Evacuons tout ce qui fâche avant de nous plonger dans le travail. La vendetta menée par Max contre son ancien groupe a des relents de Dave Mustaine citant METALLICA à tout bout de champ. Le tempétueux guitariste/chanteur n’en peut plus de pointer du doigt son ancien monstre en clamant à qui veut l’entendre (et ils sont un certain nombre) que sans lui et son frère, il n’est rien de plus qu’un animal gonflable, et c’est non seulement gonflant, mais aussi terriblement réducteur. Sans vouloir te manquer de respect cher Max, je ne suis pas certain que durant ta carrière post-SEPULTURA tu aies pondu un chef d’œuvre comme Quadra…
Beaucoup attendent avec impatience cette réunion d’anciens élèves qui n’arrivera peut-être jamais, et si tel est le cas, je ne m’en plaindrai pas. Après tout, qui croit encore que cet évènement puisse déboucher sur quelque chose de viable créativement, autre qu’une série de concerts lucrative pour s’en mettre plein les fouilles. Alors, autant se contenter de ce qu’on a, les frangins d’un côté, Andréas et Paulo Jr de l’autre, pour des projets plus ou moins intéressants. Qui imaginerait Dave rejoindre METALLICA en laissant ce pauvre Kirk sur le bord de la route ?
Ensuite, mon cher chef de tribu, tu es ridicule. Tes photos promo avec force chaines et autres bracelets cloutés pour revenir à l’époque de tes débuts sont grotesques. Au mieux, tu ressembles à un vieux Punk à chien qui n’accepte pas de se séparer de sa quincaillerie, au pire, à un quinquagénaire qui refuse de vieillir, et qui pense qu’il peut encore retrouver sa glorieuse jeunesse perdue, alors qu’il était fasciné par le Thrash allemand et tout son surplus militaire.
Voilà pour les griefs, et maintenant, l’album.
Nous avons déjà été gratifiés de deux réappropriations, l’année dernière, avec le réenregistrement de Bestial Devastation et Morbid Vision. J’en avais dit tout le bien que j’en pensais, et il y a avait une bonne raison à ça. Les originaux pâtissaient d’une production très erratique, et d’un niveau de jeu très faible. L’idée de les enregistrer de nouveau avec plus de technique et de moyens paraissait donc bonne, et le résultat le prouvait. Les morceaux, brut de chez brut sonnaient plus méchants, plus vicieux, et tout aussi bestiaux. Mais cette fois-ci, le tout était aussi carré qu’un Rubik’s Cube, et donc beaucoup plus efficace.
Il était évident que Max n’allait pas s’arrêter là, et continuer son entreprise de démolition à plus grande échelle en s’attaquant au premier album vraiment professionnel de SEPULTURA, Schizophrenia. J’appréhendais beaucoup cette relecture pour une simple raison : cet album était parfait en l’état, et je ne voyais pas ce qu’une nouvelle version allait apporter à l’histoire, mis à part d’en actualiser le son et le rendre plus musclé et moins étouffé. Mais maintenant que j’ai pu écouter le résultat, ma mauvaise impression s’est confirmée.
La version CAVALERA de Schizophrenia n’a aucun intérêt.
D’abord, parce que les morceaux d’origine restent inchangés. Tout comme ses deux aînés, ce deuxième album a été repris à la lettre, riff par riff, break par break, et si le résultat affiche la carrure d’un champion du monde de bodybuilding, il n’en est pas pour autant plus impressionnant. Et si le lick principal de « From The Past Comes The Storms » fait monter l’adrénaline de sa musculature, dès que le chant de Max entre en jeu, les biceps se dégonflent, et le physique reprend forme humaine et normale.
Quel intérêt de blinder le chant d’écho pour le rendre soi-disant plus roots (bloody roots) ? Car si les parties instrumentales en valent la peine, avec leur mélange de tradition et de bête de compétition, les parties chantées sont tout bonnement insupportables. Max chante comme s’il essayait de s’adresser à son moi antérieur, sans parvenir à établir un véritable lien avec sa personnalité et son charisme des années 80. Alors, derrière ça mouline sévère (Igorr en met partout, avec le talent énorme qu’on lui connaît), mais devant, ça rame et ça cherche à séduire la jeune génération, qui si elle a encore un peu de jugeote, préfèrera l’original d’époque à ce relooking hasardeux.
