Accueillons-donc des nouveaux venus dans la grande famille Metal européenne, qui aujourd’hui nous proposent leur premier EP mélangeant plusieurs courants pour les fondre en un seul.
C’est donc avec grand plaisir que je vous introduis aux joies de Sovereign, premier EP des espagnols de DEADWOOD TREE, quintette de Palma de Majorque, Baléares, qui dans un créneau de Sludge à tendance Doom ne rechignant pas à franchir la frontière d’un Post Metal lourd et compact, s’impose en cinq petits morceaux.
Je l’avoue, une fois de plus, c’est la pochette qui m’a aiguillé vers la musique et non l’inverse, et je salue donc en préambule le fabuleux travail graphique de Gonzalo Aeneas, que je vous invite d’ailleurs à admirer en jetant un coup d’œil à sa page officielle du même nom.com.
Une étrange et fascinante créature rousse sur un vestige de trône de pierre underwater, le regard fixe ignorant les murènes et autres poissons passant près d’elle, quelques épées plantées dans les bas-fonds, et surtout, de l’admiration et des interrogations.
Que peut donc cacher cette splendide œuvre qui annonce le meilleur tout en pouvant abriter le pire ?
Comme je l’ai plus ou moins dit en préambule, ce quintette (Curro Maestre – chant, Gonzalo Æneas et J. Olivencia – guitares, Isidro Moron – batterie et Joan Mayol – basse) semble obsédé par une forme mouvante de Sludge qui peut parfois se vouloir aussi inamovible et incolore qu’un Doom vraiment oppressant, tout en taquinant le spectre lumineux d’un arc-en-ciel Post Metal assez abrasif, mais toujours mélodique.
Difficile donc de situer les DEADWOOD TREE, même si ces cinq morceaux donnent quelques indications assez précieuses.
Cinq morceaux seulement, mais une vraie variété de ton, des changements qui ressemblent plus à des variations sur un même thème, et pas mal d’intelligence de propos. Certes, la pesanteur et la lenteur semblent être des obsessions évidentes, mais l’utilisation qu’en font ces espagnols n’est pas inintéressante, dès lors qu’ils la mâtinent d’impulsions nerveuses et de breaks assez inventifs et soudains.
Ainsi, l’ouverture «Afterglow » vous aiguillera sur une vraie/fausse piste avec ses cassures, son chant hurlé façon Post, et ses guitares dissonantes. On pense alors à une adaptation Sludge des standards d’UNSANE, avec un tempo général ralenti, mais pas écrasé, et surtout, des incantations vocales assez effrayantes. Amertume mélodique, rythmique atypique, on se demande à ce moment-là où les choses vont nous mener, jusqu’à ce que « Abnova » entre en scène et casse le moule à peine formé.
Influences MY DYING BRIDE, VIDA, ORTHODOX, pour une longue litanie de plus de six minutes, qui malgré un tempo martelé parvient à garder une certaine légèreté, pour mieux symboliser la beauté dans la douleur. Certes, le développement est classique, mais les espagnols ont le mérite de ne pas rester figés sur une trame plombée, en s’y accrochant comme une dernière bouée avant la noyade fatale.
« Canaan » avance à pas prudents sur la même ligne d’horizon, tout en assombrissant quelque peu son ciel d’un Doom à la CATHEDRAL. Riffs à la limite d’un BM lacéré, chant qui va puiser dans ses ténèbres la gravité requise pour quelques grognements effectifs, et lente procession qui profite d’un surplus de puissance conféré par une double grosse caisse apathique et épuisée…
« Larvae » suggère une accalmie amère avec ses arpèges acides, qui se laissent avaler goulûment par des percussions, avant que les DEADWOOD TREE ne fassent la jonction entre leurs différentes options, réunissant en un même élan le Sludge poisseux, le Doom souffreteux et le Post Metal lumineux.
Dernière salve « officielle » de cet EP (la version 12’’ ne contient en effet que quatre morceaux), c’est une conclusion synthétique qui résume assez bien la vision de biais d’un quintette beaucoup moins prévisible que bon nombre de ses homologues encore traumatisés par le SAB’.
En bonus digital, le groupe nous offre un épilogue qu’il eut été dommage d’occulter, avec un « Son Of Myself » qui cette fois-ci semble dériver, porté par des courants à la NEUROSIS/CULT OF LUNA, sans pour autant sacrifier la précision à la contemplation.
Du Post, Sovereign n’a retenu que les mélodies étranges et l’ampleur d’influences, qu’il applique à une structure plus Doom que Sludge. Mais l’équilibre est relativement intéressant et finement développé, même si certains réflexes gagneraient à être atténués.
Je vous conseillerai évidemment de vous procurer la version vinyle de cet EP, ne serait-ce que pour cette fabuleuse pochette de Gonzalo Aeneas, qui comblera aisément le vide créé par le titre bonus laissé sur le carreau.
Pour dix petits euros, il serait dommage de se priver d’une fine tranche de Doom/Sludge ibère, peut-être annonciatrice d’un renouveau de la scène locale.
Titres de l'album:
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