Originaires de cette magnifique Suisse, les THOLA peuvent s’enorgueillir d’une belle carrière qui n’accuse que cinq petites années de durée. Mais en cinq ans, le quintet a eu le temps de produire pas moins de trois longue-durée, de qualité égale et d’énergie enviable. Ainsi, WolfBurn en 2017 et Stalking Tender Prey en 2018 avaient posé les bases de la philosophie du groupe, avant que trois ans de silence ne viennent interrompre ces débuts tonitruants et prolixes. Nous attendions justement beaucoup du troisième album des originaires de Brig, déjà séduits par ce Crossover global se permettant de confronter des théories Heavy, Power, Thrash, Speed et même alternatives. En gros, THOLA représentait une échappatoire valable au conformisme ambiant, sans pour autant prendre des risques démesurés. Entre PRIMAL FEAR, METALLICA, CHANNEL ZERO, HELLOWEEN, MAXXWELL, PANTERA, GOJIRA, SCANNER et autres références hautement recommandables, THOLA naviguait à vue, laissant son inspiration le guider dans les eaux des mers de la pluralité.
Conscients qu’ils abattaient là une carte maîtresse, les cinq musiciens (Rolf ‘Rodo’ Studer & Patrick Ambord - guitares, Thomi Rauch - chant, Thommy Ambiel - basse et Sven Imsand - batterie) n’ont pas lésiné sur la marchandise, qui est de premier choix. Avec pas moins de dix morceaux pour cinquante minutes de musique, le groupe a donc lâché la vapeur et les watts, nous proposant une sorte de résumé de son parcours qui permettra aux néophytes de mieux le connaître.
Superbement produit, Somewhere se situe en effet quelque part, en convergence des genres, refusant de se voir accolé une étiquette trop précise. Somewhere, quelque part, mais certainement pas nulle part, et si les premières mesures de « Somewhere » nous écartent étrangement du chemin Metal pour emprunter la voix d’une Dream Pop évanescente, le naturel revient vite au galop, mais ces quelques mesures chantées avec douceur démontrent que le groupe ne crache pas sur l’originalité, sans dénaturer sa philosophie de brutalité.
Brutal, mais musical. Tel pourrait être le leitmotiv d’un groupe éminemment sympathique, qui nous rappelle que la Suisse et la Belgique des années 90 étaient deux pays pourvoyeurs de qualité. Se basant sur un instrumental solide et versatile, mis en relief par les capacités énormes d’un chanteur qui n’a pas oublié la bonne façon d’utiliser ses cordes vocales et son vibrato, ce troisième album fait la part belle à un Power Metal de haute volée, tirant parfois sur la virilité du Thrash, sans toutefois sombrer dans les affres du Groove Metal moderne, trop roboratif et automatique.
Alors, on déguste. On en prend plein la face, puisque la somme d’informations est conséquente, mais on apprécie chaque morceau puisqu’il se distingue clairement du précédent. Et après la violence ouverte de cette entame, « March of the Lost Generation » se replie sur le pouvoir d’un Heavy dur et fédérateur, dans la veine d’un PRIMAL FEAR ou d’un HELLOWEEN contemporain. Beat lourd et emphatique, riffs sombres et sobres, et toujours cette voix qui survole les débats avec une facilité déconcertante. Loin des délires suraigus des spécialistes du genre, Thomi Rauch se rapprocherait plus de la noblesse d’un John Bush, avec ses intonations graves et puissantes. Puissant, le mot est lâché, et l’usine à riffs du duo Rolf ‘Rodo’ Studer & Patrick Ambord tourne toujours à plein régime.
De tout, pour tout le monde, mais pour autant, THOLA n’est ni un souk ni un bazar dans lequel on fouille au petit bonheur la chance. Leur optique est ferme, leur direction claire, et leur amour du Metal sincère. On tombe parfois sur des occasions en or purement Power Metal (« Storm »), ou sur des promos très valables sur un Heavy primesautier et truffé de chœurs fédérateurs à l’allemande (« P.a.r.a.s.i.t.e »). Evitant la lourdeur écœurante des plats germains les plus saucés dans l’acier, les suisses jouent justement en permanence sur le contraste, changent les ambiances au gré d’un break mélodique aux arrangements sobres mais intelligents, avant de reprendre leur course en avant qui les fait cavaler plus rapidement que nombre de leurs concurrents.
Des titres qu’on imagine pensés pour le live, terrain de prédilection du groupe, et il n’est pas difficile d’imaginer l’impact sur scène d’un hymne aussi incontournable que « The Dark Garden ». Construit sur deux ou trois riffs se tirant la bourre, ce morceau est l’un des hauts faits d’un album impeccable, avec cette noblesse de lyrisme qui évite pourtant le symphonique en plastique. Sans jamais se départir de cette puissance remarquable, le groupe parvient toujours à imposer une harmonie entêtante. En résultent des titres faussement simples mais réellement travaillés, qui témoignent du soin apporté aux musiciens à leur travail pendant ces longues années de silence.
L’autre gros morceau de Somewhere est évidemment le pavé central de « X-treme », qui évite l’écueil du ventre mou. En sept minutes, THOLA synthétise PANTERA, ANTHRAX, CHANNEL ZERO, et livre une évolution brillante, qui témoigne d’un éventuel talent progressif à développer.
Jamais lassant, toujours passionnant, constant jusqu’au bout grâce à des astuces de compression sans pitié (« Wish You Well »), ou de ralentissement dissonant à la manière d’un ALICE IN CHAINS repris par Phil Anselmo dans un bon jour sobre (« Where Is My God »), ce troisième album des suisses est assurément leur grand œuvre, et pardonne rapidement ce long hiatus. Un groupe qui n’a cure des tendances, qui ne se préoccupe pas de sonner old-school ou non, et qui finalement, impose sa patte naturellement, grâce à son talent seul.
Du Crossover de luxe, qu’on pourrait voir dans les belles vitrines de Zurich ou Bâle.
Titres de l’album:
01. Somewhere
02. March of the Lost Generation
03. Heroes
04. Storm
05. P.a.r.a.s.i.t.e
06. The Dark Garden
07. X-treme
08. Wish You Well
09. Rage Hard
10. Where Is My God
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