Le géant Nuclear Blast vient de mettre la main sur une nouveauté pour le moins affriolante. On sait le label éclectique depuis sa création, mais la signature d’UNE MISERE leur donne l’occasion d’élargir un peu plus leur éventail, le Metal proposé par ce groupe sortant encore plus des sentiers battus. Certes, rien de véritablement neuf sous le soleil de l’extrême, mais de par sa nature complexe et son caractère multiple, cet ensemble nous permet d’apprécier des vues sur le Metal moderne assez rafraichissantes, et loin des turpitudes actuelles plus volontiers concernées par la nostalgie. Une musique bien dans son époque donc, mais aussi dans le passé, puisqu’on trouve dans les influences notables des traces de nineties bien assumées, ainsi qu’un modernisme très en vogue au début du nouveau siècle. Et dans les faits, ce nouveau quintet pourrait incarner le trait d’union parfait entre BRING ME THE HORIZON, SLIPKNOT, KORN et DAGOBA. Je cite ces derniers pour quelques nuances s’y rapportant, mais aussi pour faire le lien avec un clin d’œil. Car malgré son baptême fleurant bon la langue de Molière, UNE MISERE ne s’est pas formé dans notre beau pays, mais bien du côté de la froide et mystique Islande. Originaires de Reykjavík, ces cinq musiciens (Jón Már Ásbjörnsson - chant, Gunnar Ingi Jones & Fannar Már Oddsson - guitares, Þorsteinn Gunnar Friðriksson - basse et Benjamín Bent Árnason - batterie) ont donc bénéficié d’un apport culturel particulier, et d’un isolement créatif indéniable. Ce qui aurait pu constituer un lourd handicap pour eux s’est avéré une bonne raison de se bouger pour se faire connaître, et c’est ainsi que le groupe s’est retrouvé sur la scène en ouverture de SLAYER, mais aussi l’heureux détenteur des lauriers de vainqueur du Wacken’s 2017 Iceland Metal Battle. Ajoutez à ceci une présence réclamée au Roadburn de 2018, pour finir par une signature chez NB, et vous obtenez une entame de carrière tonitruante, qui laisse présager d’un avenir radieux.
Il faut dire que la connaissance des membres au préalable a dû les aider à se forger une forte identité. Résultat de la fusion de plusieurs groupes locaux, UNE MISERE s’est donc construit sur de solides fondations. En témoigne ce premier album d’une stupéfiante maturité, qui n’est pas sans rappeler en termes d’intensité les trois premiers albums de SLIPKNOT joués par un fan de downtempo. Croisant toutes les formes de Metal extrême actuelles et passées, ces cinq jeunes musiciens bien dans leur peau nous offrent donc une sorte de synthèse bruyante de ces quinze dernières années, avec des allusions poussées à Iowa, mais aussi à la scène Metalcore la plus proche du Downbeat, avec ces riffs lourds et graves, cette rythmique pulsée, et ce chant raclé qui n’a de cesse d’invectiver. Le mélange, opportuniste, est plutôt plaisant, et la courte durée de l’album permet d’éviter une redite trop gênante. Et finalement, on pourrait penser à une forme de Hardcore très dure, méchamment Heavy, mais le style n’important que peu, on préfèrera se concentrer sur la qualité et la diversité des morceaux plutôt que sur leur affiliation à un genre précis. Et peu importe que l’intro de « Damages » soit directement empruntée au SLAYER le plus classique, et que « Sermon » ressemble presque comme deux gouttes d’acide au « Psychosocial » de SLIPKNOT, puisque les emprunts sont mélangés avec flair et une énergie de tous les diables. Alors en effet, les influences sont difficiles à cacher, mais Sermon a le mérite de les assumer pleinement.
