Permettez-moi de vous présenter Galen Baudhuin, musicien américain de Santa Fe, et qui n’est pas totalement inconnu des légions noires mondiales. En effet, on retrouve son nom au crédit de nombreux groupes qu’il a honorés de sa présence et de son talent, dont les plus importants sont GRAVE CHALICE, STREET TOMBS, WOLVES IN THE THRONE ROOM, ou encore TRAP THEM. Un bon CV donc, pour un artiste qui déteste le vide, et qui n’aime rien plus que jouer, composer, seul ou entouré, mais de préférence seul, en bon misanthrope créatif qu’il est. Il n’est donc pas étonnant de ne retrouver que son nom au générique de ce nouveau film pour les oreilles qu’est ARIDUS.
Aride ?
Oui, et pas qu’un peu. Monté en 2023, ce nouveau concept fait la part belle aux passions de l’homme, qui résume quelques années de carrière de façon concise et progressive. S’arrogeant la responsabilité de toute la création et l’instrumentation, Galen Baudhuin nous offre un album de Black Metal sec comme un coup de trique dans le désert, et méchant comme des hyènes qui se disputent le même cadavre. Inspiré de sa propre histoire, Galen traverse donc les époques, se montre allusif à certaines de ses participations (dont celle au sein de WOLVES IN THE THRONE ROOM évidemment), mais garde son indépendance en diluant un melting-pot tout à fait fascinant, qui brasse trente ans de culture extrême et de dogmes BM.
Professionnel, Galen n’a négligé aucun détail. Si les compositions se montrent parfois un peu formelles, elles contiennent toujours au moins une idée porteuse - sinon novatrice - qui leur permet de se détacher de la vague massive de projets Black menés par un seul homme ou plus. On s’en rend rapidement compte en découvrant la noirceur du title-track, placé en entourloupe dès le départ, mais surtout en inhalant les fumées toxiques de « Serpent Moon ». Ce titre en deuxième de couverture nous avertit des intentions malignes d’un auteur porté sur la discordance et la déviance, postulat souligné par une guitare acide qui n’est pas sans rappeler la vague avant-gardiste décadente des DEATHSPELL OMEGA, ou les runes originelles du MAYHEM des années Euronymous.
Beaucoup d’envie dans l’imagination donc, un panache certain au moment de faire le tri parmi les riffs composés, un sens de l’agencement très précis, pour un album fini au biseau. On se laisse facilement happer par ce vortex de violence sourde et occulte, qui parvient à faire la jonction entre la Norvège des jours de colère et les Etats-Unis du vingt-et-unième siècle. « Spectre of Despair » est à ce titre l’un des plus beaux hommages au froid des années 90, avec son chant blindé d’écho et enregistré d’une pièce voisine.
Avec une moyenne de six ou sept minutes par morceau, Serpent Moon ne lèse personne, et s’arrête pile quand il le faut. Une fois toutes les options étudiées, toutes les fragrances du noir testées, Galen laisse tomber le rideau et ne cherche aucunement le rappel. Ce qui serait inutile puisque entre la lourdeur suffocante de « Bearer of Silence », qui a justement du mal à supporter le silence, et la crudité majestueuse de « Reptilian Sleep », le tour de l’équation est fait, et il est donc superfétatoire de croire que quelque chose de plus pourrait être ajouté au spectacle.
Beaucoup d’alternance et de déviations, une envie de relooker le classicisme pour le couvrir d’oripeaux moins usés, une affection pour les mélodies amères et les arpèges corrosifs, et un talent incontestable pour plaquer des atmosphères déliquescentes et macabres transforment ce premier essai en coup de maître. Sans vraiment s’extirper des armées de la nuit qui chaque jour honorent les grands anciens, ARIDUS parvient à se décaler du peloton pour aller se réfugier en terre aride, là où le cœur des hommes s’arrête de battre.
Au milieu de cette végétation fanée et sur le sol brulé, dorment les cadavres des anciens soldats. C’est le tableau que nous dépeint « The Infinite Corridor », couloir menant de vie à trépas dans la plus grande dignité et la tranquillité d’esprit. C’est aussi une sortie idéale pour un album sinon génial, du moins inventif et cohérent de bout en bout. Une sorte d’enterrement anonyme un jour de soleil écrasant, avec une légère odeur de putréfaction qui s’échappe d’un cercueil de fortune.
Une image un peu flippante et qui met mal à l’aise, mais qui décrit assez bien l’époque terminale que nous vivons qui n’a de cesse de brûler les derniers espoirs de survie. Et puis d’ailleurs à quoi bon survivre ?
Titres de l’album:
01. Aridus
02. Serpent Moon
03. Spectre of Despair
04. Bearer of Silence
05. Reptilian Sleep
06. The Infinite Corridor
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