Bon, inutile de se la raconter, le fait que Tave Wanning soit une vocaliste au physique avenant n’est certainement pas étranger à mon intérêt envers le groupe qu’elle mène de voix de velours et d’acier. Mais outre son visage d’ange et ses longs cheveux à la Rapunzel, la demoiselle vocalise d’enfer, et les musiciens qui l’entourent sont loin de faire de la figuration…
Mais bon.
Lorsque les yeux sont autant rassasiés que les oreilles, pourquoi résister ? Et le tout portant le sceau noble du Hard Rock Suédois, l’hésitation n’est pas de mise, alors craquons ensemble je vous prie pour le second LP des scandinaves d’ADRENALINE RUSH, qui en effet, vous en donnent deux/trois poussées de leurs hymnes enflammés et de leur passion Hard-rockisée endiablée.
Stockholm, quintette (Tave donc au chant, Sam Soderlindh & Alexander Hagman aux guitares, Joel Fox, basse et Marcus Johansson – batterie), une carrière débutée il y a cinq ans qui vient se lover dans le giron des nounous de Frontiers, de quoi mettre l’eau à la bouche, une fois quelques précisions précisées. Non, ADRENALINE RUSH n’est pas la dernière sensation AOR scandinave à la mode, mais bien un véritable groupe de Hard tendant même vers un Heavy de Viking, aiguisé de guitares en acier trempé, et rythmé de pulsions basse/batterie bien cognées.
Ceci étant dit, la mélodie n’est pas non plus honnie, comme de nombreux titres vont vous le prouver.
Et si la pochette de Soul Survivor joue sur les indéniables charmes de dame Wanning, ça n’est certainement pas pour cacher un éventuel manque d’inspiration ou d’intensité dans le ton, puisque ce second album retrouve l’allant et le lyrisme de meilleurs efforts de Jorn LANDE, de DIO, et autres chantres d’un gros Heavy Rock qui ne rechigne pas à faire preuve d’une certaine sensibilité dans l’emphase.
Lyrisme, puissance, harmonies, coups de fièvres, les éléments sont tous là, dans l’ordre ou le désordre, et en dépit d’un classicisme formel indéniable, et de quelques réminiscences de la scène Heavy symphonique, cette seconde marche gravie par les Suédois les fait franchir un nouveau palier, et les rapproche du sommet de la production Européenne en termes de musique riche et brillante.
Pour cette nouvelle production, Tave a voulu s’éloigner de son répertoire initial pour durcir le ton, et il est certain que Soul Survivor est bien plus Heavy que son éponyme aîné. Entre les changements de line-up (Sam et Joel remplacent donc Ludvig et Soufian à la guitare solo et la basse), le travail en duo créatif avec Fredrik Folkare (FIRESPAWN, UNLEASHED) à la composition, et la production tendue signée Erik Martensson (ECLIPSE), tout respire et crache le feu du dragon sur cette fausse suite qui présente un nouveau visage, plus mur, aux expressions plus dures, et au discours plus sûr. D’ailleurs, Tave déclare elle-même être responsable de ce changement en ces mots :
« Je ne voulais pas refaire un album comme le premier. J’ai grandi depuis, je me suis délocalisée, et je pense que l’album reflète ces changements. Les nouveaux morceaux complètent les anciens, sans les remplacer, ils apportent une nouvelle dimension, et nous offrent un spectre plus large de chansons pour les concerts ».
Et après cinquante et quelques minutes d’écoute on comprend assez rapidement que les prochains gigs d’ADRENALINE RUSH seront explosifs, puisque l’emphase a été mise sur l’efficacité, la rapidité et l’agressivité, au détriment de la douceur et de la modération en fleur.
Outre un son à décoiffer Victoria de Suède, avec une batterie au son profond, des guitares qui laminent les tympans en fusion, et des compos qui visent le cœur d’un allant frondeur et d’un entrain tapageur, tout a été pensé pour frapper fort en live sans que le tout ne sente trop le réchauffé.
Certes, le Heavy classique et le Hard-Rock typique ont une place de choix et de roi sur Soul Survivor comme le démontrent des burners impitoyables tels « My Life » et sa cadence d’abattage impressionnante, ou « Breaking The Chains », qui nous transporte trente ans en arrière, lorsque le petit lutin DIO hurlait son « Holy Diver » pour payer ses impôts (bien que le refrain rappelle le EUROPE le plus dru), mais la nuance n’en est pas pour autant absente, bien que moins mièvre et romantique que sur le précédent LP.
Tave a donc voulu cogner du poing sur la table pour prouver son allégeance à la cause Metal, et remporte son pari haut la main grâce à une poignée d’hymnes qu’on s’imagine très bien reprendre de concert en concert.
Et même si les gimmicks sont parfois un peu voyants et délicieusement rétrogrades (« Shock Me », bonjour le gras qui coule et les chœurs qui déboulent, merci SAXON et MASTERPLAN), on se laisse embringuer dans cette valse folle à quatre temps, qui use du binaire incandescent pour nous brûler les pieds sur des charbons ardents.
Pas de quoi hurler à la prise de risque maximale, mais largement de quoi réveiller notre instinct animal. Pour preuve, cette doublette d’ouverture centrée sur « Adrenaline », qui crache les tisons comme un KROKUS de Headhunter dopé aux amphétamines, et « Love Like Poison » et ses guitares syncopées Heavy qui laissent place à une basse gironde avant de permettre à un refrain fédérateur d’exploser sans retenue.
Et si le quintette ne parvient pas souvent à transcender son formalisme pour en dépasser les limites parfois contraignantes (« Don’t Wake Me Up », dans un style Heavy allemand baignant dans un Rock à la SURVIVOR encore tiède, était parfaitement dispensable), ce même désir de ne jamais s’aventurer hors des chemins balisés les pousse à composer des titres qui bastonnent grave pour compenser leur manque de témérité (« Wild Side », c’est convenu au possible, mais ça tire sur les muscles dans un registre Heavy Sleaze assez incisif).
Evidemment, les musiciens donnent tout ce qu’ils ont, avec une mention spéciale pour le nouveau venu Sam Soderlindh qui soloïse toujours pertinent, et Tave exploite toutes les possibilités offertes par son gosier au registre assez limité, et finalement, Soul Survivor est un album qui profite d’une énergie qui ne se dément jamais pour s’imposer, un peu comme ces disques des années 80, dont on connaissait chaque note avant même de les avoir écoutés, mais qui nous séduisaient quand même de leurs rythmiques empesées et de leurs riffs calibrés.
Propre, puissant, mélodique et racé, ce second album d’ADRENALINE RUSH ne s’adresse évidemment pas aux furieux de la fusion sans frontières, ou aux allumés de l’avant-gardisme enfumé, mais bien aux amoureux d’un Hard’n’Heavy respectueux d’une certaine charte de qualité.
Et puis si Tave est agréable à regarder, elle l’est aussi à écouter. Encore plus même. Alors pourquoi s’en priver ?
Titres de l'album:
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21/11/2024, 08:46
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