Je voulais m’arrêter là, et puis je me suis dit, avant de faire ripaille, « allez, une petite dernière pour 2020 », ce qui porte à 842 le nombre de mes contributions aux chroniques de votre site préféré pour cette année. Et pour finir 2020 en mocheté, quoi de plus adéquat qu’un petit EP de Thrash bien ficelé, et surtout, très underground ? L’underground, cette antichambre dans laquelle je traîne souvent mes baskets pour y dénicher la perle Hardcore ou BM que le commun des mortels a manquée, et surtout, la pépite Thrash coincée sous un rocher dur de convenances. Alors, comme 2020 a marqué de son empreinte Thrash une saison en enfer, elle agonisera ce soir d’un Crossover encore vert, puisque les russes fourbes de NECROTIC CAVE ont décidé de nous en mettre plein les oreilles en cachant bien leur jeu. En commençant par leur logo et leur pochette qui semblent aiguiller sur la piste très viable d’un Death old-school à la suédoise, mais fort heureusement pour nous, il n’en est rien. Ces moscovites, au nombre de deux (Andrew Andrushko et Iwan Gaponow) se vautrent en effet dans la pure fange du Death/Thrash à l’Américaine, qui a de sérieux relents d’EVIL DEAD en plus crade, des effluves de DESTROYER 666 en plus poli, et qui en gros, ressemble à une quintessence de l’underground brutal qui repousse sans cesse les limites entre les genres.
Totalement inconnus jusqu’à lors, ces deux maniaques bruitistes en ont pourtant dans le caleçon, et nous crachent à la face l’EP le plus enthousiasmant et bestial de cette fin d’année, en usant pourtant de recettes connues. Rythmique en coup de fusil, riffs multiples et barbares, voix caverneuse qui sait se montrer faussement mélodique, mais réellement hargneuse (« Damaged Brain »), nombreuses références au monde de l’horreur et ses créatures de la nuit, le cocktail est épicé, mais la musique enragée. La base Thrash permet aux deux musiciens de broder des thèmes plus véhéments, mais leur art de la composition est manifeste. On le sent dès « Napalm Strike on Charlie », qui après son intro en réminiscence du Vietnam nous bombarde d’un festival de violence Death non édulcorée. La guitare sonne grave comme il faut, les soli sont timides mais pertinents, et surtout, la cohésion d’ensemble est terrible, entre Thrash vraiment sombre et Death allégé.
On pense aussi aux canadiens de RAZOR après une cure chez les jeunes GORGUTS, mais les faits sont là, loin d’être anecdotique dans la production, Screams from the Tomb est une petite perle de brutalité vive et enflammée. On déguste ces morceaux comme des toasts au foie gras, et le luxe de la multitude de plans nous saute au visage comme une évidence. Et loin d’être de vilains grossiers pas beaux, Andrew Andrushko et Iwan Gaponow se montrent sous un jour flatteur et créativement séduisant, alternant les idées lourdes et les pains dans la face. Utilisant les samples à bon escient le duo brode une jolie galerie des horreurs, un peu Horror-Metal d’ailleurs, mais sans les clichés d’usage, et « What Is Buried Should Not Awake » a tôt fait d’emballer les débats et de multiplier les BPM. On se croirait revenu à la glorieuse époque des nineties, lorsque tout était permis dans l’extrême pour peu que vous sachiez rester analogique, et le ballet donne le tournis, tant le duo déploie une énergie folle.
Doté d’une production nette et juste un peu boueuse, NECROTIC CAVE nous convie au banquet des goules et autres morts-vivants, l’air hilare mais la mine assurée du bon coup qui se trame. Parfois plus Thrash que la moyenne à la limite du Speedcore (« World's Eaters Crusade »), mais toujours fluide et légèrement Mosh, cet EP se dévoile comme une fête sans pareille, ou les déguisements sont même fournis par la maison. On retrouve l’esprit fun et gouailleur des meilleurs représentants Crossover, sans tomber dans la parodie, et en s’accrochant aux rideaux d’un mid tempo vraiment malin (« Party of the Damned »). Loin de la facilité vintage en vogue chez les adorateurs du passé, les russes y font souvent allusion mais sans se laisser piéger par le plagiat. Ici, sans sonner véritablement originale, la musique dépote, joue avec les codes, et finit par emporter les suffrages de son enthousiasme.
Quelle belle façon de terminer cette putain d’année 2020, par un petit en-cas entre amis, du côté d’un Moscou salement enneigé. Mais dès que la poudre fondra, les zombies reviendront.
Titres de l’album:
01. Napalm Strike on Charlie
02. What Is Buried Should Not Awake
03. World's Eaters Crusade
04. Damaged Brain
05. Party of the Damned
06. Necromancer
07. War Led Mankind Degradation
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