« Il tourne, il tourne, et tournera toujours, Mesrine, jusqu'au jour où vaincu en animal blessé, Mesrine, il tombera à terre et se laissera crever. »
Les vrais auront reconnu les mots de Bernie, qui chantait si bien le destin du monte-en-l’air le plus recherché de la France de Giscard, tombé sous les balles d’un traquenard à un feu rouge de la porte de Clignancourt, le 2 novembre 1979. Sauf qu’aujourd’hui, nous n’allons pas parler du bandit le plus célèbre de l’hexagone, mais bien d’un de ses homologues canadiens, qui n’a pas grand-chose en commun avec lui, mis à part une vie consacrée à la violence…musicale s’entend. Les MESRINE québécois ne sont absolument pas des ennemis publics numéros un, mais plutôt des amis publics sans numéro, qui rodent le leur depuis la fin des années 90, puisque leur naissance remonte à la belle année 1997. L’idée de départ du combo ? Simple, jouer un Grind truffé de D-beat de tradition, histoire de respecter les goûts du line-up d’origine (Fred - guitare, Dan – batterie et Crocko - basse/chant), leitmotiv qui n’a pas changé en 2017, vingt ans après leur naissance. Il faut dire que le désormais quatuor (Dan Charge – batterie, Fred End – guitare, Jack – guitare et Steve « le barbu » - chant) connaissent bien le créneau, en fans avertis, mais aussi en acteurs de la scène, qu’ils arpentent dès qu’ils le peuvent histoire de propager leurs effluves bruitistes un peu partout dans un rayon de cinq milles kilomètres. Je ne vais certainement pas me fatiguer à aller plus en avant dans leur bio, disponible sur leur site officiel (oui, parce qu’ils en ont un les sagouins), d’autant plus que ça n’est pas ce qui vous fascinera le plus à leur propos.
Je pourrais, et je vais d’ailleurs, juste préciser que les malandrins aiment bien partager des faces avec leurs voisins, puisqu’on compte dans leur discographie touffue de quoi remplir des étagères déjà repues, trente-trois splits à leur actif, ce qui en fait quelque part des champions en la matière. Ils ont d’ailleurs commencé leur carrière par cet exercice sans frontières, en signant un 7’’ en compagnie des ROT, ce qui en dit long sur leur réputation, qui aujourd’hui en fait des cadors de l’extrême, qui n’ont pas l’intention de lâcher la pédale. Notez aussi sur vos tablettes que les marsouins ont déjà tenté le coup du LP à quatre reprises (Going To The Morgue, joyeux en 2001, I Choose Murder, heureux en 2005, Unidentified, curieux en 2007 et Obsessive Compulsive, tortueux en 2010), tétralogie que vient compléter ce Source Of Hatred qui n’a pas changé d’un iota leur philosophie. Laquelle ? Toujours la même, jouer un Grind gras à l’ancienne, agrémenté d’une touche de Death et de Crust, mais qui reste aussi analogique que les bandes master de Scum, et qui nous enthousiasme de son ton enjoué et délicatement relevé. Inutile de dire que les fans du genre seront, et sont déjà comblés, puisque ce premier LP en sept années fait preuve de conviction, et qu’il se hisse au rang de classique sans trop tirer sur la corde. Il est tellement parfait dans son créneau BRUTAL TRUTH/NASUM qu’on pourrait presque le prendre pour une compilation Best-Of, de celles dont rêvent les ROT, ASSUCK et autres fanatiques du blast qui pique…Mais non, il s’agit bien d’un nouveau mètre-étalon, qui place la barre de la bestialité paillarde assez haut, et qui se permet d’évoquer le Grind typiquement US tout autant que le Crust/D-beat scandinave.
Tout ça fait évidemment beaucoup de bruit, mais n’est jamais gratuit. D’abord, parce que les mecs ont un background solide et connaissent la chanson, et surtout parce que les riffs sont taillés dans le gras du cochon, et vous assomment des cheveux au menton. Ici, on joue du Grind parce qu’on adore ça, et pas parce qu’on ne sait pas faire autre chose. Alors, entre précision rythmique diabolique et thèmes héroïques, tout le catalogue de figures imposées est passé en revue, avec brio bien sûr, mais surtout une morgue qui confine ces olibrius au rang d’esthètes du plan qui tue. Les originaire de Québec n’ont pas adouci leur dosage avec les années, et continuent de tout défoncer, en s’inspirant de la gravité ultime des NAPALM DEATH qu’ils incrustent de force dans un cadre TOTALITÄR, le tout bien tassé dans la pipe pour vous arracher la gorge et vous faire casser la vôtre. On reconnaît des riffs que les NASUM auraient pu nous refourguer au détour d’un Grind Finale mémorisé, mais aussi quelques réminiscences discrètes de l’œuvre du CARCASS la plus complète, tout du moins celle des deux premiers LP, sont le sang Gore dégouline parfois sur les côtés. Au milieu, ça joue, épileptique, ça bourrine, épidermique, mais c’est tellement entraînant et enthousiasmant qu’on en vient presque à regretter de devoir tout arrêter une fois la demi-heure sonnée. Nous le sommes aussi d’ailleurs, devant tant de débauche euphorique, et impossible de résister aux vingt-trois nouveaux hymnes troussés par les canadiens déchaînés. Dan Lilker n’y retrouverait pas ses petits, et vous non plus, puisqu’ils sont déjà convertis par ce Grind débridé qui flirte parfois avec les sommets d’une ultraviolence assumée.
Mais ils le disent eux-mêmes, « nous refusons les compromis et nous ne suivons aucune scène ou tendance ». Alors, s’ils restent fidèles à une éthique et une démarche, inutile de leur reprocher quoi que ce soit, puisqu’ils ont l’honnêteté de leurs arguments. Qui sont probants, et qui prouvent encore une fois que le Grind bien exécuté peut-être aussi jouissif que n’importe quelle giclée. Celle prodiguée par Source Of Hatred risque par contre d’entacher vos draps de lit, ou de coller les mouches sur la tapisserie. Les MESRINE ne sont donc pas vraiment des animaux blessés, mais ne s’arrêteront jamais de tourner. Comme la terre d’ailleurs, qui se réjouit de leur retour inopiné.
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09