Nouvelle association artistique pour le label italien Frontiers, le spécialiste du genre. Et encore une fois, c’est la Suède qui est à l’honneur, avec deux de ses représentants les plus talentueux. Né de la rencontre entre le multi-instrumentiste/compositeur Jan Akesson et l’incroyable chanteuse Terese "Tezzi" Persson, INFINITE & DIVINE propose aux fans un Metal moderne et décomplexé, extrêmement mélodique, qui pourrait d’ailleurs être appréhendé comme un Hard FM de grande classe épaissi d’une approche très Heavy. En 2019, les deux artistes décident de collaborer sur un projet commun, élaboré par Jan, qui s’est donc chargé de la composition et de toute l’instrumentation, percussions mises à part. Se basant sur une longue expérience personnelle (Jan a publié sept albums avec son groupe STONELAKE, tandis que Terese chante depuis sa prime jeunesse et a participé à nombre d’albums dont Fantasmagoria d’EPYSODE en tant que chanteuse lead aux côtés de pointures comme Mike Lepond, Simone Mularoni ou Tom Englund), INFINITE & DIVINE est donc tout sauf un bal des débutants, et ose avec son premier album un crossover très intéressant entre différents styles, empruntant au Heavy ses riffs les plus denses et à l’AOR ses mélodies les plus entêtantes.
Epaulés par Jens Westberg à la batterie, Jan et Terese peuvent donc laisser éclater leur talent naturel, et nous offrir un album sinon novateur, du moins assez culotté pour surprendre les fans de Metal suédois. Très éloignés de ce que le pays peut nous délivrer comme partition depuis des années, se démarquant intelligemment du Metal symphonique et du recyclage nostalgique, Silver Lining comme son nom l’indique, incarne l’espoir et le bon côté de la créativité scandinave, sans pour autant bousculer la hiérarchie. Je n’essaierai donc pas de vous vendre ce premier album comme la révélation de l’année, mais plutôt comme une agréable récréation dans notre paysage musical moderne, et une façon de passer en revue toutes les tendances en vogue depuis le nouveau siècle.
L’osmose entre les deux musiciens est tangible, et l’on sent immédiatement que l’instrumental élaboré par Jan a été taillé sur mesure pour le registre incroyable de Terese, qui se place ainsi dans le top 3 des vocalistes les plus talentueuses de sa génération. Car si les structures et les mélodies développées par le musicien sont toutes dignes d’intérêt, ne cachons pas que c’est la voix unique de Terese qui retient l’attention dès les premières mesures. Bien loin des cantatrices en plastique qui confondent pied coincé dans la porte et aria pleine de sensibilité, Terese module sa voix, et peut s‘appuyer sur un grain rauque rappelant méchamment Doro Pesch, tout en lâchant les watts à la Janet Gardner lorsque les harmonies se font plus soft. Si la forme globale de l’album respecte un classicisme de rigueur chez Frontiers, si les morceaux ont trop souvent recours à un mid tempo qu’on aimerait plus modulé, la voix de la chanteuse permet de sublimer les instincts les plus naturels et prévisibles.
« I Feel Alive » pose les bases, et oppose la force d’un DREAM THEATER simplifié à la puissance mélodique d’un ECLIPSE, sans pour autant plagier l’une ou l’autre des deux références. Dès les premières secondes, on se retrouve happé par cette voix unique et puissante, qui permet à INFINITE & DIVINE de se distinguer de ses concurrents directs, et si les riffs concoctés par Jan Akesson sont somme toute classiques et attendus, l’ambiance générale à cheval entre douceur synthétique et virilité électrique se montre suffisamment probante pour qu’on accepte de se prendre au jeu. Les hits ne manquent donc pas, entre accès de colère mainstream pour hit sombre mais irradié de mélodies (« Infinite And Divine »), et emphase Heavy soulignée de claviers prépondérants (« Keep Moving On »), et l’album, en se concentrant sur des pistes courtes mais efficaces joue le bon jeu, et ne lasse pas trop de son monolithisme rythmique.
Mais plus l’album égrène son répertoire, plus les riffs s’empilent, plus les breaks s’accumulent et plus la vérité éclate aux oreilles : sans la présence de Terese, Silver Lining ne serait qu’un exercice de style totalement stérile. On s’en rend compte dans les passages les plus formels, lorsque la chanteuse développe des trésors d’imagination pour rehausser des idées traditionnelles à outrance. Ainsi, le prévisible et médium « Wasteland » ne doit son salut qu’aux inflexions passionnées de la chanteuse, mais lorsque tous les astres s’alignent nous avons droit à un véritable feu d’artifices (« Burn No More », boogie et hit incontestable de l’album). Malgré la recherche de variations, malgré des tentatives pour sortir de sa zone de confort, le canevas tissé par Jan Akesson est encore un peu trop serré pour filtrer correctement, et si les parties de guitare et de claviers se juxtaposent et se complètent à merveille, le manque de riffs accrocheurs, l’absence de gimmicks reconnaissables handicapent lourdement ce premier album, qui ne doit son salut qu’à quelques idées moins formatées et à cette capacité incroyable qu’a Terese de transformer la banalité en exception musicale.
Les morceaux se succèdent donc, avec des allusions parfois habiles au patrimoine génétique mélodique suédois (« Off The End Of The World »), mais il faut attendre la fin de l’album pour que le projet nous surprenne enfin avec une intervention plus légère, et un « While You’re Looking For Love » nous ramenant directement aux plus grandes années du Rock mélodique californien.
Dommage que Jan n’ait pas choisi d’aérer un peu ses idées pour les rendre moins compactes, Silver Lining ayant de fausses allures de sprint mené tambour battant qui laisse un peu à court de souffle. Heureusement pour lui, sa comparse parvient de son potentiel à tirer le projet vers le haut, et à lui faire gagner une qualité au-dessus de la normale. Mais avec une chanteuse aux moyens plus limités, INFINITE & DIVINE aurait dû se contenter d’une moyenne polie.
Titres de l’album:
01. I Feel Alive
02. Infinite And Divine
03. Keep Moving On
04. Not Too Late
05. Wasteland
06. Burn No More
07. We Are One
08. Off The End Of The World
09. You And I
10. While You’re Looking For Love
11. Perplexed Perfection
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