Des mots qui sonnent. Tiens, dans un accès de bonté, je vous en donne deux. Smith et Kotzen. Ça a de la gueule non ? Oui vous avez bien lu, Smith et Kotzen. Deux des guitaristes les plus doués et emblématiques de leur génération qui se retrouvent à jouer ensemble sur le même premier album, comme par magie, ou presque. Oui, presque, puisque la magie n’a pas grand-chose à voir dans cette affaire, l’amitié et le voisinage direct s’étant occupés de la rencontre entre les deux hommes. C’est à Los Angeles que les deux surdoués ont fait connaissance, en jouant évidemment de la guitare, comme ça, pour le fun (parois avec un certain Robert Trujillo), avant de s’apercevoir que leurs centres d’intérêt étaient très proches et que se dégageait de cette complicité sincère une envie de musique originale. Nous connaissons bien les deux hommes, les deux guitaristes, les deux chanteurs, qui tout au long de leur carrière sont passé du coq à l’âne sans trahir leurs convictions. Adrian Smith d’un côté, le gunman de MAIDEN, mais aussi leader d’ASAP, de PSYCHO MOTEL, fin soliste, homme de passion depuis le début des années 80. Richie Kotzen de l’autre, tout seul en solo, puis sniper dans POISON, puis en solo encore, pour une pelletée d’albums intéressants et variés, dans MR BIG pour un temps, avant de se réintégrer à un concept via l’extraordinaire WINERY DOGS, et affirmer quel grand musicien il a toujours été. Et ce premier longue-durée des deux complices est une pierre de plus à apporter à son édifice personnel, puisqu’en plus du chant et de la guitare, Richie s’est occupé de la basse, et de quelques pistes de batterie.
Adrian fait ce qu’il a toujours su fairé de mieux. Chanter, composer et jouer de la guitare. Alors, une fois les deux hommes lancés dans le processus de composition, les riffs ont éclaté en gerbes, et les harmonies vocales ont adouci le tout pour lui faire épouser la forme d’un Hard Rock débordant de feeling, parfois légèrement bluesy sur les bords, mais réminiscent de l’amour harmonique que les deux artistes portent à leur instruments respectifs (voix et guitare). Enregistré dans les îles Turques-et-Caïques début 2020, mixé par Kevin “Caveman” Shirley, l’album éponyme a donc bénéficié d’un soin particulier, mais sonne incroyablement frais et spontané. La première impression qui s’en dégage est cette sincérité dans l’interprétation, et ce plaisir de jouer ensemble sans pression, et sans objectif particulier. Adrian a même retrouvé son complice Nicko pour un titre, Tal Bergman (Billy Idol, Joe Bonamassa) s’est chargé des percussions sur « You Don’t Know Me », « I Wanna Stay » et « ‘Til Tomorrow », mais c’est bien l’omnipotent Richie qui a pris en charge le reste du beat. Le résultat est donc évident, et le plaisir procuré immense : les deux géants ont déployé leurs ailes, mais sont restés humbles, et les morceaux s’en ressentent incroyablement, et ce, dès l’entame de « Taking My Chances », lâché en single avant-coureur.
Adrian : « Je pense que Richie et moi nous complétons très bien... C’est un guitariste virtuose, doté d'un grand sens de la mélodie... Les choses se sont naturellement et simplement établies entre nous ».
Richie : « Nous avons trouvé un terrain d’entente basé autour du Classic rock et du Blues... nous venons tous les deux de là... Ça fait un an que nous écrivons et enregistrons ensemble et je suis plus que ravi du résultat ».
Tu m’Elton John…Et s’il est certain que SMITH/KOTZEN sent le Classic Rock des seventies à plein nez, il n’en est pas moins aussi inspiré par les cavalcades instrumentales des WINERY DOGS, au sein duquel Kotzen avait laissé s’exprimer son talent naturel de bluesman du micro. Voix gorgé de Soul, mais attention : Richie est doué, mais son compère n’a rien à lui envier. Adrian chante ici comme jamais, avec profondeur, avec des inflexions rauques dans la voix, et celle des deux hommes se complètent à merveille pour donner corps à ces chansons simples, mais dégoulinantes de prouesses techniques. Toutefois, attention à ne pas prendre ce projet pour une extension des aventures antérieures de Richie, comme « Taking My Chances » pourrait le laisser croire, car malgré sa dextérité à la basse qui singe les glissades de Billy Sheehan, Kotzen a laissé des espaces pour qu’Adrian puisse exprimer son côté moins figé et plus mélodique, sur « Running », tube FM en puissance qui se stabilise vite grungy après une intro technique. On se souvient alors des PSYCHO MOTEL, mais aussi d’un MR BIG plus sombre, sentiment accentué par « Scars ».
Richie: « Je me souviens que « Scars » était l'une des chansons que nous avons écrites au tout début du processus. Il se passe quelque chose de sombre et de mystérieux dans ce morceau que je trouve assez intéressant. Ce serait un excellent morceau pour nous. Pour le jouer en live pour une improvisation de guitare entre nous deux ».
En effet, avec ses guitares acoustiques automnales, et sa longue progression, ce troisième morceau est la première grosse surprise de l’album qui n’en est pas une. Le parfum ZEP, la transpiration SOUNDGARDEN nous rappellent cette époque nineties lorsque les groupes de Seattle reprenaient à leur sauce les grands du Hard-Rock, tout en allégeant l’amertume de soli de toute beauté. Le répertoire est en soi une ode à la variété de ton, à la passion d’un Rock affranchi de toute obligation de rentabilité de légende. Richie est seul, Adrian est loin de MAIDEN, et les deux hommes se lâchent, sans arrière-pensée. « Glory Road » trempe sa plume dans le sudiste pur et dur, « Solar Fire » laisse Adrian s’exprimer pleinement, de façon plus légère, et lorsque les deux voix se rejoignent dans un unisson d’amitié, le frisson est total.
L’association de noms fameux n’a pas toujours donné une musique inoubliable. Les enjeux, les ego, les intentions ont souvent glissé le ver dans le fruit, et il fallait une grosse complicité pour rendre le projet SMITH/KOTZEN viable. Et les chansons de ce premier album aux deux noms sont d’une simplicité exemplaire dans leur structure, mais d’une complexité indéniable dans leurs arrangements. « You Don’t Know Me » pèse Blues dans la balance, alors que « I Wanna Stay » retrouve le parfum acoustique des eighties, lorsque la génération synthé se souvenait avec bonheur de ses aînés.
Son impeccable, interprétation au-delà du sublime, authenticité, ce premier et je l’espère non-unique album des deux hommes donne le sourire, et ensoleille une journée de grisaille. Une musique simple, deux vrais talents à parts égales, et une osmose parfaite. Que demander de plus ?
Titres de l’album:
01. Taking My Chances
02. Running
03. Scars
04. Some People
05. Glory Road
06. Solar Fire
07. You Don’t Know Me
08. I Wanna Stay
09. ‘Til Tomorrow
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