Rogga Johansson se réveille en pleine nuit, parce qu’à la suite d’un cauchemar, il a trouvé un bon riff Death. Du coup, déjà réveillé, il se lève et glisse sur la télécommande. Cet accident lui rappelle un bon riff Death auquel il avait pensé en marchant sur une pièce de Lego la semaine précédente. Il se sert un café, il est trop chaud, et du coup, Rogga pousse un cri qui lui met en tête un riff Death relativement velu. Il prend sa douche, oublie de tourner le mitigeur, se crame la peau, et compose un riff Death dans la foulée avec le rideau de douche. Il sort de la douche, réalise qu’il a oublié le tapis de bain, et grogne en laissant des traces de pieds mouillés sur le sol : voilà une bonne chanson Death à mémoriser. Sur l’écran de la télé, un reportage sur un incendie dans un HLM. Un peu étourdi, il pense avoir lu HM-2 et compose un riff Death en l’honneur des victimes. Le facteur sonne :
« Bonjour M.Johansson, je vous livre les derniers riffs Death que vous avez composés. »
« Merci, combien y-en-avait-il déjà ? »
« Un bon millier, mais en colissimo ».
Content de cette visite, Rogga sait qu’il a de quoi enregistrer au moins dix albums avec ses projets annexes ou principaux, et convoque immédiatement ses acolytes. Arrivent dans l’ordre de réveil et de retard dans le métro Erik Bevenrud (batteur), Kjetil Lynghaug (guitare), Johan Berglund (basse) et Gerhard Felix Stass (chant). Tous s’assoient à table pour prendre un expresso préparé à la Senseo, et attendent les paroles du maître. Rogga, très éveillé malgré la nuit agitée, tourne autour de la table, excité comme une puce sur le dos d’un chat poilu.
« Bon les gars, ça va ? Moi nickel, je vous ai fait venir, parce que ce matin, je me suis souvenu d’un concept album que j’avais composé après avoir glissé dans le vomi de mon chien le mois dernier. Et comme mon cerveau ne se met jamais en mode « off », j’en ai composé un autre sur la déliquescence des livraisons de colis en banlieue de Stockholm. Alors, hop, on part aux Sunlight, et on enregistre ça, parce que j’ai trois autres albums à enregistrer bientôt pour BLOODGUT, DEAD SUN, DOWN AMONG THE DEAD MEN, ECHELON, EYE OF PURGATORY, FONDLECORPSE, FURNACE, GHOULHOUSE, GOD CRIES, GRISLY, HUMANITY DELETE, JOHANSSON & SPECKMANN, LOBOTOMY DEPT, MASSACRE, MEGASCAVENGER, MONSTROUS, NECROGOD, PAGANIZER, PERMADEATH, PILE OF SKULLS, PUTREVORE, REEK, REVOLTING, RIBSPREADER, ROGGA JOHANSSON, SEVERED LIMBS, SVITJOD, THE CLEANER AND MR. FILTH'S VAN MURDERS, THE DEAD COLD. Magnez-vous à finir le croissant pur beurre »
Tout le monde se met en route, et tout le monde joue les parties écrites par le leader qui connaît les tenants et aboutissants du Swedish Death encore mieux que les mecs d’ENTOMBED et DISMEMBER. Le tout va très vite, à peine une semaine, et le quintet repart avec un second LP sous le bras, quasiment identique au premier, The Darkside, sorti il y a déjà trois ans, et ayant déclenché des réactions plus que mitigées. Pourtant, Rogga se disait qu’avec un CREMATORY au chant, STASS allait casser la baraque, et devenir la tête de gondole de ses productions. Il y a avait de quoi avoir de l’espoir, puisque le line-up était solide, mais c’était sans compter sur l’incapacité du guitariste omnipotent à s’extirper de son obsession pour le Death suédois le plus formel et traditionnel. Pourtant, il s’est sorti les doigts du nez, à expurgé sa créativité de ses riffs les plus évidents, n’a conservé que les licks les plus accrocheurs et les syncopes les plus systématiques, pour accoucher d’une suite un peu plus alléchante que l’original. Sauf qu’encore une fois, ce qui est une évidence depuis des années, même via STASS, Rogga fait du Rogga et ce projet est indissociable du reste de sa production massive et n’est qu’un simple album de Death vintage de plus, avec ses qualités (toujours les mêmes) et ses défauts (évidents, dont la linéarité, la répétitivité, et le manque d’audace).
Alors évidemment, les néophytes ne connaissant que de loin la productivité du bonhomme trouveront Songs of Flesh and Decay méchamment séduisant et morbide. Et pris à part des autres groupes du guitariste, il faut reconnaître que ce deuxième LP de STASS tient largement la route, en tant qu’hommage aux grands anciens. Mais lorsque dans l’année, vous avez déjà chroniqué plusieurs albums des groupes du bonhomme, et que vous atteignez décembre sans y avoir laissé vos esgourdes, vous commencez à vous lasser et à manquer de formules toutes faites pour parler d’un énième LP lâché sur le marché. Certes, Rogga est attachant, c’est un passionné, mais tant qu’il refusera d’aérer quelque peu son inspiration, il sera condamné à tourner en rond, ce qui n’a pas l’air de le gêner outre mesure.
Moi je veux bien, après tout, il ne fait de mal à personne, mais l’apport de Felix au chant ne confère pas vraiment de plus-value à STASS, qui sonne comme n’importe quel autre concept suédois, et la voix du chanteur se noie dans un déluge de riffs si convenus qu’on est tenté de les rendre à ENTOMBED sans demander la monnaie. Alors, à vous de voir si cet album mérite votre attention, d’autant qu’en sus des délires de Rogga, 2020 a été salement chargée en albums vintage reluquant les fesses des musiciens de Stockholm des années 90. Bref, un épisode de plus dans la sitcom Rogga Johansson, qui demain se réveillera avec un riff Death dans la tête, et qui prendra son petit déjeuner avec son ordi portable, pour être certain de ne pas oublier une idée qu’il a déjà eu cent fois. Mille fois. Deux-mille fois. Bref, j’ai arrêté de compter.
Titres de l’album:
01. Dreams of Rotting Flesh
02. Forest Of Bony Fingers
03. Beneath a Darkened Moon
04. I Work At Night
05. Sounds Of Terror
06. Fear Of The Living Dead
07. As The Seasons Bleach Your Bones
08. Skin That Peels Away
09. The Skeletons Are Ready
10. Hatchet Lover
11. The Revenge Of The Bog (Sounds Of Terror II)
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