De là, vous avez toutes les armes en main pour juger si oui ou non, ce premier album à les atouts idoines pour vous séduire. Mais niveau informations, rajoutons quand même que cet album a été produit et mixé par Sky van Hoff, masterisé par Svante Forsbäck, et qu’il arbore un splendide artwork créé par Niklas Sundin (DARK TRANQUILLITY). L’artiste déclare à propos de son travail qu’il s’est calqué sur la musique du groupe, éclectique et savant mélange d’ancien et d’actuel. Inspiré par la Renaissance, Sundin a voulu offrir à Sermon un écrin parfaitement en phase avec son mélange de séduction et de crainte, et cette femme/fleur de nous prévenir du caractère doux/amer de cette réalisation. A l’image d’une rose rouge aux pétales flamboyants mais aux épines piquantes, les chansons de ce premier LP sont évocatrices d’une dualité très concrète, celle de l’affrontement permanent entre la lumière et l’ombre, entre la douceur et la brutalité, et un titre aussi connoté Post Metal que « Overlooked // Disregarded » en témoigne de sa construction en gigogne. C’est aussi à ce moment-là qu’on sent que les islandais sont tout sauf d’habiles faiseurs arrangeant à leur sauce leur chapardage, et qu’ils savent élaborer des morceaux complexes, construits sur une alternance entre puissance sourde et vélocité bravache. Blasts, accélérations purement Crust, réflexes Death, tout est là pour agencer avec pertinence des idées violentes, mais formulées avec style. Avec un gros travail accompli sur les percussions, et une prestation impeccable de Benjamín Bent Árnason à la batterie, Sermon s’appuie donc sur une assise solide, et les guitares n’ont plus qu’à se partager entre riffs drus et modulations plus mélodiques. Restent encore des systématismes un peu encombrants au niveau des intros, des références un peu trop appuyées à STONE SOUR/SLIPKNOT (« Fallen Eyes »), mais l’efficacité d’un rouleau compresseur en up tempo de la trempe de « Beaten », et les arrangements sombres et multiples du final « Voiceless » permettent de fermer les yeux sur ces quelques petites erreurs.
Reste le chant un peu trop monocorde de Jón Már Ásbjörnsson, et quelques plans dont le classicisme gâchent un peu la fête. Cela dit, et au vu du potentiel affiché, de grandes choses peuvent être espérées. UNE MISERE plutôt riche et fertile donc, pour un premier album qui a de méchants airs de coup de tonnerre dans le paysage métallique actuel un peu trop chargé en nuages de routine.
Titres de l’album :
01. Sin & Guilt
02. Sermon
03. Overlooked // Disregarded
04. Burdened // Suffering
05. Fallen Eyes
06. Beaten
07. Grave
08. Failures
09. Damages
10. Offering
11. Spiral
12. Voiceless
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
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28/03/2025, 09:03
"Oui, comme nous en France en 1914 quand nous voulions récupérer l'Alsace et la Lorraine. Rien de choquant pour moi."Ouais, rien de choquant. Cet idiot utile de Zelensky avait juste faite sa campagne en faveur de la paix.
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Génocide ou pas, il y a un pays qui en a envahit un autre (du moins il essai hu hu). Point barre. C'est pas plus compliqué que ça. Si on cherche à justifier ou excuser ça, le monde va devenir un enfer total (plus qu'il ne l&apos(...)
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Ce que tu fais MorbidOM, c'est une généralité pour tout un peuple. Marrant, quand on fait ça avec un pays d'Afrique ou du Moyen-Orient, on est aussitôt taxé de "fachos"...
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27/03/2025, 06:02
Il me semble que lorsqu'on parle de “désukrainiser” l'Ukraine on est pas loin d'une logique génocidaire.Après mon jugement est peut-être influencé par les massacres de Boutcha ou la déportation de dizaines de milliers d&ap(...)
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J'aime beaucoup Céleste mais il était en effet d'une bêtise incommensurable que de faire telle tournée. Après, il ne faut pas se plaindre des conséquences, assez cohérentes avec les vives tensions géopolitiques actuelles.Apr&egr(...)
26/03/2025, 16:53
MorbidOM qui critique ( à juste titre ) les donneurs de leçons... mais tout en endossant lui aussi le rôle de donneur de leçons !!
26/03/2025, 14:33
La Russie organise un génocide ? Il faut faire attention aux mots qu'on écrit parfois.
26/03/2025, 13:42
Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
26/03/2025, 13:37
Pour une fois je soutiens complètement les festivals qui ont autre chose à faire que de se farcir ce genre de polémique. Ça n'a rien à voir avec exhumer des paroles volontairement provocantes écrites il y a 20 ans. Et puis on parle quand (...)
26/03/2025, 11:24