THIN LIZZY, LED ZEPPELIN, BLACK SABBATH, MOTÖRHEAD, KISS, MANILLA ROAD, EARLY SLAYER AND MEGADETH, W.A.S.P, BATHORY, DISSECTION, RUNNING WILD, KAT.
Mélanger les influences à ce point peut perdre un auditoire qui aurait du mal à croire en l’homogénéité d’un projet trop diversifié. Et pourtant, les polonais d’ARMAGH sont crédibles. Magie ? Non, simple talent de synthèse qui leur permet de se montrer allusifs à de nombreux courants sans paraître indécis ou hésitants.
Serpent Storm n’est pas à proprement parler un nouvel album. Il est déjà sorti l’année dernière sur
First Wave Only à cinq cents copies, mais se voit renouvelé d’un an de bail grâce aux bons soins des passionnés de Dying Victims Productions, toujours prompts à révéler au grand jour des affaires intéressantes. Et le deal proposé par Serpent Storm est plus qu’alléchant, alors qu’il n’est sur le papier qu’un témoignage vintage de plus.
Dying Victims ne tarit pas d’éloges sur ce nouveau poulain, dont il qualifie la musique de Heavy Metal mixé à un Proto-Black des années 70, image peu banale qui demande explication. Disons pour la forme que les polonais réussissent à mixer dans le même shaker des éléments disparates pour servir un cocktail relevé, à base de violence passéiste ouverte. Et il est certain que la double grosse caisse un peu folle de « Howling of the Black Wind » étonne, autant qu’elle ne détone. Entre MERCYFUL FATE reprenant BLACK SABBATH et SATAN corrigeant les partitions de THIN LIZZY, ARMAGH est un pur produit de son temps, capable de faire se percuter des électrons aussi libres que lui.
L’argument massue du label est assez intéressant. Il présente ce deuxième album comme la diffusion simultanée d’albums légendaires, quelque part dans l’espace, où Battle Cry, Another Perfect Day, Haunting The Chapel, Chinatown, Under The Sign Of The Black Mark, et Born Again sont joués sur le même pick-up. C’est certes original, mais assez culotté, et si OMEN, THIN LIZZY, et BLACK SABBATH servent effectivement de garde-fou, on aura plus de mal à repérer du SLAYER ou du BATHORY dans ce melting-pot haut en énergie.
Alors n’exagérons rien. ARMAGH est certes efficace, parfois surprenant lorsque le tempo s’emballe (« Shadow Walkers », proche d’un MOTORHEAD overspeedé), mais il n’en est pas pour autant le messie de la mouvance nostalgique qui cherche des repreneurs avant faillite. On s’accordera sur l’originalité de certains arrangements, du culot d’une approche multiple qui bouffe à tous les râteliers, mais le fond de l’air, aussi frais soit-il, nous ramène irrémédiablement vers l’orée des années 80, lorsque quelques groupes se sentaient pousser des ailes d’occultisme sympathique.
Le problème étant que les diverses influences du quatuor (Bloodhammer - batterie, Soulripper - guitare/chant, Madman - basse/chant, et Exorcist - guitare) ne sont pas fondues dans la marmite en même temps. La plupart des morceaux sonnent aussi classique que du PAGAN ALTAR découvrant les joies du Necronomicon, mais les accès de rage les plus sombres sont vraiment traités à part du reste du tracklisting, ce qui aboutit parfois à un déséquilibre flagrant entre les titres convenus et ceux plus culottés. Mais de temps à autres, ARMAGH parvient à flatter toutes ses références, en jouant une sorte de Proto-Thrash sombre et affranchi, notamment sur le surprenant « Storm over Satanic City », entre Black amateur et Thrash de tueur.
La production, aussi cacher qu’un badge de CIRITH UNGOL, permet d’apprécier les chansons baignant dans leur jus seventies, et cette jonction des décennies à quelque chose de magique. Se déguisant parfois comme un groupe de Heavy Metal perdu dans les limbes de l’année 1975, ARMAGH surprend de ses choix, mais reste ancré dans la tradition d’une NWOBHM qui pour une fois, s’intéressera à ses représentants les plus obscurs.
A l’image de ces compilations non-officielles présentant plusieurs groupes n’ayant guère eu le temps de graver plus qu’une démo ou un single, Serpent Storm dévoile plusieurs facettes, entre séduction mélodique et agression rythmique (« Industrial District Fever »), et peut même parfois rappeler les anachroniques SACRED BLADE d’Of The Sun + Moon, autre exemple d’œuvre perdue dans son époque de standardisation.
Boogie, speed, métallique ou statique, groovy en diable, binaire, ternaire, tout y passe, et autant admettre que la balade est agréable. Les couloirs du temps ont été balayés, les vieux napperons lavés et blanchis, et Serpent Storm mérite amplement cette nouvelle promotion de la part d’un label qui connaît la nostalgie comme sa poche.
Et « Death is Near » de refermer la porte sur un hymne qui aurait pu être cosigné en 1984 par VENOM et BLIND ILLUSION, sous la supervision d’un Quorthon intrigué. Sans vraiment se poser de question, ARMAGH se présente comme l’incongruité d’un catalogue old-school, sorte de puzzle possiblement assemblable de plusieurs manières.
Un peu d’originalité n’ayant jamais fait de mal à personne, consommez sans modération. C’est offert par la maison.
Titres de l’album:
01. Woman from the Hills
02. Howling of the Black Wind
03. Into the Fumes of Deutero-Steel
04. Shadow Walkers
05. Mhacha's Height
06. Storm over Satanic City
07. Industrial District Fever
08. Beyond the Night
09. Flattened Rats
10. Death is Near
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