Mieux vaut tard que jamais, épisode 125. Cette fois-ci, parlons plutôt de miracle que de patience, puisque le groupe qui sort son premier album aujourd’hui n’a jamais eu l’occasion de le faire durant sa jeunesse. Formé en 1983, le collectif danois METAL CROSS a vécu une première partie de carrière de cinq ans, ne sortant que deux démos de son vivant, Crucifying the Virgins en 1986 et M.A.D.H.O.U.S.E. en 1988. Anecdotiques, voire inconnues pour le grand public, ces deux maquettes n’en ont pas moins marqué l’underground danois jusqu’à l‘os, et ont acquis un statut culte avec les années, à tel point que le quintet a remis le couvert en 2014, profitant d’une compilation dévoilant l’intégralité de son œuvre.
Mais en 2022, nous parlons d’un véritable nouvel album, mis en chantier après la participation du groupe à divers festivals, durant lesquels ils ont rejoint pour l’occasion leurs vieux amis d’ARTILLERY avec lesquels ils avaient croisé le fer des décennies plus tôt. Un nouvel album constitué de nouveau matériel, mais toujours symptomatique de la démarche purement Heavy Metal développée durant les eighties. Et après quelques ajustements de line-up, et l’arrivée d’un nouveau chanteur, le groupe est fin prêt à écumer toutes les salles de l’underground, pour les mettre à feu et à sang.
Soul Ripper est donc une solide affaire de Heavy Metal priestien, avec guitares tous crocs dehors, rythmique tonitruante, et chanteur puissant et lyrique, comme l’exige la tradition. Aujourd’hui épaulés par la structure From The Vaults, subdivision du leader danois Mighty Music, les membres de METAL CROSS peuvent y croire, et se laisser une seconde chance très valable. Michael Steen Sørensen (guitare lead), Peter Mogensen (batterie), Jon Lybæk (guitare rythmique), Ole Quist (basse) et Esben Fosgerau Juhl (chant) se donnent donc à fond et jouent un petit jeu traditionaliste tout à fait digeste et enthousiasmant, soignant huit compositions nerveuses, viriles, aux motifs classiques, mais à l’énergie palpable.
Sans s’asseoir sur sa réputation dite mythique par son label, le groupe a donc tout fait pour convaincre les fans d’un Metal incorruptible du caractère nécessaire de sa reformation, et délivre une prestation au-dessus de tout soupçon, via des morceaux qu’on pressent brûlants en conditions live. Doté d’un son tout à fait performant et profitant d’une certaine modernité dans l’épaisseur (la section rythmique est particulièrement avantagée avec des graves vraiment souples), ce premier album que plus personne n’attendait délivre donc le message que l’on espérait de lui : le Heavy Metal formel n’est pas mort, et a encore de beaux restes.
Si bien sûr, tous les thèmes sont d’usage, ils n’en sont pas pour autant usagés. On comprendra facilement que les riffs utilisés sont tous éprouvés, mais les musiciens insufflent tant de passion dans leur jeu qu’on accepte leur allégeance, et la puissance dégagée par certains titres en remontre à bien des groupes beaucoup plus établis qui se contentent de recycler à intervalles réguliers leur formule à succès. Il n’est d’ailleurs pas interdit de comparer Soul Ripper au dernier ACCEPT, la standardisation du son en moins, puisque les deux groupes partagent cette vision d’une musique incorruptible, coulée dans l’acier le plus pur, mais allégée de chœurs mélodiques et passages harmoniques très agréables en oreilles (« Memento Mori »).
Entre Hard-Rock vraiment efficace et catchy et Heavy sans compromis, METAL CROSS prend une belle revanche sur le destin, et s’offre enfin son moment de gloire. En profitant de la distribution d’un label bien implanté en Europe, les danois vont enfin pouvoir partager leur musique avec le plus grand nombre, et gageons que les Heavy Metal kids vieillissants craqueront pour l’allant de « My Time », qui en dit long sur l’envie de revanche.
Entre saillies imposées en format raisonnable, et longues litanies évolutives, le quintet navigue à vue, et fait preuve d’un indéniable panache dans l’agencement des idées. Et si leur label les propose volontiers aux fans d’ARMORED SAINT, RIOT, METAL CHURCH ou ARTILLERY, la comparaison avec le groupe de John Bush n’est pas si incongrue. En effet, on trouve pas mal de similitudes entre l’ARMORED SAINT le plus contemporain de Win Hands Down et un morceau comme « Soul Ripper », même si l’influence majeure reste évidemment celle du PRIEST, le premier à flouter les frontières entre des sous-genres pas encore étiquetés.
Du Heavy à l’américaine qui joue le Heavy à l’européenne, un juste retour des choses, mais surtout, de vraies chansons, et pas uniquement une collection de riffs. Les mélodies, simples, sont travaillées et justement placées, et soulignons le travail accompli par le nouveau chanteur Esben Fosgerau Juhl, qui permet parfois à ses collègues de tutoyer les cimes autrefois gravies par SANCTUARY.
Un comeback inespéré donc, mais tout sauf gratuit. Et lorsque les premières notes de « Vernal Equinox » résonnent, la tension est déjà à son comble, et les poings fièrement levés. METAL CROSS a donc tenu la route sur la longueur, et valide son existence. A l’image d’un TITAN revenu du royaume des morts, METAL CROSS peut relever dignement la tête et se sentir à l’aise dans sa nouvelle époque. Une première page bien écrite qui appelle des chapitres ultérieurs qu’on espère aussi prenants.
Titres de l’album:
01. My Time
02. Soul Ripper
03. Written In The Sand
04. Fall Of Cimbria
05. Distasteful Party
06. Memento Mori
07. The Drone
08. Vernal Equinox
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