Evidemment, avec un nom pareil, inutile de s’attendre à un Hard Rock mélodique ou à un AOR délicat. Et en effet, les finlandais de DEMONZTRATOR ne font pas de quartier, mais bien la démonstration de leur force de frappe Thrash qui n’a rien à envier aux plus féroces représentants de l’époque. L’âge d’or évidemment, celui de la période 86/90, qui commençait à comprendre que la seule limite autorisée était celle de leur méchanceté et de leur imagination.
Mais DEMONZTRATOR n’en est pas à son coup d’essai, et les fans savent déjà que le quatuor d’Helsinki s’est exprimé il y a quatre ans via un premier long aussi mordant que puissant. Forgotten Acts of Aggression mettait donc les choses au point, et s’accrochait à son patrimoine tout autant qu’aux classiques de la Bay-Area et de l’Allemagne. Entre EXODUS, EXUMER et SADUS, les finlandais ont donc développé un répertoire solide, renforcé par un EP il y a deux ans (Myriad Ways of Dying), et ce second long vient à point nommé rappeler leurs intentions, toutes plus malveillantes les unes que les autres.
Jukkis Lappalainen (basse), Timo Ahlström & Jökä Reinholm (guitares), Jari Hurskainen (chant) et Seppo Tarvainen (batterie), outre leurs occupations dans d’autres groupes (FREEDOMINATION, BEDIMMED, ARCHITORTURE, DEFECTION, DISFORMED, etc…) prouvent qu’ils sont encore plus efficaces ensemble, et avec un morceau de la trempe de « Acid Remains », cavalant sur un tempo échevelé, nous signalent qu’ils sont tout à fait prêts à affronter sur leur propre terrain les WARFECT et autres CRIMSON SLAUGHTER. La voix incroyablement hargneuse de Jari Hurskainen permet à l’instrumental de survoler des sommets de violence, même si le quintet aime à moduler le tempo pour ne pas lasser d’un coup de boule permanent.
Le Thrash est classique, délicatement old-school, mais la force de frappe est impressionnante, et fait le lien entre cette jeune génération et ses ainés, en remettant au goût du jour des recettes anciennes. Il est même parfois possible de voir en DEMONZTRATOR un KREATOR des jeunes années, celui de Terrible Certainty et Extreme Agression, avec un talent instrumental et un instinct mélodique plus prononcé.
Avec des morceaux conséquents faisant étalage d’un nombre d’idées assez bluffant, les finlandais nous entrainent à la frontière mince séparant le Thrash pur et dur du Death sur, et l’intensité de leurs déflagrations nous font admettre que les deux genres ont toujours été complémentaires. Bien évidemment, nous n’irons pas jusqu’à parler de DEMOLITION HAMMER, mais en subissant les outrages dispensés par « The Collapse », on comprend que le groupe à les arguments pour être encore plus vilain est bestial sans avoir à renforcer sa fureur naturelle.
Il est certain que ce nouvel album pourrait donner des idées à ce cher Mille, et le forcer à abandonner son virage un peu trop prévisible de ces dernières années. Ne se séparant jamais de son feeling mélodique sans atténuer sa percussion, Sinister Forces of Hatred est à l’image de sa pochette, mais aussi plus complexe. La fluidité typiquement californienne vient donc diluer la brutalité made in Germany, et un titre aussi épique et construit que « Into the Mouth of Madness » souligne les ambitions d’un quintet qui ne se limite pas à une horde de barbares en rut.
Intro mélodique en son clair, basse coulante, cymbales frappées avec fermeté, l’ambiance est plantée, à l’image d’une collision entre TESTAMENT et WARBRINGER, pour un résultat qui renvoie pas mal de représentants de la nouvelle vague sur les bancs de l’école de Frisco. Avec une paire de guitaristes volubiles, un batteur qui se prend parfois pour Lombardo, et une cadence d’abattage remarquable modérée de quelques breaks inspirés, ce second LP est d’une haute teneur en intensité, se veut poivré, mais aussi délicatement salé. Les syncopes sont parfaites et maîtrisées, le flow du chant incessant mais précis, et la rythmique infatigable.
En bons mercenaires Thrash qui respectent le contrat, les finlandais nous livrent de véritables moments de bravoure, comme sur le groovy et hypnotique « Crossing the Rubycon », dispensant des arrangements sobres mais bien placés, ou sur l’hymne implacable « Scavenger of War » qui provoque la guerre sans se soucier du nombre de victimes éventuelles.
Du travail solide, évidemment formel dans le fond, mais réellement convaincant dans la forme. Une façon de combiner la puissance brute à la sophistication du jeu, pour produire une musique sinon novatrice, du moins vraiment sincère. Avec quelques allusions à la vieille garde Thrash des premières années (« Nail Them All », qui taquine TANK, AT WAR…), et un final à la SLAYER, permettant de digérer sa retraite anticipée (« Embryonic Evil »), DEMONZTRATOR fait celle de son savoir-faire, probant, écrasant et convaincant.
Titres de l’album:
01. Murderlust
02. Proclamation
03. Acid Remains
04. The Collapse
05. Into the Mouth of Madness
06. Intermission- Deus Volt
07. Crossing the Rubycon
08. Scavenger of War
09. Nail Them All
10. Embryonic Evil
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