Cherchant toujours à varier les plaisirs, je m’intéresse aujourd’hui au cas pas d’école du tout d’un groupe finlandais atypique, au plan de carrière plus ou moins erratique, et qui nous a fait le plaisir d’un retour l’année dernière après une longue absence. Formé en 2010, BLACKSTAR HALO a bénéficié d’une longue expérience sous un autre nom, avant de lâcher son premier LP la même année, Illuminated. Siren est donc leur premier témoignage en neuf ans, ce qui en fait l’un des groupes les moins prévisibles de la Finlande, mais gageons que leurs fans les plus hardcore se sont réjouis de ce comeback inopiné. Partiellement financé par le groupe et par une campagne de crowdfunding, Siren nous propose donc une version réactualisée de la formation, qui ose aujourd’hui pousser son concept rétro jusqu’au bout, tout en s’inscrivant dans une démarche de temporalité actuelle. Une dualité donc, en comparaison d’influences, mais rassurez-vous. Malgré quelques ajustements, le combo n’a pas vraiment changé son optique, juste renforcé des aspects autrefois plus flous, et accentué la violence de sa musique. Cette musique justement, est à la croisée des chemins, empruntant au Néo-Death scandinave des nineties son sens de la mélodie dans l’agressivité, tout en soulignant le tout d’arrangements électroniques de la même époque, pour évoquer une multitude de groupes tout aussi différents que complémentaires. A la base, les finlandais ont planté des jalons en forme de clins d’œil et autres révérences plus ou moins pertinentes. C’est ainsi qu’on retrouve dans leur love-list des artistes comme IN FLAMES, HIM, SOILWORK, HELLOWEEN, DEVIN TOWNSEND, GAMMA RAY, IRON MAIDEN, RAMMSTEIN, et sans accorder crédit à toutes ces citations, reconnaissons que la plupart sont pertinentes. Mais il serait évidemment judicieux d’en ajouter quelques-unes…
Quelques-unes dont SKINNY PUPPY, le révérend MANSON, JESUS ON ECSTASY, STATIC-X, SPINESHANK, en gros, la quintessence d’un Metal un peu louche dont le regard viril dérape souvent sur le décolleté généreux de l’Indus et de l’EBM solide. Le mélange n’est pas nouveau, il est même assez classique dans le fond, mais appliqué avec une insistance assez flagrante. Le quintet (Ville Hovi - chant, Hannu Kumpula & Timo Eskelinen - guitares, Dino Kullberg - batterie, Henri Rantanen - basse) nous propose donc de danser et headbanguer conjointement, pour enflammer les pistes de danse étranges de Tampere, au son d’un beat énorme emprunté à la rigueur pilonnée allemande de RAMMSTEIN, tout en fredonnant des mélodies héritées de l’Alternatif US des nineties et de la scène nordique de la décennie suivante. On reconnaît des astuces très Pop que le grand Devin a déjà employées en compagnie d’Anneke sur sa tétralogie solo (« Wolf The Mender »), et surtout, un solide instinct commercial atténué par une réelle envie de faire parler les watts, souvent par l’entremise d’une batterie mécanique aux roulements de double grosse caisse assez tonitruants (« Bleeding Red Door »). Le tout est donc nostalgique sans l’être vraiment, moderne sans vraiment le chercher, mais pas le cul entre deux chaises, les options étant fermes et définitives. Juxtaposant d’énormes riffs classiques sur un nappage synthétique, BLACKSTAR HALO évoque parfois les FRONTLINE ASSEMBLY, OOMPH, le tout passé à la moulinette STRAPPING YOUNG LAD (« The Queen », et ses diaboliques accélérations de l’espace dans une veine Thrash du futur), pour suggérer un night-club finlandais réservé à une faune interlope mais triée sur le volet. Et si l’ensemble reste d’un formalisme assez patent, l’effet cherché est atteint, et les morceaux finissent par grandir en vous.
Se déhancher sans avoir l’air de trahir la cause. Tel est donc le leitmotiv de cette musique efficace, qui ne cherche pas forcément midi à quatorze heures, mais qui varie quand même les plaisirs en modulant les détails. Enregistré et produit au Fascination Street studio par Johan Örnborg, Siren n’est pas du genre à faire profil bas, mais bien à se la jouer bombastic, avec ses références incessantes aux décennies précédentes. On sent par exemple des accointances avec le Metal subtilement Indus des années 90, école SHOTGUN MESSIAH (« Remedy »), de la fascination pour le Tanz Metal allemand (« The King »), un réel amour pour la vague mélodique suédoise de la même décennie, avec en glaçage des automatismes fluides (« Downfall »), et parfois, des constructions plus ambitieuses qui bouffent un peu à tous les râteliers, citant KMFDM, WHITE ZOMBIE, LINKIN PARK, pour mieux régurgiter le tout façon ragoût bien relevé (« Intruder »). En gros comme en détail, un melting-pot cohérent, qui tape tous azimuts, mais qui ne perd jamais le fil de sa pensée. Les syncopes sont précises, les guitares effilées, l’ambiance dense, et les sensations électriques et synthétiques, ce qui nous permet d’apprécier des hits méchamment calibrés, mais toujours assez velus pour ne pas fondre trop vite au palais (« Perdition's Air »). Certes, les finlandais n’ont pas inventé la poudre, mais ils se montrent efficaces et convaincants dans leur pluralité, et si parfois, quelques redites viennent gêner l’avancée, elles n’en stoppent pas pour autant la machine. Le groupe se montre d’ailleurs très à l’aise dans l’up tempo échevelé, et nous torche des classiques Hard Rock triturés qui honorent la citation d’IRON MAIDEN (« Less Than You »). Pas de moments de tendresse sirupeux, de l’énergie pure, qui se répète un peu, mais qui finit par remporter l’adhésion.
De quoi passer un très bon moment avec une musique qui dénote dans la production actuelle vouée aux gémonies old-school, même si BLACKSTAR HALO n’hésite jamais à piocher dans le passé de quoi entrevoir son avenir.
Titres de l’album :
01. Bleeding Red Door
02. The Queen
03. Remedy
04. The King
05. Wolf The Mender
06. Downfall
07. Intruder
08. Perdition's Air
09. Less Than You
10. The Other Side
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