Nouveau groupe parisien, PROFANATION fait non seulement honneur à son nom, mais aussi à son pedigree. On trouve en effet au casting des figures bien connues de la scène Death/Grind, dont Kev Desecrator (guitare, DESTRÖYER 666, SCUMSLAUGHT, SEPULCRE, VENEFIXION, GOAT TORMENT (live), HEXECUTOR (live), ex-ABNORM, ex-DEATHLESS BASTARDS, ex-LEGION MORTIFERE, ex-PERVERSIFIER, ex-SUDDEN DEATH, ex-DEMONIC OATH, ex-NECROWRETCH, ex-WHIPSTRIKER (live), ex-ASSAULTER (live), ex-UNDER THE ABYSS, ex-TRENCH HELL (live)), A.M. (guitare, REGARDE LES HOMMES TOMBER, GOATSPELL (live)) et Profane Alex (chant/basse, VENEFIXION (live)). Le trio est soutenu par la frappe impitoyable de Sinistre, et Skull Crushing Violence est donc à la hauteur de la réputation de ces musiciens sans pitié, qui avec ce premier EP sèment les graines de la discorde.
Skull Crushing Violence est tout ce que son nom porte en lui. Un concentré de violence pure, un manifeste de haine, un déferlement d’agressivité qui fonctionne comme une catharsis moderne parfaitement adaptée à son époque. Les quatre lascars foncent dans le tas, accélèrent sans prévenir, mais nous fournissent en riffs comme un dealer en meth, avec du matos de première catégorie. Le résultat est donc sans appel, on s’en prend plein la poire, on voit le monde encore plus noir qu’il n’est réellement, et on se sent attiré par tout ce qui peut faire des dégâts irréversibles, masses, mitraillettes, fusil d’assaut, pelle, parpaing, lance-flammes, j’en passe et des plus mortels.
En dix-neuf minutes à peine, le combo parisien laisse une impression de folie à quatre durable. Dans un registre pratiqué par les sommités que sont TERRORIZER, RIGHTEOUS PIGS, NAPALM DEATH ou DEATHBOUND, PROFANATION pisse sur les tombes des trépassés avant l’heure avec cette morgue que la jeunesse confère aux plus audacieux et impolis.
On note néanmoins un respect absolu de l’auditeur. Le son de ce moyen-format est de ceux qui font trembler les murs de leurs graves presque Crossover, et les guitares, rouillées et agressives lacèrent les chairs plus efficacement qu’une armée de cénobites. Un massacre organisé donc, planifié, qui tourne à l’holocauste des sens, soudainement violés par des morceaux aussi impitoyables qu’immoraux.
Entre pulsations rapides et installations plus ambitieuses, Skull Crushing Violence dose la vilénie, mais laisse exploser sa rage. La précision étant la meilleure arme de destruction massive, PROFANATION combine sa technique affutée et son sens de l’à-propos Death/Grind pour produire une énergie susceptible de fournir en électricité une ville d’importance moyenne pendant des années. Et inutile de vous plaindre qu’on vous a pris en traître, puisque « Profanation », premier titre imparable vous explique avec véhémence à quelle sauce vous allez être plaqué au sol souillé.
Folie, exhibition, virus qui court dans l’organisme, Skull Crushing Violence casse des bouches comme une presse hydraulique aplatit n’importe quel Metal. Celui proposé par le quatuor francilien est chaud, épais, généreux, et adresse des clins d‘œil à la faune la plus interlope de l’underground bruitiste. Mais pas n’importe quel bruit. Celui agencé par des esthètes qui ont retenu la leçon du Death pour mieux s’imposer Grind et même Crust à l’occasion. Avec en cerise sur le gâteau l’utilisation parfaite d’un feedback traumatique, et le grondement permanent d’une basse qui rappelle les SWANS les plus vicieux.
Entrée en matière tonitruante, Skull Crushing Violence fait le ménage autour de lui, et prône des valeurs anciennes remises au gout d‘un jour vraiment grognon. Avec deux hymnes en ouverture/fermeture, PROFANATION glisse sur du papier de verre, et remercie ses fans pour leur fidélité masochiste. Car il faut aimer avoir mal pour savourer cet EP dans son propre jus de cadavre, et renifler ses effluves comme on vérifie que nos aisselles nous permettent encore de prendre les transports en commun.
Tout ça claque, percute, imprime sa griffe et laisse des plaies béantes, mais surtout, un large sourire sur un visage dont le crane vient de se prendre un énorme coup de pied de biche, en totale franchise, les yeux dans les yeux.
La laideur a ceci de fascinant qu’elle est bien plus intéressante que la beauté, souvent stérile. Ici, la stérilité ne veut rien dire. Ou plutôt si : c’est ce qui vous attend après avoir pris dans les dents les six chapitres de cette première déclaration. Parce qu’un tel swing de barre à mine dans les burnes, il est impossible que vous soyez capable d’enfanter à nouveau.
Et puis un bébé, pour quoi faire ? Il ne pourra jamais hurler plus fort que PROFANATION.
Titres de l’album:
01. Profanation
02. Global Terror
03. Modern Sickness
04. Graveyard Somp
05. No Surrender
06. Skull Crushing Violence
Ah ouais bien crade comme il faut là. Excellent !
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41