Jeune groupe slovaque TECHNOLOGY OF DEATH impose aujourd’hui son nom par l’entremise d’un premier album solide, rapide et concis. Chanté en idiome natal, Skutočný Nepriateľ s’épanouit dans un Thrash classique, empruntant de çà et là quelques astuces d’un Death light pour exprimer sa violence et sa puissance. Traditionnel mais frais, formel mais juvénile, Skutočný Nepriateľ ne peinera donc pas à se trouver un public, constitué en grande partie de nostalgiques de années 80/90, lorsque les frontières entre les styles s’estompaient et que les groupes de l’est commençaient à se faire connaitre hors de leurs frontières.
Rasťo (batterie), Šuro (guitare/chant), Andy (guitare) et Tomáš (chant/basse) nous proposent donc de humer le parfum vintage des incontournables KAT ou TURBO, avec quelques salves bien senties et autres accélérations modérées. Loin du modèle extrême des artistes fricotant avec le Death/Thrash ou le Thrashcore, TECHNOLOGY OF DEATH reste pondéré, musical, mélodique, sans pour autant sacrifier sa violence. Et ce cocktail bien qu’ayant coulé dans bien des palais reste revigorant, et réchauffe les esprits durant un hiver plus rude que la moyenne.
Ceci étant dit, ne vous attendez à aucune surprise majeure. Le quatuor suit les traces de ses racines jusque sous le bitume, et ne s’écarte jamais d’un chemin bien tracé, et ce, depuis des décennies. Mais nonobstant cette absence totale de folie, les morceaux de Skutočný Nepriateľ restent très digestes, et même agréables à l’oreille. Avec une belle collection de riffs évidemment saccadés à outrance, et un chant partagé entre deux hurleurs patentés, il se place dans une belle moyenne old-school, quelque part entre la seconde vague américaine de la fin des eighties, et la seconde division européenne de la décennie suivante.
Plans standard, attaque précise, le travail n’est pas bâclé, et la copie est propre. Dans la houle de cette vague rétro les exceptions sont rares, mais les slovaques peuvent prétendre pécher dans les hauts fonds. Avec une production très propre mais suffisamment rugueuse, et une attitude revêche, le quatuor s’exprime sans retenue, et choisit de son fait d’incarner le revival d’un mouvement de l’est qui avait très vite appris au contact de ses homologues/ennemis américains.
Cette superbe pochette n’a donc pas été utilisée pour camoufler un manque de persuasion. Car c’est bien la caractéristique première de cet album introductif, qui passe en revue le cahier des charges Thrash avec une application soutenue. Entre un SLAYER pépère en roue libre, un KREATOR propre sur lui, et un HEATHEN revigoré par les premiers frimas, Skutočný Nepriateľ se montre suffisamment tonitruant pour que vous acceptiez sa poignée de main ferme.
Mais loin de toute référence, TECHNOLOGY OF DEATH tente de développer des qualités plus personnelles. Avouons en toute honnêteté que le chant en slovaque a quelque chose de plus irrésistible qu’exotique, et qu’il se cale parfaitement à la ligne du parti instrumental. Un instrumental souvent sobre, mais qui peut laisser place à des breaks séduisants, animés par des soli mélodiques et pertinents. J’en tien pour preuve le monstrueux « Sabbath Bloody Sabbath », plus proche d’EXODUS ou MUNICIPAL WASTE que de BLACK SABBATH, et qui lamine pendant trois minutes et trente secondes comme un hit en devenir, une fois le groupe sur scène pour défendre son répertoire.
Seule ombre au tableau, cette cadence qui certes ne faiblit jamais, mais qui ne module pas non plus. Quasiment tous les titres reposent sur le même nombre de BPM, réduit de temps à autres pour plaquer un couplet plus pugnace et médium. Mais en dehors de cette remarque somme toute mineure, ce premier jet mérite votre attention, pour peu qu’un Thrash des années 80 actualisé pour sonner plus vilain trouve grâce à vos oreilles.
Celles sensibles seront sans doute heurtées par cette brutalité de groupe, avec ces chœurs montrant les dents et ce feeling parfois Hardcore vraiment véhément, mais aussi caressées de temps à autres par quelques coupures plus Heavy, qui nous ramènent au meilleur de TESTAMENT ou DESTRUCTION.
Des références, de l’aisance, TECHNOLOGY OF DEATH se sent bien à l’auberge du Thrash vintage, et pense même à garder sa chambre encore quelques années. Encore un peu timide, mais persuasif lorsque le ton monte, ce collectif slovaque peut nous réserver d’agréables surprises en développant ses traits de caractère les plus significatifs et personnels.
D’ici là, éteignez vos tablettes, télés, écrans et autres gadgets modernes, et observez le monde mourir de sa belle mort.
Titres de l’album:
01. Intro
02. Nenávisť
03. Koniec
04. T.O.D.
05. Depresia
06. Sabbath Bloody Sabbath
07. Skutočný Nepriateľ
08. Dedičstvo Zlého Sveta
09. Závislí
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15