Il y avait fort longtemps qu’un groupe de L.A n’avait pas chatouillé mes oreilles de son Hard-Rock made in Sunset Strip. Mais ne vous fiez pas trop vite à cette étiquette accolée pour le principe, puisque les SLIZARD et leur patronyme bizarre sont tout sauf la dernière attraction Glam à la mode, et joueraient plutôt un habile cocktail Hard n’Heavy solide, mélodique, et puissant. Premier album autoproduit, mais distribué par la branche Mega Metal du label canadien Maple Metal Records, cet éponyme se montre donc généreux avec ses quinze morceaux et son heure de jeu dépassée, mais le groupe avait des choses à dire. Après tout, lorsqu’on vient de Los Angeles et qu’on pratique un Metal aux refrains entêtants, l’héritage est lourd à porter et les comparaisons lourdes de conséquences.
Formé en 2019, SLIZARD se compose de trois fortes individualités. On retrouve au casting du combo la chanteuse Liz Fawcett, le guitariste/bassiste/choriste Pat "Buzz" Belrose et le batteur Todd "Toad" Resmen, trio en parfaite osmose et connaissant parfaitement sa direction musicale. Relativement connus sur la scène de L.A, ces musiciens n’en restent pas moins de parfaits inconnus pour le grand public Metal, mais leur entourage fameux les aidera certainement à propager leur bonne parole. Avec un album produit par Chris Wood, nommé trois fois aux Grammy Awards pour avoir travaillé avec des institutions comme Slash, Lenny Kravitz, ou Vivian Campbell, et un mastering signé Chris Crerar aux Metalworks Studios (GUNS N' ROSES, RUSH, TRIUMPH) de Toronto, Slizard avait donc toutes les armes en main pour s’imposer par la séduction et non la force. Avec un guitariste/compositeur de la trempe de Pat "Buzz" Belrose qui fut en son temps membre du groupe canadien JADE (deux albums estimables dans les eighties), SLIZARD n’était donc pas qu’une assemblée de jeunes loups ou de seconds couteaux sur le retour. Et en écoutant les quinze morceaux de ce premier long, on comprend que le métier combiné à une rage de jouer donne le meilleur résultat possible, spécialement lorsqu’on dispose d’une chanteuse aussi versatile que Liz Fawcett, capable d’aborder tous les registres, et de passer sans peine d’une intonation rauque à la Doro/Ann Boleyn à un feulement sensuel à la Par Benatar.
La chanteuse n’a donc aucun mal à s’imposer dans ce déluge de riffs tous plus incendiaires les uns que les autres. Si la guitare de Pat fait feu de toutes cordes, celles de Liz dominent le feu d’artifices géant, parvenant à plaquer une ambiance presque Pop sur un tapis de licks méchants comme des teignes (« Crack the Whip », l’un des plus Heavy et catchy du lot). Aidés par une production énorme aux graves brillants, les trois musiciens s’en donnent donc à cœur joie, et passent en revue toutes les possibilités Hard et Heavy de ces trente dernières années. On croit reconnaitre un peu de MÖTLEY des nineties dans « Skinmaker », mais aussi du PARAMORE, et le voyage proposé par SLIZARD est aussi joyeux et mouvementé qu’un trip sur la mythique Route 66.
Le fan de Hard festif et subtilement mélodique des années 80 sera aux anges, mais l’accro au Metal le plus rude ne sera pas en reste lui non plus. Car lorsque le trio augmente la pression et verse dans le Heavy saignant, il ne fait pas semblant, mais trouve toujours un arrangement pour se détacher d’un classicisme trop formel (« Watch N' Listen », et cette voix enfantine inquiétante et sucrée). Du coup, le tracklisting se montre suffisamment varié pour ne pas lasser, et lâche même quelques hymnes facilement mémorisables de par leurs refrains totalement addictifs et parfois légèrement horrifiques (« Vampire Zombies »).
Et plus on avance dans l’album, plus on se rend compte que les SLIZARD ont trouvé le compromis parfait entre Hard radiophonique et Heavy vraiment agressif, juxtaposant parfois les deux pour chatouiller l’acoustique de quelques riffs bien velus (« Runnin' Towards the Zombies »). Sans s‘éterniser, mais en prenant parfois leur temps, les trois musiciens osent donc des choses prévisibles, d’autres beaucoup moins, jouant avec le tempo en capitalisant sur l’inventivité et l’énergie d’un batteur qui ne fait pas semblant de cogner (« Neverland »). Et si leur agence de promotion évoque les noms d’IRON MAIDEN, OZZY, SCORPIONS, UFO, DIO, DORO, ou HALESTORM pour attirer les fans éventuels, c’est certainement pour insister sur ce côté féroce qui reste la trademark du trio.
Excellent dans tous les domaines, SLIZARD s’essaie même à l’exercice périlleux de la power-ballad Post-Grunge, suivant les traces d’ALICE IN CHAINS sur « Down By the River », mais aussi celles de SKIDROW. Le meilleur des deux mondes donc, pour un groupe qui n’est pas resté coincé à l’heure de gloire du Hard made in L.A, et qui reste parfaitement conscient des impératifs de son époque. La fin de l’album se plaît donc à moduler le propos, en essayant es choses moins immédiates, et en rallongeant le temps de jeu. Cette diversion de fin offre donc à l’album un épilogue savoureux, plus sombre, mais aussi plus mélodique d’un autre côté, avec de vraies réussites comme ce lourd et plombé « Spooks In the Trees » qui n’est pas sans rappeler « Holy Diver », repris par la DORO des nineties.
De l’autre versant de la colline, on trouve « Broken Dreams », plus subtil et acoustique, et surtout, « Will You Still be There » au parfum étrangement celtique et à l’ambiance éthérée. Mais les SLIZARD ont eu la pertinence de clore les débats sur un burner plus franc, nous laissant trépidant sur le rapide et concis « Slow Motion Suicide ». De l’intelligence dans la composition, de la sincérité dans l’interprétation, ce premier album appelle à une grande carrière pour les californiens, qui pourraient bien être la next big thing en provenance de L.A.
Titres de l’album:
01. Monsters
02. Mr. Hyde
03. Caught Up in the Gears
04. Crack the Whip
05. Skinwalker
06. Watch N' Listen
07. Vampire Zombies
08. Runnin' Towards the Zombies
09. Madness of the Queen
10. Neverland
11. Down By the River
12. Spooks In the Trees
13. Broken Dreams
14. Will You Still be There
15. Slow Motion Suicide
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