Non content de nous briser les tympans via BENIGHTED, le facétieux Julien Truchan s’est dit qu’ayant un peu de temps, il pouvait encre provoquer quelques sales acouphènes en créant le projet idéal. Avec une culture déjà fermement implantée dans l’extrême, et un CV de sadique long comme le bras, le sympathique chanteur s’est dit qu’il n’avait pas à chercher bien loin pour trouver un moyen de nous pousser à bout. C’est ainsi qu’il a convié aux agapes de l’ultraviolence deux anciens comparses, Liem N’Guyen (guitare) et Olivier Gabriel (basse), et une fois le trio réuni, le résultat ne s’est pas fait attendre. Après avoir lâché en forme de bombes à fragmentation deux singles avant-coureurs, NEFASTES était né, et la réponse ne s’est pas fait attendre non plus. Alerté par le son assourdissant émanant du Net, le nouveau label Source Atone Records créé par Christophe Denhez et Arnaud Gillard a dégainé le contrat, permettant à la bande de sortir et distribuer son premier cri primal dans de bonnes conditions. Et soutenu par l’agence Singularités, le groupe est donc entre de bonnes mains pour propager la bonne parole et rendre tous les autres groupes si chétifs en ampleur que leur musique prend des airs de petit pet lâché après une soirée chili.
D’obédience Black Metal, NEFASTES est un concentré de haine condensé en trente minutes à peine, et responsable certainement de la surdité future d’un bon nombre d’auditeurs qui ne le seront plus. Equipés d’une boite à rythme programmée à fond les ballons, les trois compères ont donc pu se lâcher au moment de la composition, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont pas fait semblant. Sans aller chercher dans les racines nordiques l’essence de leur inspiration, Julien, Liem et Olivier nous proposent donc une sorte de Proto-BM, aride, sombre, éminemment bruyant, mais aussi créatif comme en témoignent les différentes nuances de « Charognards », qui n’est pas sans évoquer le TERRA TEEBROSA le plus nauséeux, entre Ambient super glauque et massacre BM des années 2000 avec trépanation et sacrifices de vierges virtuelles. Mais que les choses soient bien claires, seul le boucan et l’intensité intéressent ces gens-là, qui ont clairement des intentions malsaines, et qui les expriment sans ambages.
Une fois passé le test d’endurance du son de cette batterie dont les roulements de double grosse caisse évoquent les travaux publics un lundi matin à grands coups de marteau-piqueur, le reste coule de source, et ne vous laisse de toute façon pas le choix : vous devez encaisser ces attaques frontales, pour votre propre bien, et en forme de catharsis à la routine ambiante qui vous bouffe les neurones jour après jour. En choisissant de ne pas choisir et de rentrer dans le lard sans discontinuer, les NEFASTES méritent leur baptême à plus d‘un titre et lâchent la bombe que nous étions en droit d’attendre de cette année 2021 pourrie jusqu’à la moelle.
Certains argueront du caractère discutable de l’optique BM qui parfois ressemble plus à un Death poussé à l’extrême, la spécialité de Julien, mais qu’importent les étiquettes : Scumanity reste ce que vous pourrez écouter de plus violent, de plus impitoyable en ce mois de juin ensoleillé, précurseur d’un été caniculaire qui va nous laisser les pruneaux secs. Dès « Progéniture Décadente », le ton est donné, les thons lâchés en pleine mer, et les blasts mettent les choses au point : on n’est pas ici pour rigoler, ni pour se plaindre des oreilles qui sifflent comme après un concert de MOTORHEAD. Les riffs de Liem sont pleins et délicieusement Crust, à la manière d’un side-project du roublard Shane Embury, et la basse d’Olivier tourne, mais pas en rond, et propose des lignes déliées qui cimentent la rythmique dans les graves.
Le chant de Julien, évidemment au-dessus de tout soupçon adopte les accents BM de la nouvelle génération, entre cris porcins qui vrillent le marteau et l’enclume et raclage de gorge en règle, et l’homme domine du chef cet instrumental qui atteint parfois une intensité hors-normes, faisant ressembler le tout à un hurlement cathartique venu du fond des temps (« Fuck With The Bull, You Get The Horn »). Quelques dissonances pour le cachet norvégien, quelques coupures à la MARDUK, mais une véritable identité et un plaisir d’aller plus loin que les autres.
Pas de mauvaises surprises, mais de belles pointes de haine (« Ashes Return »), un final orgiaque avec intro séduisante et catchy, avant que le trio ne remonte dans les tours pour nous achever (« Carved Into The Flesh »). NEFASTES l’est, c’est un fait, mais comme une prise de conscience, comme un dernier avertissement avant le chaos suprême, comme une douleur ignoble avant la guérison. Ce cri des tripes nous prend de front, et nous oblige à voir la réalité décadente en face : nous sommes foutus, voués à l’extinction, alors autant partir dans un dernier coup d’éclat, avec la bande-son idéale : celle d’une apocalypse attendue, qui avec Scumanity se cale sur la bonne fréquence.
De l’horreur en boite pour lucides assumés.
Titres de l’album:
01. Progéniture Décadente
02. Fuck With The Bull, You Get The Horn
03. Make Apocalypse Great Again
04. Supplice
05. Scumanity
06. Charognards
07. Ashes Return
08. Carved Into The Flesh
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