La pochette avec la tête de goret ornant une grille de barbecue cheap, les mecs qui picolent derrière, les fringues estampillées « je me lave quand je veux et si j’ai envie de puer, c’est mon droit le plus inaliénable », le nom qui ne trompe pas, la typo grossière, la moustache et les barbes, tout ça sent non le cochon, mais le tir de barrage à dix pieds, lunette bien vissée sur le canon, et une bonne charge de munitions pour être sûr de ne rater personne. Sauf que les WHITETHRASH sont beaucoup plus intelligents que leur nom et leur imagerie ne le laissent supposer. La preuve, ils en sont à leur troisième LP en autoproduction, peinards dans leur coin, sûrs de leur fait, et à raison : leur musique, à défaut d’être le barbecue Thrash de l’année, reste d’une haute teneur en pure viande expurgée de toute trace de gras, et qui régale les invités célèbres conviés au banquet.
Trois ans après des présentations éponymes, sans démo ni EP, deux ans après le sophomore Poser Exposer, les blancs-becs de Pennsylvanie reviennent avec le sac à malice chargé de riffs charnus. Alors, certes, la pochette n’accroche pas vraiment le regard, ou alors dans le mauvais sens et vous fait loucher, mais le contenu de ce troisième chapitre Slamm BBQ est recommandable, car il se digère très bien et ne laisse pas l’estomac comme une chambre à coucher d’adolescents après une game night.
Peu de choses à révéler sur ces sagouins, si ce n’est leur identité. Codi Newkirk, Danny Ramone, Kyle Householder et Damien nous proposent donc une fête du Crossover rondement menée par des hôtes qui connaissent bien la question des évènements sociaux de petite envergure. De leur Ellwood City, ces quatre marsouins nous proposent donc une sacrée party qui rappellera aux plus anciens les attaques franches et gazeuses des GANG GREEN, et un Thrash joué simplement, et du côté Hardcore de la campagne des Etats-Unis. Une franchise de ton qui fait plaisir, quelques finesses bien placées, un chant étonnamment lyrique et aigu, une rythmique sobre qui maintient le beat, et quelques textes truculents font de ce troisième album très court (à peine vingt-cinq minutes) une excellent surprise, menée à un rythme raisonnable pour que personne ne fasse choir le fût à bière.
Loin de la private joke pour bouseux en mal de galéjade grossière, Slamm BBQ est une vanne musicale élaborée, qui se rapproche parfois du D.R.I de l’époque Thrash (4 of a Kind, Thrash Zone), ou d’un double maléfique et alcoolique de FLOTSAM & JETSAM, les ambitions en moins mais le sourire en plus. On peut éventuellement penser à une version sympa et rieuse de MUNICIPAL WASTE, à du GAMA BOMB plus grossier délocalisé d’Irlande aux Etats-Unis, mais en savourant le délicieux « Meth Lab Maniac », on pensera surtout aux WHITETHRASH, qui commencent à faire parler d’eux, sans que leur style n’ait besoin d’être comparé à des valeurs sûres.
En choisissant l’approche brève et fulgurante (deux morceaux seulement au-dessus de la barre des trois minutes, ça c’est Core !), les quatre pitres nous offrent un numéro fort divertissant, maniant aussi bien le jonglage en mid que les pirouettes en fast. « Nuclear Winter », loin de SODOM développe de beaux arguments Crossover, tandis que « Eviction Notice » reste une bonne façon de faire gicler les huissiers à grands coups de pied dans l’oignon. Euphorique, le Metal de WHITETHRASH est d’une qualité exemplaire, et dispose d’un son très clair, qui permet d’apprécier une batterie matte et une guitare méchamment effilée dans la distorsion.
Bon évidemment, pas de quoi attendre que la plus belle blonde du coin vous saute au cou ou ailleurs, mais de quoi se lâcher pendant un week-end, en évacuant la pression de la semaine (« Slamm BBQ », mosh, mains sur le barbecue, et course avec un godet sur la tête), et même de quoi planter un dialogue plus sérieux sur l’état de l’écologie dans le monde en faisant rugir un vieux pick-up sur la pelouse cramée du jardin (« We Bring The War »).
Tout sauf de gentils débiles la bave aux lèvres, le t-shirt trop court laissant apparaître un bide flasque disgracieux et graisseux, les WHITETHRASH sont des sortes de cousins chafouins, à l’esprit potache, mais qui savent redevenir sérieux quand les circonstances l’exigent. Entre Heavy, Thrash et Hardcore, Slamm BBQ vous sert les saucisses à point, et la ventrèche bien grillée.
Titres de l’album:
01. Cold Wind
02. Eviction Notice
03. Fuck you Die
04. Insisting On a Fisting
05. King of the Cousins
06. Leather Daddy
07. Meth Lab Maniac
08. Nuclear Winter
09. Slamm BBQ
10. We Bring The War
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