Ah ben c’est certain qu’avec des pseudos comme Avenger (guitare), Invoker (chant), Incinerator (basse) et…John Berry (batterie), on ne risque pas de vous prendre pour des jazzmen en tournée des clubs. Mais les NOCTURNAL n’en ont cure, puisqu’ils pratiquent l’art Ô combien risqué du Black/Thrash depuis l’orée des années 2000. Mais attention, ces marsouins ne sont pas des brutes épaisses comme on peut en connaître la plupart dans le créneau. Ces sagouins ont de l’ambition, et si preuve était encore besoin d’être donnée, « Black Ritual Tower » et ses huit minutes de progression en suffisent amplement. Il est évidemment qu’avec une entame de cette épaisseur, les originaires de Mayence ne risquent pas d’être confondus avec des rustres fans de SODOM ayant vaguement appris à maîtriser leur instrument, et si depuis son émergence, le groupe a connu de sérieux problèmes de stabilité, il trouve aujourd’hui une cohésion incroyable sous ce format quatuor, avec l’intronisation de cette section rythmique diabolique depuis 2018.
Ceci dit, nous étions en droit de nous inquiéter, puisque NOCTURNAL ne nous avait pas donné de nouvelles chaudes de l’enfer depuis sept ans et la parution du dément Storming Evil, qui suivait la ligne tracée par les deux longue-durée précédents. Et c’est donc avec un certain soulagement que nous accueillons ce sauvageon musical qu’est Serpent Death, qui de son titre nous invite à revisiter la légende d’Adam et Eve, et ce proverbial serpent du péché qui ici, prend une nouvelle dimension et une peau neuve.
La pomme de la discorde est donc toujours aussi facile à avaler, tout du moins lorsqu’elle est proposée sur ce ton-là. En retrouvant l’impulsion d’un BULLDOZER dopé à la bonafide TANK, les allemands de NOCTURNAL taillent encore dans le gras du blasphème pour nous proposer une course poursuite au vice le moins avouable. Produit de main de maître, Storming Evil réconcilie les trois maîtres de la destruction allemande qu’étaient et sont toujours KREATOR, SODOM et DESTRUCTION justement, et bouscule les habitudes contemporaines pour se livrer à un jeu de quilles nostalgique qui renverse tout sur son passage. Une musique faussement simple, faussement gauche et grossière, faussement vulgaire mais réellement paillarde, et plus technique qu’il n’y parait, spécialement en termes de composition.
Alors, on pogote ? On slamme ? On se damne, on se flagelle et on avale les flageolets avant de lâcher un pet empestant les enfers ?
Tout à fait, et on le fait avec le sourire convenu de ceux qui connaissent les crachats à la face d’un prêtre qui vomit sa bile dans un église en flammes et noyée sous le stupre de démons envahissant la terre à la mode Lamberto Bava. Véritable hymne à la débauche et à l’hédonisme d’un Anton Lavey, Storming Evil est une tempête de diablotins soudainement dotés de muscles saillants, qui dévastent les ruines fumantes d’une civilisation qui n’a pas voulu croire en leur Armageddon. Avec des riffs à faire pâlir Mantas et Mille, des rythmiques nucléaires à faire se retourner dans sa tombe le regretté Witchhunter, et des cris vocaux à même de filer une chiasse bien liquide à Cronos, les NOCTURNAL ne sont qu’enthousiasme Thrash jusqu’au bout du rouleau de papier-toilettes, et parviennent même en certaines occasions à retrouver le souffle pur des premiers DESTRUCTION (« Bleeding Heaven »). Un dragon maléfique à l’haleine fétide, mais surtout, une créature assemblée par des musiciens toujours menés par le terrible kaiser Avenger, aka Daniel Cichos, qui se répand/s’est répandu dans d’autres ensembles fort peu complaisants (ANGEL OF DAMNATION, BLACK PRIEST OF SATAN, EXORCISM, FRONT BEAST, HEKATE, MOON, PHANTOM, SACRIFIXION, SHRINE, SZARLEM, TERRORAZOR, THE FOG, WITCHES SABBATH, NUCTEMERON (live), ex-BESTIAL DESECRATION, ex-NECROSLAUGHTER, SKALAR, VARGHKOGHARGASMAL, ex-STORMHUNTER, ex-H418ov21.C, ex-POLTERGEIST), et qui connaît donc fort bien son boulot.
Le maître riffeur s’en donne donc à tripes joie avec cette collection de licks irrésistibles, qui profitent parfois d’une accalmie de BPM pour développer quelques joyeusetés mélodiques purement Speed (« Damnator’s Hand », encore une fois très proche d’une fusion entre Endless Pain et Eternal Devastation).
On sourit de plaisir, mais on ne rigole pas à l’écoute de ce quatrième album qui fait honneur et horreur au parcours des allemands, toujours maîtres en l’art de déguiser leur précision sous des aspects gauches et crades. Mais personne n’est dupe du niveau technique de ces animaux, qui connaissent leur instrument, et qui livrent des boucheries chirurgicales de la trempe de « Beneath a Steel Sky ». Alors évidemment, le Black/Thrash ou Blackened Thrash pour les plus jeunes est un style qui pardonne bien des approximations, mais qui devient orgasmique joué par des orfèvres. Et ces quatre-là en sont vraiment, comme le démontre le sentencieux et ambitieux « Suppressive Fire », qui nous remet sur la mauvaise voie du terrible « The Pestilence » de KREATOR, adouci d’un poil de SODOM plus dans la gamme que d’ordinaire.
NOCTURNAL peut donc parader la tête haute parmi les décombres des ruines qu’il a laissées sur son passage, puisque Serpent Death a bien dézingué le jardin d’Eden pour en faire une friche industrielle radioactive et souillée par des gargouilles lubriques.
Titres de l’album:
01. Black Ritual Tower
02. …from Terminal Death
03. Beneath a Steel Sky
04. Faceless Mercenaries
05. Bleeding Heaven
06. Damnator’s Hand
07. Circle of Thirteen
08. Void Dweller
09. Suppressive Fire
10. The Iron Throne
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