Du belge brutal. Au départ, ça sonne comme un oxymore, mais depuis les ravages causés par CYCLONE et CHANNEL ZERO, on conçoit que ce peuple à priori calme puisse lâcher les décibels aussi efficacement que les brésiliens ou les allemands. De fait, aujourd’hui, partons à la rencontre d’un nouvel arrivant expulsé du buisson hardant, et qui depuis les mid 2010’s s’agite comme un poisson dans un bocal trop petit après avoir ingurgité des poppers jetés par mégarde à la place des daphnies.
VIOLENT SIN est en effet comme son nom l’indique un péché violent. Entre Thrash efficace et brut, Blackened Speed aux relents Punk, ou plus généralement boucan d’enfer, le quintet de Kortrijk (Machiel Kesteloot - basse, Frederic Gryffin & Robin Decock - guitares, Y.V. Skullsmasher - batterie et Marquis F. Morbidus - chant) nous gratifie enfin des fruits de sa réflexion en mode longue-durée, après deux démos qui avaient établi des capacités et des envies.
Pour être honnête, on pensait l’affaire pliée depuis le long silence ayant succédé à la publication de cette démo de 2018. Depuis, aucune nouvelle du groupe, et une absence aux faux-airs de renoncement, jusqu’à l’embauche cette année de deux nouveaux lieutenants, au chant et à la batterie. C’est donc une formation renouvelée que nous affrontons aujourd’hui, centrée sur ses deux guitaristes et son bassiste. Mais visiblement, ce petit remaniement pas du tout ministériel a fait du bien à la formation qui avance à visage découvert et toutes cartouchières dehors.
Adeptes d’un Speed Punk de la mort, nos cinq amis foncent dans le tas, et comptent les victimes. Rois du riff prétexte à la gaudriole accélérée, Frederic Gryffin & Robin Decock tissent le canevas sur lequel viennent se greffer les cris de belette de Marquis F. Morbidus et les pirouettes de toms de Skullsmasher, pour le plus grand plaisir des bruites épaisses que nous sommes. L’ambiance est donc surchauffée, le studio ravagé, et le résultat endiablé. On en prend acte immédiatement, avec un title-track déposé sur le palier et qui nous abime les esgourdes avant même de s’être essuyé les pieds.
Evidemment, tout ceci est convenu, au moins autant qu’un VENOM reprenant le répertoire en scie circulaire de DESTRUCTION, ou qu’un WARFARE tâtant du jeu de chaises musicales d’EXCITER. De la folie, de la furie, une saine colère à l’égard du Metal tiède et réchauffé, pour moins de quarante minutes de fièvre musicale carabinée. Et à titre de prévention, tentez le coup de « Deacon of Death », le matin au réveil. Et si jamais les frisettes ne vous poussent pas à l’intérieur du crâne, c’est que vous êtes trop blasé pour encore vous agiter.
Parce que bourriner, c’est sympa, mais bourriner fin, c’est encore plus gras. Les belges ne font pas semblant de turbiner, et les facéties de ce cogneur hors pair séduiront les nostalgiques de l’ère Cogumelo et ses productions à la louche. Aussi nostalgique qu’un Hervé Guegano se rappelant d’HOLY TERROR, aussi passéiste qu’un missile EXODUS tiré du silo GENOCIDE, Serpent's Call est une morsure qui laisse les chairs se nécroser tranquillement et lentement, nous obligeant à envisager une amputation.
Onze titres pour autant de hits, avec parfois un penchant pour la perfection dans la débauche (« Nuns Are No Fun », plus HELLOWEEN affamé que MERCYFUL FATE souillé), des accélérations invoquant les Dieux Thrash les plus anciens (« Pyromaniac »), et plus généralement, une culture Metal récitée sur le bout du médiator (« The Original Sin »), VIOLENT SIN nous les caresse en mode papier de verre pour que nos bourses se mettent à la page d’une sauvagerie impunie.
Difficile de résister à ce son émanant des futs de Skullsmasher (qui louchent du côté de la réverb’ de Ventor sur Pleasure to Kill), ou au chant BM traité qui profite d’un écho exagéré pour nous entamer l’audition et la santé mentale. S’il est évident que les belges n’ont rien inventé mais tout recyclé, leur énergie fait plaisir à entendre, et ce premier album justifie amplement toutes ces années d’ajustement passées dans l’ombre.
Efficace comme un rouleau compresseur qui passe sur le vilain bichon frisé du voisin, aussi convaincant qu’un énorme pain distribué à la sortie du local de répète, aussi hystérique qu’un bootleg de POSSESSED capté à Anvers (« Ritual », moche comme un pou et teigneux comme un loup), aussi sombre que la chambre des ASSASSIN déplacée dans la cave pour ne plus effrayer les voisins, VIOLENT SIN frappe fort et joyeux pour laisser un souvenir impérissable et annuler son certificat de décès un peu prématurément rédigé.
Et le premier qui me demande si les frites sont fournies avec l’album seront condamnés à écouter tout KILLER jusqu’à ce que mort douloureuse s’ensuive.
Titres de l’album:
01. Serpent's Call
02. Malicious Stirring
03. Awaiting the Gallows
04. Deacon of Death
05. Nuns Are No Fun
06. Pyromaniac
07. Burn
08. The Original Sin
09. Ritual
10. Violent Sin
11. Strike From the Underground
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