Tiens, fane de carotte et branche de persil, encore des thrasheurs qui viennent du Brésil. Décidément le pays met le paquet depuis quelques mois pour rappeler qu’il fut l’un des fondateurs du style à presque égalité avec les Etats-Unis et l’Allemagne, et aujourd’hui, ce sont quatre défenseurs de l’art Crossover qui s’en viennent à nous avec leur premier LP. Pas grand-chose à vous raconter sur les TOSCO, qui de leur page Facebook ne nous apprennent pas grand-chose, mais autant dire que leur premier effort suinte de violence Thrash et de méchanceté Hardcore par tous les pores, et qu’il aborde des thèmes de société cruciaux. Fondé en 2017, ce collectif d’énervés avoue une passion pour le Metal torride des années 80, et n’hésite pas à citer SLAYER, SABBATH, D.R.I. et EXODUS pour situer sa démarche. Et flanqué d’une superbe pochette signée de la main de Felipe Ruiz Cintra (qui a déjà prêté ses talents à WORST et EVIL MINDS), Sem Concessoes est en effet un LP sans concessions, qui redonne ses lettres de noblesse à cette fusion entre Thrash et Hardcore, sans vraiment choisir son camp, mais en penchant légèrement d’un des deux côtés. En effet, avec la voix très rauque et le timbre vindicatif d'Osvaldo Fernandez, TOSCO semble glisser du côté Hardcore où il risque de tomber, mais heureusement pour nous, la guitare de Ricardo Lima assure l’épaisseur naturelle d’un Thrash très métallique, qui n’oublie pas les grandes figures internationales, mais qui n’oublie pas non plus l’importance du SEPULTURA de transition. Une croisée des chemins donc, pour un effort très solide, vindicatif, pugnace, et qui se concentre sur les aspects les plus néfastes de notre société, dont les inégalités évidemment, mais aussi les violences domestiques, les viols par médecin interposé, et autres joyeusetés qui transforment notre quotidien en manchette de journal à sensations.
Musicalement, l’entreprise est d’une solidité à toute épreuve. En ayant opté pour un chant en portugais, les brésiliens se distinguent de la masse anglophone, et possèdent cette patine propre qui leur permet de se différencier de la plèbe routinière. Et la puissance de feu du groupe ne tarde pas à s’exprimer, puisque « Dia de Decisão », après son intro de foule en délire balance la sauce comme une manif les slogans revanchards. Rythmique à fond les ballons, guitare qui suit comme elle peut, on nage en plein délire Thrashcore avant que la stabilité ne reprenne ses droits et que le Hardcore lusophone ne dicte ses conditions. On pense alors à la vague Hardcore hispanique des années 90, mais aussi à la mouvance Thrashcore américaine des années 80, sans que le groupe ne sonne passéiste ou trop connoté. Alternant avec flair les mouvements rapides et les guerres de tranchées, les brésiliens nous offrent une mise en jambes pleine d’énergie, et placent leur premier LP sous des auspices de combat permanent contre la société et les inégalités qui la régissent. « Legado de Merda » continue sur la même lancée, et montre le visage d’un groupe méchamment en place rythmiquement, qui appuie là où ça fait mal, et qui se montre aussi épais que véloce. Le chant d'Osvaldo pourra paraître monocorde à quelques thrasheurs plus habitués aux gosiers graves, mais les accélérations purement Hardcore permettront d’oublier rapidement ce grief somme toute mineur. D’autant que Ricardo Lima a trouvé l’acolyte bassiste parfait en la personne d'Ivan Pellicciotti qui fait ronfler et claquer son instrument comme Frank Bello ou Dan Lilker, les deux dépositaires du son rond qui fait trembler les enceintes. Evidemment, les chœurs sont tous emprunts de cette Hargnecore qu’on trouvait déjà chez les AGNOSTIC ou les YOUTH OF TODAY, voire même chez EXODUS, mais lorsqu’ils se posent sur une structure plus Thrash comme celle de « Consagrado pela Morte », qui n’est pas sans rappeler le SEPULTURA qui reprend ses classiques, ils se montrent d’une efficacité redoutable et d’une portée conséquente.
Tout est donc en place sur Sem Concessoes et frappe sans discontinuer. Si vous attendiez un break ou une pause pour reprendre vos esprits, vous en serez pour vos frais, puisque les brésiliens savent pertinemment qu’il faut foncer sans ralentir le rythme pour frapper fort, et si les morceaux sont d’une durée raisonnable, ils contiennent suffisamment d’idées pour s’imposer, et de changements pour ne pas lasser. Lorsque la machine ralentit les tours, nous avons droit à des démonstrations de force aplatissantes (« João do Cão », vilain comme un pitbull affamé et vraiment pas content), et de temps à autres, le quatuor (complété de Paulo Mariz à la batterie) fait preuve de plus de finesse dans la véhémence en lâchant un titre de plus de cinq minutes, qui honore l’influence SABBATH déjà nommée pour la confronter à une ambiance Death assez inquiétante sur « A Voz Que Você Calou ». Très professionnel, le quatuor connait son bréviaire par cœur, et s’emballe de sa propre ire sur certains morceaux qui cavalent Thrash bon train, à l’image de l’infernal massacre « Integridade Duvidosa ».
Avec quelques participations extérieures fameuses, les TOSCO font jouer leur carnet d‘adresse et accueillent quelques invités, dont Luiz Carlos Louzada (CHEMICAL DISASTER, VULCAN) et Luciano Piantonni sur le radical « Hater », qui dénonce les abrutis du Net qui condamnent sans savoir et qui trollent les statuts comme les parasites qu’ils sont. Du bon boulot donc de la part des brésiliens, qui ont soigné ce premier LP aux petits oignons, lui offrant la diversité dont il avait besoin, sans jamais perdre en intensité et en violence. On apprécie particulièrement ces inserts purement Thrash qui cavalent comme du SLAYER agressif des années 90 (« Dois Psicopatas »), et ces citations sorties du contexte classique pour adopter les rondeurs du Crossover. Un groupe à suivre, en autoproduction, qui a les armes pour se faire repérer par un label et mener une carrière plus qu’honorable.
Titres de l’album:
01. Dia de Decisão
02. Legado de Merda
03. Consagrado pela Morte
04. João do Cão
05. A Voz Que Você Calou
06. Integridade Duvidosa
07. Quero Te Ver Bem (Mas Não Melhor Que Eu)
08. Lei do Silêncio
09. Treta Na Rede
10. Hater
11. Dois Psicopatas
12. Vale da Tragédia
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09