Les artifices ne suffisent pas pour apposer un cachet d’authenticité sur un produit qui empeste les années 2020. Ils tirent tout au plus au plus près des influences, avec en ligne de mire HELLHAMMER, mais rien de plus. Alors, avec un peu d’enthousiasme, on peut se laisser aller à la nostalgie en acceptant qu’elle se maquille beaucoup trop, mais le recul et l’objectivité vous poussent à affirmer que ce qui a été fait ne doit pas être défait, même avec les meilleures intentions au monde.
Par extension, la seule réussite selon moi reste le monstrueux instrumental « Inquisition Symphony », justement parce qu’il nous épargne ces lignes de chant faussement caverneuses mais réellement gonflantes. Le titre a gagné en puissance brute, et apporte une plus-value à un album qui en a cruellement besoin. Le reste du répertoire, agréable aux oreilles charitables, a tendance à rendre plus clair un disque qui exigeait justement d’être encore un peu confus, avant la clarté du diptyque Beneath the Remains/Arise.
On se rabattra ou pas sur le nouveau morceau « Nightmares of Delirium », qui se veut droite lignée des huit titres précédents, et qui sonne comme un bon compromis entre CAVALERA CONSPIRACY et le SEPULTURA de Max et Igorr. Rien de bien épatant, mais une vraie qualité, et un mimétisme assez troublant, avec enfin un Max qui se lâche et qui braille au loin dans le brouillard d’effets noyant son micro.
N’étant pas un intime des deux frangins, je ne saurais dire si le voyage est arrivé à bon port, ou si d’autres escales nous attendent. Mais si d’aventure, les CAVALERA prévoyaient le même ravalement de façade pour Beneath the Remains, ne comptez pas sur moi pour cautionner un tel blasphème.
Titres de l’album :
01. Intro
02. From The Past Comes The Storms
03. To The Wall
04. Escape To The Void
05. Inquisition Symphony
06. Screams Behind The Shadows
07. Septic Schizo
08. The Abyss
09. R. I.P. (Rest In Pain)
10. Nightmares of Delirium
L'édition originelle est intouchable, avec un son qui lui est propre et qui l'identifie dès les premières secondes. Sans oublier ce son particulier des toms d'Igor, comme sur le Pleasure to Kill de Kreator.
Avec ce réenregistrement, on est loin de retrouver pareilles sensations, comme bien souvent (pour ne pas dire toujours ? Exception peut être pour Etranges Visions/Weird Visions d'ADX) mais force est de constater qu'Igor a toujours une de ces patates derrière les futs. Entre ses baguettes, Schizophrenia n'a pas perdu une once d'énergie et la violence reste toujours palpable. Si demain Kerry King réenregistrait Reign in Blood avec le line-up actuel de KK, on serait loin du compte, surtout avec Paul Bostaph.
La voix de Max est noyée dans un flot de réverb', ok mais moi ça ne me gêne pas car c'était déjà le cas sur la version originelle.
Bref, agréablement surpris.
Mais l'original demeurera à tout jamais intouchable.
De ces deux extraits proposés, il ne ressort effectivement pas grand chose...
En tous cas, beaucoup moins que sur la réédition de "Morbid visions" qui m'avait bizarrement beaucoup plu l'année dernière.
En même temps, et je sais que l'on va me lapider pour ça, "Schizophrenia" est l'album de SEPULTURA que j'aime le moins donc... ... ...
PS : Je viens de voir en fouillant un peu que le guitariste n'est autre que le gazier de DESOLUS.
CQFD.
Hmmm j'ai tendance à préférer cette version, c'est mal. J'ai le sentiment que c'est plus lisible et pêchu et - heureusement - le son des toms est préservé, le genre de détail qui devait persister. Vont-ils nous refaire le coup pour Beneath ?
"Tes photos promo avec force chaines et autres bracelets cloutés pour revenir à l’époque de tes débuts sont grotesques." n'est pas Niefelheim qui veut lol
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