riff aussi épais qu’une entrée en scène des BLACK STONE CHERRY en ouverture des ALICE IN CHAINS (« Scars And Stripes »).
A partir de là, le ton est donné et le la aussi, et le reste de l’album suit, égrène les classiques instantanés taillés pour la scène, qui ne marquent ni pause, ni signe d’essoufflement prématuré.
Capables de passer d’un beat plombé à un groove chaloupé (« Dive », et sa basse en gigogne qui ondule et cogne), d’un up tempo enflammé (« The Freakshow » et son refrain au phrasé déchaîné) à une emphase bluesy trouble et empoisonnée (« Lady Misfits », le genre de morceau que tu entends une seule fois et dont tu ne te débarrasses pas, avec ses guitares un peu DAD et son ambiance de stupre DOLLS).
Le fond et la forme, tel est le leitmotiv des DOPE OÜT. Un fond simple et une forme directe, pour un tout sauf simpliste, et des textes sincères collant à la peau de morceaux viscéraux. Mélange fatal pour une défonce non létale, qui vous euphorise et vous rend accro, mais sans effets secondaires.
On visualise presque la moue de Jagger et le balancé de Richards derrière un morceau comme « Clan of Bats », on se laisse embringuer dans un tourbillon d’émotions qui nous enivre d’un cocktail SMASHING PUMPKINS/ALICE IN CHAINS/MOTLEY CRUE époque Corabi («Nose White », et son break en crescendo qui évoque à merveille une montée dont on finit toujours par redescendre, sans oublier son riff central bien imprégné du « Cherub Rock » de ce cher Billy Corgan), on s’en prend un bon coup dans les burnes avec « Balls To The Wall » qui ose la redondance extrême et le lick suprême, pour finir par le repos du guerrier acoustique, sur le final « Soulmate », qui recréé à merveille ces fins de soirée pendant lesquelles les mots finissent par couler et les larmes par parler.
Scars And Stripes a été financé par une campagne Internet, et je dois remercier tous les contributeurs qui y ont suffisamment cru pour confier leurs deniers.
Grâce à eux, et au groupe évidemment, nous pouvons aujourd’hui apprécier un disque qui respire le Rock par tous les sillons, qui offre des riffs à foison, et qui nous injecte le poison, si doux dans les veines de nos oreilles.
Stoner, Alternatif, ou tout simplement Hard, peu importent les qualificatifs, puisque seul le résultat compte, et celui de ce deuxième LP est parfait, sans avoir eu besoin d’avoir recours à des astuces et autres effets tape à l’œil. Juste quatre mecs, une guitare, une basse, une batterie, une voix et…beaucoup de passion. Un retour aux sources vous disais-je.
La source de jouvence en l’occurrence. Celle par qui le Rock te garde en vie sans autre prix à payer que le plaisir de partager.
Titres de l'album:
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