Même si un label propose x sorties potentielles, un chroniqueur - surtout amateur - a le droit de faire le tri pour séparer son grain de l’ivraie. Ainsi, sur le tir en rafale de mars estampillé Frontiers, il y a à boire et à manger, et honnêtement, cette sortie-là a failli passer à la trappe gentiment. Il faut dire que tous les ingrédients étaient réunis pour que je laisse le bouton « téléchargement » de cet album tranquille. Une pochette en mode « louve solitaire » qui sent bon les parures de lit mode indienne et les profils Facebook « magie blanche et sorcière de sous-bois parisien », une présentation Power Metal/Symphonique qui donne des spasmes incontrôlés, et un laïus de présentation encore plus rebutant que le reste des craintes. Pensez-donc, et lisez-donc :
Tous les 116 ans, les étoiles s’alignent. C’est alors le moment pour le shaman de faire son retour, et de convoquer l’assemblée des loups. D’est en ouest, du nord au sud, nous nous retrouvons sur notre site sacré pour renouveler nos vœux. La bénédiction de Sélène nous inonde alors et la pulsation de la terre nous guide à travers les ténèbres alors que nous nous répandons à travers le monde.
Si avec ça, vous n’avez pas envie de vendre sur un site d’occasion vos blu-ray de Danse avec les Loups et Little Big Man, et à bas prix, c’est que vous êtes forcément concerné par la problématique, et que ces histoires de meutes et de sorcellerie vous touchent de près. Alors, je m’adresserai à vous sans aucune condescendance, puisque vous êtes le public type de ce genre de réalisation.
Plus sérieusement donc, SHEWOLF est un projet grec monté par la chanteuse Angel Wolf-Black, au pseudo assez révélateur. Entourée de musiciens aussi anonymes que les dévots de GHOST (The Hunter - guitare, The Predator - basse et The Alpha - batterie), Angel Wolf-Black se livre donc au gré d’une dizaine de morceaux aussi variés que mélodiques, finalement assez éloignés d’un Metal symphonique standard. Produit conjointement par Michele Guaitoli (VISIONS OF ATLANTIS, TEMPERANCE, ERA) et Marco Pastorino (TEMPERANCE, VIRTUAL SYMMETRY, EVEN FLOW), ce premier long éponyme parvient à transcender le côté un peu ridicule de son concept d’une variété de ton qui fait franchement plaisir à écouter…en gros plus qu’en détail.
Il faut dire que la louve en chef peut s’appuyer sur une expérience conséquente au sein de BARE INFINITY ou le VIVALDI METAL PROJECT. Angel est de ces chanteuses puissantes, lyriques mais pas opératiques, qui utilisent leur tessiture à bon escient pour servir les morceaux et non l’inverse. Ce qui donne parfois lieu à des réussites flagrantes, comme ce très accrocheur et émotif « Home », hymne sensible sur fond de Heavy Metal classique, qui permet à la chanteuse de tout donner, mais aussi de nuancer avec beaucoup d’intelligence.
Encore une fois, donc, ne pas s’arrêter aux apparences peu flatteuses. Non que SHEWOLF soit la révélation du siècle, ni même l’employé du mois de l’écurie Frontiers, mais ce projet subtilement cliché révèle des atouts indéniables, et dégage un parfum de sincérité assez envoutant. Certes, on sombre parfois dans la facilité jumpy du Metal moderne le plus classique (« Moonbound », ses claviers évidents et sa double grosse caisse hors-sujet), certes, on s’en remet parfois aux systématismes les plus crispants du Metal symphonique en plastique (« The One You Feed », à la jolie flûte mais au déroulé trop prévisible), mais on sait aussi laisser filtrer les gaz pour emporter l’auditeur vers les paradis Power Metal les plus enflammés (« Lone Wolf »).
Entre émotion presque tangible et efficacité immédiate, SHEWOLF a su trouver un équilibre intéressant, même si pour le moment, le culot est encore enterré profondément dans la forêt. Les incantations ne libèreront pas l’esprit des loups, ni celui de sorciers millénaires, mais la sensibilité (« Safe In The Dark », mais surtout le piano-voix de « Nothing Is Forever »), les entre-deux malins (« My Prayer », du suédois dans le texte), et les montées en puissance relevés (« The Thrill Of The Chase ») parviennent à hisser ce premier album à une hauteur tout à fait respectable pour les fans d’un Power Metal légèrement symphonique, mais raisonnable.
Il faut bien sur faire partie des auditeurs concernés par ce genre d’œuvre, mais dans le genre, Angel Wolf-Black se défend avec de bonnes armes, et parvient à rendre soyeuse sa fausse fourrure musicale. A savoir si vous êtes plutôt loup solitaire ou membre de la meute, sachant que la seconde option vous rendra les choses plus faciles. Tout le monde n’est pas né pour être un leader après tout.
Titres de l’album :
01. The One You Feed
02. Welcome To The Pack
03. Lone Wolf
04. Home
05. Moonbound
06. Safe In The Dark
07. Nothing Is Forever
08. My Prayer
09. The Thrill Of The Chase
10. Falling Without You
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30