DIES HOLOCAUSTUM fut à la base un projet solo initié par Jón Alcover, chanteur/guitariste, qui rassembla toutes ses sessions d’enregistrement en démos, pour rencontrer des musiciens susceptibles de l’épauler. Il décida finalement de graver ces démos sur CD et de les distribuer sur la scène locale, tout en utilisant les réseaux sociaux en illustrant ses morceaux de diaporamas pour les diffuser sur la toile. Malgré tous ses efforts le musicien n’obtint pas le résultat escompté, et le projet resta dans l’ombre pendant quelques années, jusqu’à ce que Jon rencontre deux comparses après avoir tenté quelques auditions infructueuses. Comme le veulent la tradition et la légende, ce fut lors d’un concert que le noyau du groupe se forma, avec l’adjonction de Will Pearson à la batterie (BODY HARVEST) et Jaime à la guitare (NOISEAXE). Avec l’arrivée de Rob Innell à la basse, le quatuor se trouva donc au complet, et le quatuor occupa le terrain virtuel pour asseoir sa réputation. Après un premier concert au succès rassurant, DIES HOLOCAUSTUM passa directement à la case studio, mais le départ de son second guitariste freina quelque peu son projet. Ce n’est qu’après l’intégration de K-lum Schmidt (VOLUNTAS) que le combo put enfin prendre son envol, lâcher un premier single (Glories of Hell), avant de s’attaquer à son premier longue-durée, qui aujourd’hui se formalise enfin autour de onze morceaux inédits faisant montre d’un talent certain pour la diversité. Et après six ans d’essais divers, de balbutiements, de contretemps, Scorched Promised Land vient à point nommé exploser en pleine figure d’un public européen amateur de sensations fortes, avec son Crossover géant qui reprend plus ou moins toutes les qualités des genres extrêmes les plus modulés et aérés.
Death mais résolument Thrash, mélodique mais radical, le groupe de Bristol n’est pas du genre à se laisser cerner aussi facilement. Si la voix de Jon, les riffs qu’il distille avec son compère K-lum, la rythmique bombardée, et l’ambiance générale suggèrent un Death à cheval entre la tradition rude anglaise et les aspirations mélodiques suédoises, le fond de l’air n’en reste pas moins torride, et évoque une liaison entre le CARCASS le plus formellement harmonique et le AT THE GATES le plus franchement atomique, ce qui a le don de séduire immédiatement des oreilles rompues à l’exercice de la brutalité harmonique. Mais plus qu’un simple hybride classique de plus, DIES HOLOCAUSTUM est une créature protéiforme, qui n’hésite pas à emprunter au Thrash ses astuces les plus catchy, et au Grind ses soudains affolements de blasts. On peut d’ailleurs prendre acte de ce melting-pot avec un seul morceau, l’introductif et fatal « Death Rides Shrouded », qui expose tous les arguments en un peu plus de quatre minutes. Pas fous les anglais, ils ont choisi de placer aux avant-postes le titre le plus représentatif de leur répertoire, qui après un intro grandiloquente explose d’une colère énorme. Up tempo martelé comme à la grande époque du Thrash germain, accélérations soudaines qui concassent encore plus les tympans, jeu de batterie preste, lourdeurs bienvenues, le savoir-faire est connu et reconnu, et le professionnalisme est dans la place. Impossible évidemment dans les passages rapides de ne pas penser à l’AT THE GATES de Slaughter of the Soul, le timbre de voix des deux chanteurs présentant des similitudes flagrantes. Mais l’adjonction de mélodies prononcées dans un contexte de violence poussée est aussi un parallèle viable, et tout en restant formel, Scorched Promised Land se montre déjà diablement efficace.
C’est d’ailleurs le but je pense de cet exercice de style qui ne prétend pas révolutionner l’extrême. En optant pour une approche simple mais riche, le groupe honore ses influences revendiquées (SADUS, RAZOR, FORBIDDEN, SEPULTURA, AUTOPSY, PESTILENCE, SLAYER, SUFFOCATION, CORONER), mais aussi ses pairs appréciés (DEICIDE, OPETH, CHILDREN OF BODOM, BELPHEGOR, MORBID ANGEL, POSSESSED, CANNIBAL CORPSE). Il est d’ailleurs assez étonnant de ne retrouver que les BODOM en clin d’œil du froid, tant la musique des anglais se rapproche méchamment du renouveau Néo-Death nineties des pays nordiques, mais après tout, chacun sa vision, et celle des DIES HOLOCAUSTUM est la bonne. Mais la comparaison en fusion CARCASS/AT THE GATES est décidément la plus adaptée, avec ce mélange de tempo Thrash et de blasts témoins d’un passé Grind, et un « The Corpses Store » qui pilonne tout ce qui ose encore bouger. Certes, les breaks sont attendus et tombent pile au bon moment, les soli se veulent historiques, mais l’énergie dont fait preuve le quatuor comble aisément son manque d’audace, et les titres s’enchaînent sans temps mort. Tous sont plus ou moins construits sur le même moule, avec cette alternance d’ultra-brutalité et ces concessions harmoniques prononcées, mais l’imagination des musiciens leur permet de mélanger les éléments pour les agencer un peu différemment, et certains segments font montre d’une intensité particulière (« Glories Of Hell »). En restant concis et constamment sous la barre des cinq minutes, les anglais nous évitent l’écueil de la redite un peu trop longuette, et si certaines intro font preuve d’une naïveté un peu trop évidente (celle de « Macabre Rebirth » sonne comme une démo élaborée), d’autres se dispensent très bien de mise en jambes pour foncer dans le tas (le terriblement Thrash « Burial Ground »).
