Petit coquin, je te connais bien. Depuis ton adolescence, tu imites tes stars préférées avec une air-guitare, la mèche en avant et la grimace provocante. Tu n’aimes rien tant que te dandiner le fessier sur du RAVEN, te mettre la tête à l’envers sur du MOTORHEAD, et te prendre pour un biker enchaîné en cramant du ANVIL sur ton radiocassettes fatigué. De temps en temps tu ne craches pas sur un brin d’occulte bon marché, refourgué par VENOM et HELLHAMMER, mais tu restes fidèle à cette énergie Punk trempée de Heavy Metal anglais. Tu arbores une sémillante veste à patches, des badges jusqu’à plus soif, et un magnifique dossard à l’effigie de Lemmy, notre Dieu à tous.
Alors écoute moi bien petit galopin, la Pologne a pensé à toi, et te réserve un cadeau de choix. Le premier album de VENGEANCE, l’un parmi des centaines à porter ce nom, qui s’épanouit dans un Heavy Metal baignant dans son jus rétrograde, et qui te fera pogoter comme un derviche enivré.
Il y a tout dans VENGEANCE. Le nom, l’attitude, le look, les pseudos, mais surtout la musique. Fondé il y a cinq ans et des poussières, ce collectif hirsute de Varsovie a sorti il y a quelques mois son premier moyenne-durée, et nous balance en pleine face trente-deux minutes de gasoil brûlé pour les besoins d’une course de dragsters faits maison.
Analysons le truc avant d’expliquer le machin. Quatre musiciens décidés et boudeurs, Bomber (basse), Soulripper (guitare), Witchburner (chant) et Lücifera (basse), une pochette baignant dans le rouge le plus pur, une certaine conception de la valeur d’une bonne photocopie, et une expérience notable dans plusieurs groupes nationaux, dont ZATRATA, ARMAGH, MOSHERZ, THE RELICTS, BUTCHERY, TOTAL SLAUGHTER, MARA et beaucoup d’autres. Un parcours impeccable donc, pour un aveu de passion en déclaration sincère, débordant de décibels par tous les orifices, en mode partie pas très fine des sens.
Le Metal en version VENGEANCE est donc évidemment gras, sale, brouillon, mais totalement excitant. Certes, on connaît la chanson depuis qu’une poignée d’irréductibles ont décidé à l’orée des années 2000 que les années 80 étaient les dernières vraiment excitantes de notre calendrier Metal, mais l’énergie, la folie, et l’absence totale de complexes transforment ce premier album en gâteau d’anniversaire pour quinquagénaires encore accrochés aux valeurs de leur âge tendre.
Alors, on se jette dans la mêlée, et on se prend dans la tronche de grosses calottes Heavy. Heavy, mais solide, rapide, intrépide, et animé des meilleures intentions. Car les sagouins savent jouer, et ne se contentent pas de hurler en mode Cronos dont on a sali les Doc Martens. Et si les influences déjà citées permettent largement de baliser le champ d’action des polonais, quelques fantaisies viennent égayer l’ensemble pour nous proposer une relecture des canons de la NWOBHM, en version IRON MAIDEN impoli et grossier.
Et on y va, du Speed de papa au boogie de tata, n’importe quoi pourvu que ça déménage. Bande-son d’une surboum de petits tarés qui pensent plus à picoler qu’à draguer, sans quart d‘heure américain, Sewer Surge défonce la tête du clown de Ca, et le renvoie dans ses chers égouts avec un gros bleu. VENGEANCE aime les souterrains crades aussi, mais pas pour y attirer de jeunes enfants innocents. Non, ils préfèrent y répéter comme Johnny et ses rats dans le Miel et les Abeilles, pour pouvoir cracher, vociférer, péter et tout défoncer à loisir.
Et cette défonce est cathartique. On a beau se dire que le tout est à peu près aussi original que des excuses foireuses après un adultère, l’ambiance est torride, les riffs pas timides, et la cohésion d’ensemble évoque avec acuité la complicité qui peut unir des musiciens fascinés par la même période et le même style.
Double grosse caisse en avant, fierté à l’avenant, moteur en surrégime (« Another Fukkin' Day »), on n’économise pas ses forces et on les jette dans la bataille pour la remporter. VENGEANCE fait partie de cette caste de groupes que l’on est obligé d’aimer, puisqu’ils ne prêchent que la vérité :
Le Metal est le meilleur exutoire qui soit, bien plus efficace qu’une biture ou qu’un rail sniffé sur un coin de lavabo.
Prenez, ceci est mon Heavy. Buvez, ceci est mon Speed. Avalez, ceci est mon Punk.
Et n’oubliez pas de faire valser votre séant. Votre santé mentale en dépend.
Titres de l’album:
01. Attack from the Gutter
02. Vengeance...
03. Brain Damage
04. Disappointing Parking Lot Sex
05. Another Fukkin' Day
06. Dregs of Society
07. U.G.H.
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30