J’ai connu les TREPONEM grâce à Metal Hammer et ses chroniques. Intrigué, je me suis lancé dans la découverte à cœur rabattu, les frenchies étant alors signés sur le prestigieux indépendant Roadracer. Mais leur musique n’avait pas grand-chose à voir avec le Metal, et encore moins le Thrash qui était alors la vitrine de cette subdivision de Roadrunner. Non, les influences de Marco et ses troupes se situaient plutôt du côté de l’Indus des SWANS, de MINISTRY, mais le mélange entre Metal, Indus, Hardcore était alors savoureux, malgré l’accent approximatif de Marco et ses textes parfois un peu simplistes.
Je n’ai jamais vraiment lâché le groupe, même si je me suis contenté de le suivre de loin dans les années 2010. Alors, au moment d’attaquer l’analyse de ce dernier né, j’ai l’esprit assez vierge et réceptif, ce qui est toujours recommandé lorsqu’on se tourne de nouveau du côté de TREPONEM PAL. A première vue, le successeur de Rockers' Vibes a déjà des allures de classique, que le sieur Neves nous vend comme un retour aux sources…reste à savoir lesquelles.
Il est de notoriété publique que le groupe n’a pas suivi une trajectoire rectiligne et s’est essayé à plusieurs sous-genres, tâtant du Dub, de l’Electro, et autres éléments extérieurs pour enrichir sa musique. Et sous cet aspect des choses, il est clair que Screamers fouille de tous les côtés de l’histoire pour ne rien oublier. Ainsi, on pourrait presque envisager ce nouvel album comme la synthèse parfaite de toutes les qualités de TREPONEM, en version allégée et plus Rock que jamais. Ce qui est loin d’être désagréable.
Désormais entre les mains de l’excellent label éclectique At(h)ome, TREPONEM PAL se sent très bien. On le constate en prenant acte d’une production ample et claire, et en soulignant les influences renouvelées comme des vœux de mariage, entre MINISTRY, PRONG, et FRONT 242. Dans la plus logique continuité de son parcours 2010, le groupe propose donc des morceaux très dansants, des humeurs enjouées, des rythmes bondissant, et une ambiance générale propice à la fête des sens. Et si « The Fall » louche sévèrement vers la lancinance et les répétitions des débuts, « Out of Mind » a tôt fait de bifurquer vers un pas de deux plus souple, citant dans le texte Al Jourgensen, la B.O de Spawn, ainsi que le Metal Indus de RAMMSTEIN. Bonne pioche, et on se laisse embarquer dans ce voyage aux confins de la galaxie crossover comme on se laisse guider par une ancienne amante sur la piste de danse.
Ouf, TREPONEM est donc toujours aussi groovy. Et si la production un peu rugueuse sur les médiums conserve cette patine agressive que l’on aime tant, le reste s’avère d’une souplesse incroyable, acceptant tous les apports pour augmenter la plus-value. Et s’il est évident qu’une frange de l’audience regrettera ce parti-pris heureux et souriant, les autres y verront une maturité atteinte depuis longtemps. Comprenez en ceci : Marco est à l’aise avec son époque, et s’y conforme avec un plaisir certain.
En étant tout à fait honnête, on admettra que la tendance 2023 est très portée sur le MINISTRY de ces dernières années. Mais loin d’être gênant, ce détail donne de l’ampleur à ce disque, qui se montre allusif à toutes les décennies, passant de la gravité à la légèreté, sans renoncer à ses fondements Indus et Metal. Un peu alternatif sur les bords, Screamers ne hurle pas, mais expose son propos en toute clarté, il développe des arguments fermes, et s’inspire de la nouvelle image de l’Indus européen de ce nouveau siècle, admettant l’importance de la scène allemande des OOMPH ! (« Too Late »), tout en louchant vers la distorsion de la Pop/Rock psychédélique anglaise du revival 90’s (« Psychedelic Trip »).
Plaisant. Voici le mot le plus adapté à cette sortie, que certains trouveront un peu trop badine pour vraiment les concerner. Il est certain que la couleur pastel de certains de ses riffs, de ses motifs parfois proche du PRONG le plus joueur (« Badass Sound System »), font de Screamers une parenthèse peut-être un peu optimiste dans la carrière des PAL, d’autant que le sextet (Marco Neves - chant, Didier B - machines, Polak & Laurent B - guitares, Guillaume Labaume - batterie et Nicky - basse) joue desserré pour ne pas se laisser enfermer dans les itérations et autres oppressions.
Mais en bon glandeur que je suis, je laisse Marco résumer l’opération avec ses paroles certes promotionnelles, mais pleines de sincérité et de bon sens :
On a commencé à écrire et enregistrer avec Didier, Polak et JP avec une optique très groove, en cherchant aussi à retrouver l’ADN primaire du TREPONEM PAL de nos débuts, Aggravation et Excess & Overdrive. On s’est focalisé sur des tendances Hardcore/Metal (« Out of Mind », « Screamers », « Earthquake »), Industrielles (« Too Late », « Heavy Load », « The Fall »), et plus psychédéliques (« Cosmic Riders », « Psychedelic Trip », « Machine ») et quelques clins d’œil au reggae (« Badass Sound System », « The Fall »).
Voilà de quoi vous repérer, et savoir à quelle sauce vous allez être dansé. Mais en substance, et aussi relax soit-il, Screamers incarne l’image la plus fidèle du TREPONEM PAL 2023 que vous pourriez exiger. Bien que vous ne soyez évidemment pas en mesure d’exiger quoi que ce soit.
Titres de l’album:
01. The Fall
02. Out of Mind
03. Screamers
04. Too Late
05. Psychedelic Trip
06. Badass Sound System
07. Machine
08. Earthquake
09. Crazy Woman
10. Cosmic Riders
11. Heavy Load
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Et pitié plus jamais de thrash//bllack/death à la con, choisit ton camp camarade !.
29/04/2025, 02:27