Rien qui ne bouscule le nouvel ordre mondial vintage, mais largement de quoi se taper un headbanging furieux et sérieux, avec des bousculades viriles (« Let Them Hang And Rot », le hit que CARCASS n’arrive plus à écrire depuis sa reformation), des œillades au patrimoine horrifique (« Leatherface »), et un final plus ambitieux et presque progressif, qui n’oublie pas la bestialité en route (« In Your Death Bed... See My Face » aux longs passages blastés parfaitement délicieux). Plusieurs années furent donc nécessaire à la concrétisation de la vision de Jón Alcover, mais autant dire qu’avec ce premier album, l’anglais prouve que patience et longueur de temps n’entament ni la force ni la rage.
Titres de l’album :
01. Death Rides Shrouded
02. The Corpses Store
03. Glories Of Hell
04. Macabre Rebirth
05. Funeral Dawn
06. Burial Ground
07. Let Them Hang And Rot
08. Terms Of The Coven
09. They Never Left These Boundaries
10. Leatherface
11. In Your Death Bed... See My Face
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
28/03/2025, 17:07
28/03/2025, 09:03
"Oui, comme nous en France en 1914 quand nous voulions récupérer l'Alsace et la Lorraine. Rien de choquant pour moi."Ouais, rien de choquant. Cet idiot utile de Zelensky avait juste faite sa campagne en faveur de la paix.
27/03/2025, 20:46
"Poutine ne s'est pas levé un matin en se demandant ce qu'il pouvait faire ce jour-là, puis a décidé que d'envahir l'Ukraine, ce serait marrant"Ça c'est une certitude, pour Poutine l'Ukraine c'est la Russie. Po(...)
27/03/2025, 20:18
Et l'Ukraine n'a pas respecté les accords de Minsk, Zelensky déclarant même vouloir récupérer le Dombass par n'importe quel moyen.C'est un peu plus compliqué que les Russes ont envahi l'Ukraine (Poutine ne s'est pas lev(...)
27/03/2025, 19:36
Génocide ou pas, il y a un pays qui en a envahit un autre (du moins il essai hu hu). Point barre. C'est pas plus compliqué que ça. Si on cherche à justifier ou excuser ça, le monde va devenir un enfer total (plus qu'il ne l&apos(...)
27/03/2025, 16:49
Je ne vois pas pourquoi les fans Russes du groupe devraient pâtir de la politique de POUTINE et être privés de les voir en live. La prochaine étape c'est quoi ? obliger tous les groupes à arborer un drapeau ukrainien ?
27/03/2025, 15:53
Ce que tu fais MorbidOM, c'est une généralité pour tout un peuple. Marrant, quand on fait ça avec un pays d'Afrique ou du Moyen-Orient, on est aussitôt taxé de "fachos"...
27/03/2025, 10:22
27/03/2025, 06:02
Il me semble que lorsqu'on parle de “désukrainiser” l'Ukraine on est pas loin d'une logique génocidaire.Après mon jugement est peut-être influencé par les massacres de Boutcha ou la déportation de dizaines de milliers d&ap(...)
26/03/2025, 20:47
J'aime beaucoup Céleste mais il était en effet d'une bêtise incommensurable que de faire telle tournée. Après, il ne faut pas se plaindre des conséquences, assez cohérentes avec les vives tensions géopolitiques actuelles.Apr&egr(...)
26/03/2025, 16:53
MorbidOM qui critique ( à juste titre ) les donneurs de leçons... mais tout en endossant lui aussi le rôle de donneur de leçons !!
26/03/2025, 14:33
La Russie organise un génocide ? Il faut faire attention aux mots qu'on écrit parfois.
26/03/2025, 13:42
Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
26/03/2025, 13:37
Pour une fois je soutiens complètement les festivals qui ont autre chose à faire que de se farcir ce genre de polémique. Ça n'a rien à voir avec exhumer des paroles volontairement provocantes écrites il y a 20 ans. Et puis on parle quand (...)
26/03/2025, 11:24
Z'ont qu'à également organiser une tournée en Ukraine et y'aura un-partout-balle-au-centre...CQFD.
26/03/2025, 08:33