A l’image, ça passe comme une sacrée imitation de HELLHAMMER et GHOST. Un truc improbable qui tient autant du Grand-Guignol que du théâtre japonais. Musicalement, c’est beaucoup plus inhabituel. Un machin bricolé pour parodier la vague Occult Rock qui sévit depuis la fin des années 60 et qui avait trouvé son acmé sur le premier album de COVEN, avant que MERCYFUL FATE et DEATH SS ne s’y mettent. Et en résumé, c’est une très belle surprise, quand on tient compte de la prévisibilité de la production actuelle.
Ils osent même appeler ça du Pop-Doom. Je ne suis pas contre les formules, spécialement lorsqu’elles collent à la réalité. Et croyez-moi, vous ne tenez pas à savoir avec quoi elles collent.
Les VEXING HEX ne sont pas les musiciens les plus prolifiques des Etats-Unis, mais ils font partie des plus originaux et talentueux. Quelques années après leur introduction Haunt, déjà sur Wise Blood Records, les voilà qui reviennent par la grande porte avec une jolie dominante de vert fluo, comme les zombies de Jean Rollin et son Lac des Morts-Vivants. Moins verdâtre que vraiment vert, Solve Et Coagula coagule les tâches de sang sur les costumes, et vous fige dans une position indécente pour mieux vous trousser de son instrumental joyeux, délicieusement mystique, mais concrètement Pop.
Toutefois, ne vous attendez pas au nouveau GHOST, ou à un succédané de HAUNT en version CRAMPS. VEXING HEX possède sa propre identité, qu’il décline tout au long des neuf morceaux de ce disque attachant, qui renifle autant l’arrière-train des seventies que les culottes des nineties. Avec beaucoup de mélancolie, le quintet (Cadaverus, Lord of Dread - guitare/chant, Hastur, Lord of Madness - basse/chœurs, Liminos, Lord of Illusion - guitare/chœurs, Radament, Lord of Despair - batterie/chant et Viscera, Lord of Torment - claviers) nous chante les joies d’être macabre, le plaisir de porter un maquillage en plein été, et le délice d’écouter une radio passant simultanément un tube d’ABBA et un classique de BLACK SABBATH.
Tout est dit ou presque sur l’énorme tube « VViccaphobia ». Sept minutes de savoir-faire, sept minutes de métissage, et un parfum METALLICA/ALICE IN CHAINS/CORROSION OF CONFORMITY produit dans l’Italie des gialli et des fumetti. Le mimétisme est troublant, et une base de Metal musclé sert de repose-pied à un Rock plus souple, mais toujours créatif. Et là est le secret de cette bande hirsute que l’on aurait pu voir dans une version director’s cut de Phantom of the Paradise.
D’ailleurs, l’ombre des CORROSION OF CONFORMITY nineties plane bas au-dessus de Solve Et Coagula. Même propension à jongler entre les styles, à jouer du Stoner sans vraiment l’avouer, et à suinter le whiskey sudiste par tous les pores. Quoi que je ne sois pas certain que les VEXING HEX picolent. Parce que derrière cette imagerie de Barnum traditionnel se cache un soin méticuleux apporté aux mélodies et aux arrangements.
Mais la question n’est pas là. Comment se fait-ce que ces fantômes d’une autre époque ne soient pas encore les rois de la nuit ? « Poison Apple » a pourtant tout du hit qu’on joue sur un vieux poste posé sur une tombe encore fraîche, aux alentours de minuit, avant de s’enfoncer dans un trip morbide, mais amusant et sans danger pour la santé. Comme une drogue sans dépendance et aux effets bénéfiques, Solve Et Coagula se dissout dans l’organisme, et nous montre la réalité en noir, blanc et vert. Des monstres gloutons, des cérémonies païennes avec des tétons cachés, et de petits trolls qui courent dans la forêt pour y retrouver leur maître.
Moyen métrage pour les oreilles, ce second album reste fascinant et sucré/salé jusqu’à la fin. La blague aurait pu tourner court mais le talent de ces compositeurs leur permet de proposer un tracklisting varié, avec des accès psychédéliques, et un vocoder sur le chant (« Sarcophagus », dont le riff syncopé et la basse gironde vous font du pied). Loi du Doom Rock monolithique et mono-expressif, Solve Et Coagula honore les vampires, les goules, les spectres, les démons, les golems et les sorcières, avec tout le respect de série B qui leur est dû.
Metal sans vraiment l’être, salement Pop mais loin des concessions Billboard des eighties, ce second long se déguste avec passion, et laisse un goût de reviens-y dès sa dernière note évanouie. Et c’est justement le très Classic-Rock « Revivified » qui clôt les débats, et nous laisse avec des souvenirs mélodiques qu’on ne pourra jamais oublier.
Poétique, romantique, cryptique mais réaliste, VEXING HEX ose à peu près tout, jusqu’à s’approprier le Boogie de Marc Bolan et des SWEET (« Into the Night », un début de soirée pareil donne la pèche pour aller en enfer). Le look est donc à la hauteur des qualités musicales, avec toujours en contrepoints parfaits ces claviers horrifiques et ces chœurs prolifiques.
Un peu QUEEN perdu chez la Hammer, un peu GHOST qui fait peur à ta petite sœur, Solve Et Coagula est une sensation de parc d’attraction de luxe, qui évite les manèges trop évidents et repeuple sa maison hantée avec de vrais acteurs enfarinés. On a beau savoir que tout est factice, on choisit d’y croire quand même. Et ça fait du bien de retomber en enfance et d’affronter un diable d’innocence.
Les VEXING HEX en ont les mains pleines. Il doit y avoir une relation de cause à effet. Spécial évidemment.
Titres de l’album :
01. Into the Night
02. Besmirched
03. One Thousand Eyes
04. VViccaphobia
05. Solve Et Coagula!
06. Mind Funeral
07. Poison Apple
08. Sarcophagus
09. Revivified
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