Notule Thrash #2500 du mois d’octobre 2021, avec le premier album des espagnols de KILLDOZER, qui n’ont aucun lien de parenté avec le groupe homonyme français des années 70. Inutile donc de vous attendre à un mélange osé entre Hard-Rock et Soul, mais bien à du Thrash pur jus, le peuple espagnol nous ayant largement prouvé par le passé sa capacité à accommoder les restes de la Bay-Area à sa façon.
Sur le papier, KILLDOZER n’a pas grand-chose à mettre en avant par rapport à ses petits camarades de jeu. Une seule entrée dans leur discographie, une formation sans acte de naissance, des musiciens plus ou moins anonymes, avec toutefois quelques références qui parleront peut-être aux accros à l’underground (AGGRESSION, FOUR WAYS, SIERPE, PURULENT NECROPSYS, HORROR BUSINESS, D.A.D., ESLAVON, KILLEM, NETER, RENNO, ZHANGRE, VIKINGORE), une musique générique qui caresse les oreilles dans le bon sens des tympans, mais un certain flair dans l’agencement des plans et l’exécution des soli.
Gonzalo (basse), Marco (batterie), Facu & David (guitares) et Angel (chant) nous proposent donc le premier tome de leurs aventures bruyantes, via ce Seeds Of Vengeance, enregistré, mixé et masterisé par Leo Peña au Jotun Studio. Une affaire totalement ibère, et des influences qui se dégagent assez rapidement, avec d’un côté les accointances allemandes dans les moments les plus intenses (KREATOR), et les sympathies américaines lorsque la mélodie et la fluidité prennent le pas (école DEATH ANGEL et TESTAMENT).
Largement de quoi rassasier vos instincts pour une violence modérée, et de quoi apprécier des chansons bien composées, et délicatement classiques. Doté d’un don épais mettant en avant le chant comme dans un side-project monté par quelques membres d’AT THE GATES, ce premier album témoigne d’une maîtrise et d’une expérience dans le domaine, et nous enivre de sa bestialité centriste. Rien qui dépasse, mais de solides tranches de brutalité tout à fait consommables, avec en exergue une finesse dans la débauche parfaitement exposée sur le monstrueux d’efficacité « Deserve to Die ».
Archétype d’album old-school qui tente de placer ses pions mais qui n’a pas encore la vista pour dominer une partie entière, Seeds Of Vengeance est un produit de son époque, mais largement assez bon pour émerger de la masse. Avec des ambitions affichées via quelques morceaux plus amples et développés, le groupe de Séville peut espérer se faire remarquer, mais surtout en live, condition sine qua non pour que ces morceaux prennent vie. On aime cette rythmique solide qui rappelle le meilleur de GRIP INC, on aime ces accès de rage qui témoignent d’une passion pour les premiers cris de l’école rebelle allemande, mais on aime aussi cette diversité dans les ambiances qui permet de se raccrocher à une variété de ton dont les contemporains du groupe s’éloignent un peu trop souvent.
« Released from Suffering », et ses nombreux passages en double grosse caisse soulignant le caractère vraiment grognon d’un chant à la Chuck Billy tentant de se lover au creux d’un Death/Thrash plus à-propos, les soli très mélodiques qui rappellent avec modestie la période post-adolescence d’Alex Skolnick, ce sens du groove hérité des EXODUS, font de ce premier jet une copie tout à fait honnête, que les thrasheurs s’empresseront de noter avec bienveillance. Aucune faille dans l’édifice, si ce n’est parfois une facilité dans les riffs qui renvoient aux manuels californiens de l’époque, un entrain notable, et une propension à développer des breaks longs et évolutifs qui se rapprochent du Thrash progressif le plus humble.
Loin de l’album de l’année, et même du semestre, mais assez capable pour détonner, KILLDOZER dessine l’image d’un bulldozer de taille raisonnable qui s’attaque à un vieux quartier décati et qui n’en fait aucun. Mais la destruction est propre, carrée, un peu trop même, tant on attend parfois le décollage en décalage Thrashcore, avec une embardée inexistante qui nous laisse un peu frustrés. Mais avec un duo de guitaristes qui savent manier le médiator, un chanteur omniprésent qui donne de sa personne, et des rapprochements KREATOR parfois flagrants (« Left to Die »), l’équilibre est respecté, et le produit s’apprécie dans tout son formalisme.
La fin de l’album révèle même la bonne surprise « Komatsu », qui via son intro mélodique nous entraîne vers des paysages plus aérés, avant que la machine ne reprenne son rythme de croisière. Seeds Of Vengeance ne plantera peut-être pas les graines de la discorde, mais contribuera à rendre le Thrash vintage plus crédible aux oreilles de ses détracteurs.
Titres de l’album:
01. Ignition
02. Killdozer's Hate
03. Deserve to Die
04. Released from Suffering
05. Left to Die
06. Komatsu
07. Desecrate His Corpse
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