Dans le mille Emile, cette matinée sera encore placée sous le signe de la nostalgie, avec une carte postale envoyée de Miami. Cette carte est signée par les MIDNIGHT SPELL, qui avec leur premier album signent leur apparition tamponnée par la poste sur la scène old-school mondiale. Formé en 2017, le groupe s’est d’abord très logiquement fendu d’une démo, avant d’attendre le bon moment pour dévoiler son jeu. Le bon moment était donc cette année 2021 qui célèbre la naissance de leur premier bébé, ce Sky Destroyer, qui de sa pochette au look des intervenants sent bon les années 80 les plus classiques.
La bio du groupe est courte, mais suffisamment explicite pour que l’on comprenne les tenants et aboutissants du projet. Qui sont d’ailleurs simples, alterner les poussées Heavy et les accalmies Hard Rock, et ainsi, synthétiser le Metal en vogue dans les mid eighties aux Etats-Unis. On sent donc une multitude d’influences sur ce premier long, des influences qui vont de la vague Metal Massacre au Hard européen plus léger, et les noms de DOKKEN, LAAZ ROCKIT ou LEATHEROLF remontent à la surface de la mémoire. Musicalement, le groupe est méchamment rodé à l’exercice, et si le tout manque évidemment d’originalité, au point de friser le point zéro de créativité, l’ensemble s’écoute avec plaisir, puisque les compositions sont soignées et les musiciens très au point.
Enregistré et mixé par Mariano Aponte, produit par Denver Cooper et Brian Wilson, enregistré aux Live House Studios, masterisé par Bart Gabriel, et décoré d’un artwork signé Roberto Toderico, Sky Destroyer essaie de faire honneur à son sens du traditionalisme en passant en revue toutes les tendances du Hard ricain des années 84/85, abordant le cas d’un Metal vraiment surpuissant dans la veine d’un RIOT pour mieux nous séduire ensuite de quelques astuces empruntées à RATT et la scène de Californie. Joli melting-pot proposé par les cinq musiciens (Cam Martell - basse, Brian Wilson - batterie, Denver Cooper - guitare, The Hammer - guitare, et Paolo Velazquez - chant), qui ont de l’expérience (notamment le batteur Brian Wilson, donc le CV mentionne BUZIRACO, HELLWITCH, THRASH OR DIE, Yngwie MALMSTEEN, FAETHOM (live), COMBAT, WOOL, GREEN JELLO (live), ENFORCER (live), FROSTBITE, mais pas les BEACH BOYS), et qui savent très clairement ce qu’ils souhaitent obtenir.
Les faits sont là, et les morceaux sont solides. Alors que la plupart du temps, les surfeurs de la vague nostalgique se contentent des vagues les plus historiques en utilisant des gimmicks de glissade assez génériques, les floridiens de MIDNIGHT SPELL ont bien travaillé leurs rouleaux et soigné leurs figures. Ils sont donc capables de passer d’un ride sauvage et véloce (« Midnight Ride »), à une démonstration de style fluide en mode instrumental (« Mercy »). Et si le début de l’album est placé sous des auspices tonitruants, le reste du tracklisting est fait de nuances et de circonvolutions, sans que l’ensemble n’y perde en cohésion. Mais avec un tel niveau technique et un flair créatif aussi aigu, les instrumentistes roulaient sur du velours au moment de préparer leur grand soir, et c’est avec fermeté qu’ils nous assomment d’un puissant « Blood for Blood », qui s’il n’a pas le potentiel de destruction de son homonyme MACHINE HEAD, cavale toutefois bon train pour se rapprocher d’un JUDAS PRIEST du meilleur cru.
Ne désirant pas se laisser coincer dans une petite case, le quintet module donc son propos, le radoucit sans sombrer dans la mièvrerie, pour oser défier les cadors du Hard Rock sur leur propre terrain. Dans ces moments-là, ils peuvent s’appuyer sur le talent de vocaliste versatile de Paolo Velazquez, qui de sa voix haut perchée domine les montagnes Hard et les collines Heavy. Chanteur lyrique s’il en est, Paolo s’adapte à tous les registres, et peut compter sur ses amis guitaristes, capables de laisser de côté la méchanceté pour adopter un phrasé plus fluide et traditionnel. On pense aussi au LOUDNESS le plus abordable, à HELLION aussi pourquoi pas (le chanteur à des intonations assez féminines, et pas seulement dans les montées), mais ce don que possède MIDNIGHT SPELL pour varier ses attaques est assez fascinant en soi, nous ramenant à la glorieuse époque des ACTION ! japonais, qui eux aussi savaient souffler le chaud et le froid.
Ça déroule grave, Brian Wilson se prend parfois pour Phil Taylor (« Sky Destroyer »), et sur la fin du métrage, le quintet dévoile ses ambitions les plus notables en lâchant trois morceaux progressifs et évolutifs, loin de l’immédiateté de la première partie de l’œuvre. « Cemetery Queen » débute le bal avec un cérémonial terriblement Heavy et lourd, avant de se laisser aller au déhanché régulier d’un riff simple et redondant, qui louche du côté de DEATH SS, tandis que « To the Stars » préfère se souvenir des débuts de QUEENSRYCHE dans la cour Heavy, avec son beat appuyé et son lyrisme ne l’étant pas moins.
Le groupe termine son parcours par une profession de foi Heavy nous étant directement adressée, le tout sur un tempo boogie en diable, et « Headbang 'til Death » ne fait pas grand mystère de son message, qui est aussi le leitmotiv du groupe : retrouver l’impulsion des premières années de transformation du Hard Rock des seventies, lorsque celui-ci devait s’adapter à la modernité de la décennie suivante pour séduire les teenagers. Avec une production sobre mais efficace aux graves ronds et aux médiums tranchants, un mixage ne laissant personne dans le coin du studio, Sky Destroyer est plus qu’un simple album hommage de plus, mais un véritable manifeste de bonne humeur et de passion. Et tout en se contentant d’imiter, les MIDNIGHT SPELL soufflent un vent frais sur la plaine un peu aride de la scène vintage.
Titres de l’album:
01. Blood for Blood
02. Between the Eyes
03. Lady of the Moonlight
04. Midnight Ride
05. Mercy
06. Sky Destroyer
07. Cemetery Queen
08. To the Stars
09. Headbang 'til Death
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