Vous ne le savez peut-être pas, mais le « No Reply » de John Lennon qu’on trouvait sur l’album de 1964, Beatles For Sale, était vaguement inspiré d’une chanson des THE RAYS de 1957, intitulée « Silhouettes ». Ce morceau chanté du point de vue d’un homme, nous racontait la tristesse de la solitude et de l’abandon, et la découverte de l’ombre de sa bien-aimée derrière des rideaux, en bonne compagnie, alors même que le téléphone sonnait dans le vide…
Je ne sais pas si les WHITE WIDDOW s’en sont inspirés pour leur quatrième album, mais gageons que leurs morceaux eux aussi parlent parfois d’espoirs déçus, de ruptures vécues, mais aussi d’amour, de beaucoup d’amour…Spécialement celui qu’ils offrent à leur public, inconditionnellement, au travers d’une musique sensible, mélodique, énergique, et symptomatique d’une époque révolue il y a longtemps, mais qui trouve encore écho dans la passion de musiciens qui n’ont pas la mémoire courte…
WHITE WIDDOW, c’est d’abord un quintette fondé en 2008 par deux frères et complété au fur et à mesure (Jules Millis – chant (TIGERTAILZ par intermittence), Xavier Millis – claviers, Enzo Almanzi – guitare, Ben Webster – basse et Noel Tenny – batterie), et surtout, un premier album éponyme qui avait déclenché des passions au sein de nombreuses rédactions et dans le cœur des fans d’AOR du monde entier. Cette première œuvre montrait un groupe déjà très au point, et ayant parfaitement digéré ses influences.
Celles-ci étaient classiques, et citaient SURVIVOR, FOREIGNER, JOURNEY, NIGHT RANGER, STARSHIP, DOKKEN, et même le local Rick SPRINGFIELD, mais pouvaient aussi s’étendre à KING KOBRA, WINGER, ICON ou UNRULY CHILD, ainsi que la crème des artistes Adult Orientated Rock des si fameuses 80’s…
Deux albums d’égale qualité plus tard (Serenade en 2011 et Crossfire en 2014), quelques ajustements de line-up, et des tournées en compagnie de noms fameux (STAGE DOLLS, Jami JAMISON, FM, KEEL, STRANGEWAYS, j’en passe et des plus illustres, mais la liste est longue), aboutissent aujourd’hui à la réalisation de ce quatrième effort, Silhouette, qui une fois de plus, risque de remporter l’adhésion, malgré quelques moues critiques dubitatives de la presse spécialisée le trouvant un cran en dessous de ses trois glorieux aînés.
Il est certain qu’on note sur ce nouvel album une légère baisse d’intensité, mais les mélodies sont toujours aussi ciselées, quoiqu’un peu plus évidentes dans le développement. Le groupe n’a pris aucun risque, et si Jules a pris la décision de stopper sa collaboration avec les glammers Gallois, c’est pour mieux se concentrer sur son projet principal, ce qui vous garantit quand même un rendement optimal. Un peu plus de pilotage automatique, une énergie qui montre des inflexions par intermittence, mais en définitive, Silhouette n’est rien de moins qu’un excellent album des Australiens de WHITE WIDDOW, malgré les quelques défauts qui le parsèment. Alors bien sûr, seuls les vrais amoureux du style tomberont une fois de plus sous le charme, et il est fort peu probable que le champ d’action du quintette s’étende plus que de raison avec cette quatrième réalisation. Pourtant, le Hard-Rock est bien là, caché sous des arrangements synthétiques, mais prêt à exploser lorsque la poudre se décide à parler (« Game Of Love »).
Certes, l’électricité n’est pas vraiment débridée, et les watts exubérants ne sont pas la marque de fabrique du quintette austral. Leur point fort, et qui l’a toujours été, est ce talent à composer des mélodies irrémédiablement accrocheuses, dont l’assise est peut-être moins prononcée sur ce Silhouette qui se dessine parfois de façon un peu floue.
On notera aussi une production un peu standard avec un son de batterie très synthétique et assez linéaire, loin du polissage peaufiné des albums précédents. Mais nonobstant ces quelques remarques de fond, la surface brille toujours, et le soleil de l’AOR Californien irradie toujours au travers des reflets de morceaux comme «Surrender My Heart », qui imite à la perfection les meilleurs réflexes de JOURNEY et NIGHT RANGER.
Alors, si vous voulez faire le plein d’harmonies avant l’hiver, Silhouette est fait pour vous, et en déborde de toutes ses artères, même si l’exigence de qualité me pousse à affirmer que ce nouvel LP se situe quand même un cran en dessous des précédentes sorties du quintette.
Mais tout commence pourtant sous les meilleurs auspices, avec un « Stranded », qui aurait pu être composé par Robert TEPPER, synthés en avant, et velouté par la superbe voix un peu voilée de Jules, survolant un refrain de toute beauté estampillé Los Angeles 1984.
« Last Chance For Love », s’envole dès ses premières secondes sur les ailes d’un superbe solo d’Enzo Almanzi qui n’a pas oublié ses gammes dans sa valise, et continue son vol en planant sur une harmonie vocale de toute beauté.
« Game Of Love », choisit de tailler dans le riff pour se rapprocher d’une union entre le TOTO de IV et le KING KOBRA de Thrill of a Lifetime, tandis que «Smile For The Camera », suit la même route, avec une rythmique up tempo énergique, et une osmose guitare/clavier digne d’un HONEYMOON SUITE, tandis que « Wild at Heart » se souvient de la magie de SURVIVOR, qu’il nuance d’une mélodie digne du meilleur MAGNUM et d’une petite touche Glam, certainement rapportée par Jules de son séjour au sein de TIGERTAILZ.
Et la foudre tombe sur un « Waited » endiablé et drivé par une guitare hargneuse et mordante, qui cède sa place sur les couplets à un clavier malin et mutin, préparant le terrain pour un refrain une fois de plus dominé par des chœurs superbes et bien en place. De l’agressivité, avant la conclusion logique de « Sleeping With The Enemy », qui ose enfin se faire un peu Heavy…
Pas de ballade, mis à part la sensibilité affichée de « Last Chance For Love », aux frontière de la Pop, et que CHER aurait pu chanter pendant sa période FM il y a quelques années…
Alors, certes, une légère déception face à des choix un peu évidents, et au regard d’un début de carrière tonitruant, mais une fois de plus WHITE WIDDOW plane largement avec Silhouette au-dessus de la masse des groupes du créneau, et ne semble pas prêt à quitter ses nuages pour redescendre sur terre.
Un album bourré d’émotion, de riffs cartons, de soli en fusion, et de mélodies qui tombent en pamoison, soit la recette fatale concoctée par les Australiens et qu’ils appliquent toujours avec foi et entrain. Un futur classique du genre qui va vous tenir au chaud jusqu’au printemps et qu’on écoutera jusqu’à en user la moindre note jouée.
Et vous auriez tort de vous en priver.
Titres de l'album:
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
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