« Mallory sans plus attendre, a fermé les yeux sur ses choix, a livré tous ses atouts à la plus belle des trois, un nouveau chemin qui brise la chaîne, un regard qui mène vers autre part, une astuce qui lui soulèvera l’humeur, direct en plein cœur… »
Mallory/ MALLORY ne poursuit plus son chemin que derrière les barreaux d’une prison mexicaine, et rêve d’ailleurs, sans rien regretter de son passé, mais sans rien savoir de son avenir…proche ou non.
Elle se laisse porter par les accents d’une musique sortie de nulle part qui résonne dans sa tête, et que les autres codétenues entendent aussi, une musique libertaire qui refuse et réfute les principes de frontières, de limites et de cloisonnement…Pourtant, les murs de sa cellule sont bien tangibles, mais se meuvent sous son regard perdu dans un lointain qu’elle ne voit pas.
Est-ce la fin de son aventure ou juste le début d’un nouveau chapitre qu’elle peine encore à écrire, les chaînes aux poignets et l’âme en balance ?
Les questions s’accumulent et le film prend une pause, sans prendre la pose…Toujours authentique, western urbain né un jour, quelque part à Paris, lors de cette fameuse rencontre entre une aventurière et des musiciens aventureux…
Il y a un peu plus d’un an, l’héroïne de l’impossible affrontait ses premiers points de suspension, et se laissait guider dans l’impasse par le quatuor parisien qui lui avait emprunté son nom, sans savoir vraiment s’il allait épouser plus que son destin, fantasmé, imaginé, mais concrétisé artistiquement via des albums, pleins, ou entamés, comme ce Sonora R.F Part I que personne n’a oublié, et surtout pas eux…
Au moment de raconter la suite de la légende naissante, Phil, Jé, Mat, Twist avaient le choix, comme toujours. Continuer de suivre ses traces dans le même état d’esprit, ou changer d’options et régaler leur public d’un follow up perdu sur des routes différentes.
Ils ont fait le choix de ne pas choisir, et de rester sur la leur, de continuer à mélanger leurs influences, perso et plus empruntées, incrustant au fer rouge le Grunge dans le Rock sinueux des 70’s, manipulant le Stoner en l’étirant comme un élastique piqué aux RED HOT, et invitant Josh Homme aux agapes de LED ZEPPELIN, pour un banquet organisé en l’honneur d’un style viscéral et survolé, comme si tous les genres et toutes les époques étaient nécessaires à évoquer l’histoire de cette femme pas si perdue que ça dans les méandres de la musicologie instinctive et spontanée, se lovant dans les bras de Bertrand Cantat tout en regardant par-dessus l’épaule de Paul Kossoff.
« Tu veux t’extirper, t’arracher de ton corps, quitter ton propre poids, ne plus jamais redescendre, prendre un tournant décisif, hurler à l’infini »
Mallory et MALLORY continuent donc leur balade dans ce Mexique plombé par un soleil plaqué, et réchauffent leur musique/conte d’inflexions toujours plus introspectives et pourtant ouvertes sur un univers de plus en plus vaste, métonymie d’une femme qui sera à jamais affranchie de sa condition, même bloquée par des barreaux de fer et des murs de béton.
Les quatre parisiens sont comme elle, ils se moquent de savoir qu’ils ont un rôle bien précis à jouer, et jouent les mouches du coche en étant exactement là où on les attendait, sans avoir prévu de bouger. Leur Rock, teinté de Boogie, d’Alternatif, de Stoner, de Hard-Rock est toujours aussi bouillonnant, évoque les DOORS et LED ZEP (« Dilemna »), la scène française sevrée de poésie brute Léo Ferré des années 90 (« Day 257 »), pique les plans coulés et les glissandos Funk de John Frusciante (« So Wet »), restent les pieds dans la nostalgie tout en laissant leurs cheveux voler dans un vent de puissance lyrique intimiste, qui réduit la grandiloquence à une impudeur qui leur est propre (« Cheveux Noirs »).
Ils sont ce qu’ils ont choisi d’être, des hommes qui font partie d’un tout, d’une histoire qu’ils ont inventée mais qui finalement leur échappe pour permettre à son personnage principal d’exister dans nos cœurs, en dehors du cadre de ce film musical qu’ils ont commencé à tourner il y a quelques années.
Mallory défie MALLORY, et brûle la pellicule d’une moue boudeuse pour s’extirper de ce Sonora R.F Part II, travaille son expression en utilisant un français de circonstance, plus volontiers à même d’incarner ce qu’elle ressent, loin de nous et pourtant si proche…
« Elle passe le temps à se mentir, enfermée six pieds sous terre, tout en rêvant de partir, quitter la stratosphère, sans se coller le vertige ».
Et finalement, ce vertige, des sens ou de l’innocence perdue, c’est nous qui l’éprouvons au moment d’écouter ce nouvel album des parisiens, qui confirment qu’ils ont vraiment trouvé une place à part sur la scène musicale actuelle, tout en recyclant des idées qui leur sont chères.
Ils restent dans une logique entamée dès le début de leur carrière, et qui se trouve encore plus affirmée sur ce deuxième volet d’un diptyque qu’on dévore comme un roman US des légendes du créneau, avec une lucidité enivrante en lieu et place des pilules que les mecs gobaient alors avant de coucher sur papier leurs délires.
On sent le soleil cramer notre peau, on respire l’air vicié des prisons mexicaines, on sent les mots d’une femme captive rebondir dans notre imaginaire, comme rebondissent les notes de Jimmy Page, les volutes de chant d’Eddie Vedder, les riffs de Josh Homme et on fantasme…cru et réaliste puisque leur musique, tout aussi onirique qu’elle soit, dépeint un monde bien tangible.
Perte de repères, abandon de soi, et finalement, la tentation de ne pas se relever et de s’écrouler aux côtés de Mallory pour ne plus jamais se réveiller.
Pourtant, la tâche des MALLORY n’était pas aisée…Il fallait trouver le point de jonction entre les deux parties de ce chapitre, tout en projetant l’auditeur plus loin. Retrouver les impulsions de l’année passée sans les répéter…Alors, ils ont opté pour un français plus présent dans les textes, mais pas dans l’inspiration, toujours tournée vers l’Angleterre ou les USA, et se permettent même d’en taquiner les boogiemen les plus chevronnés sur un plastronnant « Twenty Legs », qu’un Country King de l’Arizona pourrait bien leur envier au détour d’un bal organisé. On pense à Paul Personne qui taquinera la steel de Ry Cooder, dans un ballet aux effluves alcoolisées, pas si loin de la frontière mexicaine que ça, ou tout simplement dans une salle paumée de l’autre côté du périph’…
Leur poésie fait toujours mouche, titillant les vers des NOIR DESIR et ceux de Raphael même, pour un « Cheveux Noirs » qu’on imagine plus facilement de jais, assombris encore plus par la noirceur d’une pièce de quelques mètres carrés qui pue la sueur et la peur…de la mort.
« Allez, on se l’refait, cette fois, c’est toi qui tourbillonnes, et qui te retrouves dans mes airs »
On se l’refait quand vous voulez les mecs, on est tous amoureux d’elle, même si personne n’osera l’avouer devant vous. Au Mexique ou ailleurs, d’ailleurs…
Titres de l'album:
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09