Si d’aventure vous rêviez en secret de savoir comment pouvait sonner ASPHYX lorsqu’il reprenait en secret du ENTOMBED, alors ne rêvez plus, la réalité a rejoint vos fantasmes les plus enfouis. En effet, il vous suffit pour avoir la clé de cette énigme d’écouter le second album des bataves de BURIAL REMAINS, qui ne font rien en effet pour cacher leur fascination pour la scène Death de l’orée des années 90. Evidemment, les noms mentionnés ne suffisent pas à baliser le terrain couvert (quoique…), et on pourrait ajouter à l’équation ceux de PESTILENCE, DISMEMBER, SINISTER, UNLEASHED et quelques autres, histoire de se replonger dans l’une des légendes les plus fascinantes de l’extrême. Cautionné par le label national Raw Skull Recordz, Spawn of Chaos est donc une solide affaire de classicisme avoué, et nous enivre de ses sonorités glaciales et de ses riffs si connotés HM-2. On se demande même à quel moment nos oreilles vont tomber sur le séminal cri « But Life Goes On » de Lars Goran Petrov tant la ressemblance est frappante, et pourtant, ces musiciens au redoutable CV parviennent à retenir notre attention sans rien faire d’autre que de la copie carbone intelligente et ouverte. Fondé en 2017 par des piliers de la scène des Pays-Bas, BURIAL REMAINS n’a pas traîné pour nous exposer les fruits de sa réflexion, et c’est dès 2018 que leur premier effort heurta le marché, ce Trinity of Deception qui posait les jalons de la nostalgie sans ambages. Peu ou pas d’évolution depuis l’année dernière donc, et un copié/collé des meilleures recettes déjà employées, et piquées dans les manuels suédois de la période 89/92.
Encore un jet de bile old-school donc, mais l’un des meilleurs du cru. Vous pouvez faire confiance à ce quatuor infernal (Danny - basse, Wim - guitare/chant, Philippus - guitare et Henk Zinger - basse, depuis cette année) pour trousser des hymnes rigides à la mort la plus hivernale possible, mais leur Death Metal puriste contient aussi des éléments plus chauds hérités de la scène hollandaise de la même époque, spécialement dans ces accès de brutalité soudains et cette atmosphère délétère qui n’est donc pas sans rappeler les grandes heures de Martin Van Drunen. Avec des musiciens faisant ou ayant fait partie d’ensembles aussi redoutables que DIMÆON, DISINTEGRATE, LETSEL, GRIM FATE, BOAL, ANAEMIA, TREPIDATION, SOAKING IN ENTRAILS, ou les fleuris FLOODS OF VOMIT, pas de tromperie sur la marchandise, mais une franchise morbide qui fait du bien aux oreilles déjà méchamment endommagées. Vous voilà donc prévenus, l’optique des hollandais n’est pas de faire avancer les choses, mais bien de les garder en leur état d’origine, et si ce second LP ne fait rien de plus que le premier, il n’en reste pas moins d’une solidité incroyable et d’une compétence indéniable. Enregistré par Wim et Philippus au Triple Seis Sound et au Tymflys Studio, mixé et masterisé par Jonny Petterson (WOMB BATH, HEADS FOR THE DEAD, NATTRAVNEN), et emballé dans une superbe pochette signée John Quevedo Janssen, Spawn of Chaos est donc l’archétype de Swedish Death tel qu’on en trouve un ou deux par semaine, très professionnel, mais aussi créatif qu’un musicien solitaire se faisant les mains sur une version midi de Left Hand Path.
Les riffs sont suédois, les breaks sont suédois, le chant est suédois, le son est suédois, tout est suédois, et cette sensation de se retrouver propulsé en arrière dans le temps est devenu une denrée commune de nos jours, à tel point qu’en tombant sur un album comme celui-ci, les mots, métaphores, comparaisons et images deviennent difficile à trouver. Certes, le tout est agréable, mais il convient de l’écouter pour le savoir, et non de lire la prose d’un chroniqueur qui n’a plus grand chose à dire à propos d’œuvre nostalgiques de ce type. A quoi bon vous disséquer des morceaux que vous aurez déjà entendu cent fois, à quoi bon vous dire que certains sont plus lourds et emphatiques que d’autres (« Spear Of Destiny »), à quoi bon vous préciser que toutes les cassures sont millimétrées, que le chant grogne et reste caverneux tout du long, que les accélérations s’inspirent de la discographie de DISMEMBER et NIHILIST, et que les inserts les plus courts sont aussi sauvages et rigoureux qu’un hiver à Stockholm ? Rien évidemment, et la chronique pourrait être expédiée en quelques formules bien senties. Certains titres font quand même monter la température de quelques degrés, à l’image de l’impitoyable « Swallowed By Sulphur », et les BURIAL REMAINS nous gratifient même d’une reprise tout à fait honorable et respectueuse de SLAUGHTER, avec un « Tortured Souls » qui se pose en conclusion ultra brutale d’un album de facture fort classique.
Alors. A vous de juger de l’intérêt d’une énième réalisation sous influence, mais honnêtement, les hollandais font clairement partie du haut du panier old-school, et récitent leur leçon scandinave avec une application parfaite. Spawn of Chaos est donc un exercice de diction très sympathique, un peu comme ces concours où les gamins doivent épeler des mots sans se tromper. Ici, les musiciens ne sont pas prêts de chuter avant la finale à Stockholm.
Titres de l’album:
01. As Darkness Shall Reign
02. Where Death Begins
03. At Dawn Came The Shadows
04. Slaves To The Cult
05. Spear Of Destiny
06. Spawn Of Chaos
07. Swallowed By Sulphur
08. Legions Of Death
09. Tortured Souls (SLAUGHTER cover)
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