Au départ, on attendait avec impatience le troisième album de BOSTON, qui mit huit ans à arriver sur le marché pour cause de perfectionnisme aigu de la part de Tom Schultz, constamment en train de réenregistrer ses parties pour atteindre la perfection. Ensuite, ce sont les anglais de DEF LEPPARD qui ont joué les mouches du coche en ne mettant « que » quatre ans à donner un successeur au multi-platine Pyromania. Mais c’est bien Axl Rose qui détient la palme de la frustration ultime de ses fans, nous livrant un Chinese Democracy dix-huit ans après les deux volumes de Use Your Illusions des GUNS. Depuis, cette attente est devenu le mètre-étalon des longues pauses prises entre deux disques par des stars de la chanson, mais en abordant le cas des suédois de PROUD, je ne peux qu’esquisser un large sourire. En effet, avec trente-sept ans d’écart entre ses deux efforts, je crois pouvoir affirmer que le groupe a battu tous les records, à tel point que ses fans encore en vie avaient depuis longtemps fait le deuil d’une suite éventuelle accordée à Fire Breaks The Dawn, lâché en 1982. Cet album, anecdotique pour beaucoup, était pourtant l’un des premiers témoignages mélodiques et AOR en provenance de Landskrona, et représente aujourd’hui un solide collector à posséder absolument, alors la nouvelle d’une signature sur la référence AOR Heaven a provoqué beaucoup de remous, les die-hard jugeant la nouvelle trop belle pour être vraie.
Pourtant, les PROUD sont bien de retour, et ont de quoi être fiers. Il en fallait du courage et de l’abnégation pour tenter de donner une suite à la hauteur de l’original, presque quatre décennies après sa sortie initiale, mais dès les premières notes de Second Act, le doute n’est plus de mise. Le jeu en valait la chandelle, et la patience king-size des fans est récompensée au centuple. Evidemment, le son a changé, se veut plus rond et enrobé, mais l’envie est toujours la même, et cette façon de traiter la mélodie avec noblesse n’a pas pris une ride, mieux, elle s’est adaptée aux exigences de l’époque.
C’est donc un vrai bonheur de retrouver Anders Magnell (guitare/chant/choeurs), Roberth Horvath (basse/choeurs) et Mats Christiansson (batterie/choeurs), accompagnés par Richard Larsson aux claviers pour un nouveau tour de piste harmonique. Composé dès la réunion du groupe en 2019, Second Act a été enregistré par Richard Larsson aux Handsome Hard Studios 1 et 2, produit par le groupe lui-même, mixé et masterisé par Erik Mårtensson au Mass Destruction Production, et a bénéficié d’un mix additionnel de Thomas 'Plec' Johansson au studio The Panic Room. En résulte un album parfait, inscrit dans son époque, aux chansons croustillant comme du pain frais sur la table, et toutes animées d’une joie de jouer qui fait plaisir à entendre. Le groupe a retrouvé la recette qui avait fait de son premier album un artefact précieux, et nous livre donc dix nouvelles compositions que l’on attendait plus, surtout à un tel niveau d’implication et de qualité.
Loin des atermoiements AOR les moins excusables, loin des pleurnicheries sur fond de claviers dégoulinants de bons sentiments, Second Act est un concentré d’énergie et d’hédonisme nous replongeant avec béatitude dans les eighties les plus symptomatiques, et les hits s’enfilent comme des perles sur le collier des retrouvailles en fiançailles. Les musiciens sonnent plus jeunes que jamais, et les harmonies, toujours aussi superbes enjolivent des morceaux vraiment Rock, qui ne sont pas de simples excuses à une aussi longue absence, et vite jetés sur partition. Chaque détail a été pensé, chaque arrangement travaillé, quoi que le LP ait gardé cette fraîcheur et cette spontanéité qui font les œuvres les plus authentiques et attachantes. C’est donc évidemment le sacro-saint triptyque guitare/basse/batterie qui domine les débats, survolé par la voix impeccable de Magnell, au gosier toujours aussi puissant et modulé. Et loin d’un Melodic Rock mou du genou, PROUD nous offre un Hard Rock agressif et appréciable par tous les fans de Rock sans complexe, rappelant parfois les magiques BALANCE, mais aussi la clique des 220 VOLT et des premiers EUROPE (« Crying In The Night »).
Cette sensation d’appétit décuplé par la frustration des années perdues est palpable dès « Sail Away », entame à la basse bondissante et aux envolées vocales emphatiques. Sans en rajouter, les suédois survolent la tendance, rassemblent leurs troupes et leur courage pour se mettre au niveau d’un premier album qui est rentré dans la petite histoire du Hard Rock suédois en son temps, et parviennent même miraculeusement à le reléguer au rang de souvenir dispensable.
De fait, et avec un clavier abordé seventies, plutôt que bouffeur de fréquence des eighties, le groupe a fait le bon choix, et assume ses racines qui justement, se cachaient dans cette décennie lors de leur formation en 1982. « Magic » sonne comme un inédit de JOURNEY, tandis que « Dangerous » rappelle le BAD ENGLISH le plus agressif, et expurgé de ses obsessions sentimentales. On sent même parfois du WHITESNAKE période américaine dans les riffs de Magnell.
Un peu de Jimi Jamison, du SURVIVOR survitaminé, et un art consommé pour juxtaposer l’énergie du Rock et la souplesse de l’AOR, la recette est parfaite, et atteint même des sommets lorsque l’équilibre est au poil. Ainsi, « Higher » offre le meilleur des deux mondes, et incarne la perfection d’un Melodic Hard-Rock de première catégorie, vite suivi par le trépidant et jumpy « Hold On ». Aucune ballade lacrymale, pas d’apitoiement sur son sort, le groupe est toutes griffes dehors, et les coupures font mal. Le trio de base n’a pas souhaité édulcorer son approche pour séduire un auditoire trop âgé pour apprécier encore les décibels, et dame même le pion à des formations bien plus musclées et actuelles.
Même la clôture « Fly Like An Eagle », plus soft et adoucie reste loin de la niaiserie, et nous laisse sur une sensation de perfection. Trente-sept ans après son premier chapitre, PROUD a écrit le second avec le cœur et les tripes, et les retrouvailles, inattendues, n’en sont que plus belles. L’album du mois, pour le moins. Et largement de quoi être fier.
Titres de l’album:
01. Sail Away
02. Broken Dreams
03. Magic
04. Born For Your Love
05. Crying In The Night
06. Dangerous
07. Higher
08. Hold On
09. I’m Ready
10. Fly Like An Eagle
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